OS 27 Oui !

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Je l'attends patiemment. Je dois avouer que j'ai le ventre noué, après tout ça n'arrive pas tout les jours. J'ai l'impression que ma cravate est trop serrée, que ma gorge est sèche, mais je reste calme et respire lentement. Je regarde la salle autour de moi, un belle église décorée de fleurs blanches et rouges ainsi que de rubans de la même couleur. Je suis en haut des trois marches qui me sépare de l'assemblée, devant la petite arche de pierre tout aussi bien décorée que le reste de la pièce.
Je passe ma main encore et encore dans mes cheveux blonds jusqu'à apercevoir le signe d'une de mes amies qui me demande d'arrêter. Je replace mes lunettes et laisse mes bras le long du corps en essayant d'être naturel. J'ai beau essayer, le stress ne fait que monter. Tout le monde aura bientôt les yeux rivés sur nous. Surtout sur elle. Je ne l'ai pas vu de la matinée et j'ai hâte de la voir. Et je ne suis pas le seul. Je me tourne vers l'assemblée qui semble attendre impatiemment la jeune femme qui passera la porte d'une minute à l'autre.
Je regarde mon meilleur ami et témoin qui semble plus concentré à draguer les demoiselles d'honneurs qu'à me donner du courage. Je regarde aussi les  autres qui sont devenus ma famille puis notre famille. J'aperçois un petit garçon qui regarde sans cesse la porte d'entrée, attendant patiemment sa maman. À côté une fillette, une petite blonde, habillée d'une jolie robe blanche à froufrous avec un bouquet dans les mains qui me fait des coucous. Je lui répond d'un signe de main et elle se met à rire. Soudain, son frère lui tapote l'épaule puis ils se retournent tout deux vers l'entrée. La musique commence et mon coeur s'emballe. Tout le monde se lève, les deux enfants se font porter, heureux de voir leur maman entrer. Et moi, je reste droit face à l'allée centrale en l'attendant.

Je la vois enfin.
Dans une magnifique robe longue et blanche. Presque aussi blanche que sa peau. Elle avance lentement dans l'allée en regardant autour d'elle. Je sourit en la voyant rougir à travers son voile. Je peux distinguer quelques mèches brunes aux reflets violets s'échapper de son chignon.

Elle avance jusqu'à se retrouver face à moi. J'ai l'honneur de lever son voile et de découvrir ses yeux bruns prêts à déverser tout les litres de larmes qu'ils pourraient. Je lui essuie ses quelques larmes du pouce puis elle me sourit. Elle donne son bouquet trop encombrant à l'une des demoiselles d'honneurs puis joint ses mains aux miennes. Je la vois prendre une grande inspiration pour se donner du courage tout en me regardant fixement dans les yeux. Elle est tout aussi stressée.

Durant les minutes qui ont suivit, nous avons certainement répété les mots du prêtre. Les longs discours que tout le monde connait par coeur parce que c'est la tradition. Ces discours qui nous engagent, envers lesquels nous prêtons serments. J'ai vu ses lèvres bouger, j'ai senti les miennes se mouvoir. Mais je n'entendais rien, ni les gens, ni le prêtre ni sa voix ni la mienne. Durant ces quelques minutes, je n'ai fait que la voir. Il n'existait plus que cette femme qui devenait mienne en cet instant. Plus que ces yeux marron dans lesquels flottaient encore une lueur enfantine. Plus que ces lèvres rouges sur lesquelles j'avais déjà posé mille et un baisers. Plus que ces joues rosies, comme souvent d'ailleurs, montrant sa personnalité timide. Plus que sa peau d'une blancheur immaculée que j'avais déjà embrassé, caressé, touché et senti sa douceur et sa chaleur. Plus que ces longs cheveux dans lesquels j'avais envie de passer mes doigts. Peu m'importait le reste. J'aimais voir son regard amoureux me sonder, sûrement s'imaginait-elle la même chose que moi.

Soudain, je reviens à la réalité, dans cette église, devant tout ce monde à répéter ces discours inutiles qui font tout leurs charmes. Qui aurait pu répondre "non" à cette question ? Je n'en n'ai pas la moindre idée mais je sais que ce n'est ni elle ni moi.

J'ai vu ses doigts fin glisser une bague autour de mon doigt. Je l'ai imité, ne voulant plus lâcher sa main. J'ai levé les yeux et je l'ai vu se mordre la lèvre pour retenir ses larmes mais visiblement c'est inutile. J'ai rit et elle aussi. Puis je l'ai embrassé et elle aussi.

J'ai posé mes deux mains sur ses joues encore humides de larmes tandis qu'elle pose les siennes sur mes épaules. Nos yeux fermés. Je me suis senti de nouveau transporté.

Comment nous sommes-nous connus ? Une amie à elle rencontre une amie à moi puis on se rencontre. On tombe amoureux. On se découvre, on apprend à se connaitre et on s'aime encore plus. On a des imprévus, un enfant mais on improvise. Un maison, un deuxième enfant. De la peur, de la tristesse, de la joie, du bonheur mais surtout de l'amour. Sous toutes ses formes. Dans chaque sourires, chaque mots, chaque baisers, chaque câlins.

Seuls les applaudissements nous sorte de nos pensées et nous pousse à nous séparer. On se fait rapidement embarquer par les invités, on s'éloigne l'un de l'autre, emportés dans le flot de félicitations, de pétales de fleurs et de grains de riz qu'on nous jette à la figure comme le veux cette magnifique tradition. Mais le plus magnifique c'est que malgré tout ce qui peut se passer autour de vous. Malgré les cris, les rires, les mouvements et tout le reste. C'est que lorsque vous cherchez l'autre du regard et que vous le trouvez enfin, vous vous rendez compte que lui aussi vous cherchais. Que vous vous êtes enfin trouvé et qu'un simple regard vous suffit.

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Monkey_D_Lucie Pour toi ❤️

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⏰ Last updated: Oct 29, 2017 ⏰

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Livre de One-ShotWhere stories live. Discover now