Chevalier

Chapitre 1.

Itas était un jeune homme d'environ 16 ans. Petit et maigre, on le décrivait comme un garçon chétif et rêveur.
Tout ça cumulé avec ses traits fins lui valait d'être souvent comparé à une femme.
Bref, ce n'était pas le genre de brute qui devenait chevalier sur un coup de tête.

C'est pour ça que, quand il en parla à ses amis, dans le village où il habitait depuis maintenant deux ans, il se heurta à un mur d'incompréhension.

«Mais Itas... Regarde toi ! Tu ressemble encore à un enfant !» Lui avait on dit.
«Tu es tout maigre... Grossis donc un peu, tu ne feras pas long feu sur le front ! » Avait on ajouté.

Mais Itas insistait, si bien que lorsque les messagers royaux vinrent pour recenser les aspirants chevaliers et leur faire passer une batterie de testes, il se présenta le premier.
Mais cela ne l'empêcha pas d'échouer lamentablement.
L'année suivante, il ne se démonta pas et se présenta de nouveau. Il réussi de justesse.
Les villageois voyait cette idée d'un mauvais œil.... ce pauvre Itas, un garçon si serviable... enrôlé dans l'armée parmi les brutes !
Selon eux, il était déjà condamné.

Malheureusement, personne n'avait la légitimité de l'en empêcher, pas de pauvre mère en pleures qui supplie son fils de rester comme on le voit si souvent.
Non pas qu'il était orphelin, mais sa vrai génitrice ainsi que ses frères et sœurs habitaient dans un village reculé, perdu au milieu des montagnes, à la frontière du territoire nain.
Sa mère était d'après ses dires atteintes de démence précoce et de ce fait incapable de gagner leur pain. C'est dans le but de ramener de l'argent à sa famille qu'Itas avait rejoint la paisible ville de Sugera.
Il avait enchaîné les petits boulots, formations diverses et variées pour un salaire de misère.
Cela lui permettait néanmoins de vivre, assez modestement certes, mais de vivre quand même.

Mais en intégrant l'armée royale, cela changeait totalement la donne et assurait une vie confortable pour lui et sa famille pour peu qu'il arrive à s'immiscer dans la troupe d'élite.
Et ce n'était pas gagné

Mais chaque chose en son temps, pour le moment Itas devait rejoindre la capitale.
Un sac sur le dos, il marchait depuis déjà quelques heures et ses pieds lui faisait souffrir le martyre.
À bout de force, il s'arrêta au bord d'un cours d'eau pour manger quelques morceaux de pains et lamelles de viandes séchées et salées.
Il laissa sa main tremper dans le ruisseau pour la passer sur son visage.
Peut-être être que finalement il devrait s'arrêter pour aujourd'hui, il commençait déjà à faire sombre et il avait besoin de temps pour réfléchir au meilleur moyen de naviguer entre ces montagnes.

Il fit donc un feu pour la nuit, qu'il alluma à l'aide d'un briquet de silex, histoire d'éloigner les loups et réchauffer son corps chétif.
Pour éviter que ses provisions ne soient emportés par un charognard, il les hissa dans un arbre à quelques mètres de l'âtre de fortune.
Cela fait, il y retourna et dégagea du bout de sa semelle usée les feuilles qui jonchaient​ le sol.
Il s'allongea sur l'espace ainsi libéré.
Et s'endormit.