Acharnement I

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Je me lassai enfin de fatigue en saisissant ses lèvres ardentes ; je l'embrassai en douceur tandis qu'il m'étreignait toujours. Je me mis à le caresser avec une touche de volupté et j'entendis sa respiration bruyante et entrecoupée dans le creux de mon oreille. Il commença à me lâcher en introduisant sa main dans mon sexe, je me relevai doucement puis m'apprêtai à lui ôter son sous-vêtement en le serrant au mur ; j'introduisis ma langue entre les creux qui bordent son cou pour qu'il soit distrait de plaisir  et il émit des cris de désir. Je pris un élan vivace de mon genou et lui cognai violemment les testicules qu'il s'affala au lit en ouvrant gros les yeux, la langue privée de parole. Il essaya de se relever nonobstant de la douleur, je saisis l'abat-jour en fer dur puis l'assomma sans merci ; je relâchai l'arme tandis que je tremblai de tout mon corps non pas de peur mais de dégoût. Je n'arrivai pas à croire que ma propre maman, celle qui m'avait donnée vie sur terre, avait osé me brader contre des billets de FCFA. Je dérobai un pull dans ma valise et un jogging puis me dirigea vers la chambre de ma mère. J'ouvris la porte et je la trouvai en pleine galipette avec un homme très costaud qui l'envoyait au septième ciel apparemment. Ils ne notifièrent même pas ma présence, je restai à la porte comme cimenté les gros yeux droits sans pouvoir me départir du regard de cette scène. Comment pouvais-je avoir de la révérence à son égard ? L'aimer ? J'avais toutes les raisons de détester cette femme indigne. Dans notre tradition, l'on n'avait pas droit de rejeter sa mère aussi mauvaise qu'elle soit : D'accord. Je ne pensais jamais à la bannir dans ma vie, il y'avait cette chose essentielle pour laquelle j'avais à faire preuve de gratitude à son égard : elle m'avait donnée naissance. Mais en ce moment-là, elle ne représentait rien pour moi ; d'ailleurs ma vie ne valait pas d'être vécue et je regrettais amèrement d'être venue au monde. Il y'a certaines situations dans la vie dont mourir est la meilleure des solutions à envisager. L'homme se vautra sur son ventre en criant de jouissance tandis que la chose qui me servait de génitrice le serrait contre elle pour les derniers moments de plaisir. Je frappai la porte et demandai avec courtoisie si je pouvais entrer finalement. Ma mère se releva désespérée en enfourrant son jean déchiré et sa tête décoiffée par la joute.

- Je suis simplement venue pour t'informer que j'ai satisfait ton client. Il te réclame pour te filer un pourboire sûrement.

- Je savais, dit-elle en me souriant... Tu auras une très belle récompense promis.

Elle me caressa la tête puis se dirigea vers ma chambre ; je sortis m'asseoir dans le salon avec un sentiment de ressentiment qui me tenaillait le cœur j'avais peur d'exploser. Quelques secondes après, je la vis descendre le visage empreint d'effroi. Elle appela son amant qui accourut en haut de ma chambre.

- Qu'est-ce que tu lui as fait ? cria-t-elle

- Je l'ai simplement baisé comme tu l'as voulu, fais-moi signe une fois que vous le débarrassez de ma chambre, j'ai sommeil et j'ai besoin de dormir ; dis-je en partant dans la cuisine.

Je partis dans les lieux puis récupérai une pomme et bus un peu d'eau fraiche pour me détendre. Je sortis et je les vis emprunter la porte de sortie en trainant mon bourreau dehors qui se plaignait de douleur. Et s'il succombait de ses douleurs ? Je ne l'avais pas du tout raté, cher journal, j'avais peur en ce moment-là. En y repensant, tout ceci ne serait pas arrivé si on n'était pas venu au Sénégal ; j'aurais eu sûrement d'autres préoccupations et mon père à mes côtés. Il me manquait chaque jour atrocement, je pensais que je pouvais compter sur le temps pour alléger mes souffrances mais j'avais cette impression viscérale que ce mal, ce manque s'accentuait à seconde que Dieu faisait. Je ne prétendais pas vouloir l'oublier ; je voulais simplement que mon cœur s'adoucit afin que je puisse reprendre mon train de vie. Je partis me coucher en prenant soin de bien verrouiller ma porte.

Je me réveillai tôt le matin pour faire mes prières ; j'avais que Dieu dorénavant apparemment et c'étaient dans ces moment-là que je pouvais avoir ce luxe de me sentir vraiment mieux. Je m'habillai simplement d'une robe en Wax rose puis me maquillai légèrement et pris mon sac. Je trouvai ma maman assise au salon le regard morne et le visage pale, très inquiète. Je la saluai et elle y rétorqua d'une voix revêche. Qu'est ce qu'elle me faisait là ? S'il y'avait quelqu'un qui devait faire la gueule de bois c'était bien moi hein pas un autre. Elle n'avait pas le droit de me faire la tête, ça non. Et je n'allais pas m'attarder dans une discussion avec elle, pour se dire quoi ? Et me reprocher quoi ? De ne pas avoir permis à cet homme de poser ses sales pattes sur mon corps même si indépendamment de moi, il en était arrivé. Je sortis un petit papier puis le lui branlai.

Ma mère est une puteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant