Amoureuse❤️

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Cher journal ; cela fait un peu longtemps que je ne t'ai pas écrit! Ne te dis jamais que je t'ai laissé ,non ! J'ai besoin de toi et tu es le seul à qui je peux me confier carrément sans passer mes sentiments aux tamis.  Ces derniers temps il ne me reste plus que toi comme confident ; ma copine Hawa on ne s'entend plus comme avant , je fais des cours du soir contrairement  à elle . Je la voyais rarement seulement parfois quand elle descendait un peu tard ; il existait dorénavant une distance tangible entre nous. Mon journal , j'ai tant de choses à te confier je le jure ; le boulot m'occupe tellement et les cours viennent s'en rajouter : ce n'est  pas très évident . Certes en te faisant mon ami juste après la mort de mon papa , je t'avais promis de te narrer toutes mes peines , maux et joie.  Comprend-moi et excuse-moi s'il te plait de ma réticence ; juste que trop d'événements se sont dernièrement passés dans ma vie.  Ma vie commençait à voir lumière  depuis que Monsieur Diouf m'avait trouvée boulot chez lui. Cela faisait maintenant trois mois que je travaillais là-bas ; la patronne de la maison et sa fille Salima m'y faisaient voir de toutes les couleurs de façon très discrète. Salima, j'ignorais comment elle faisait mais à chaque matin je trouvais sa chambre dans un désordre sans explication : son lit dérobé presque du lit , le drap par terre un peu mouillé et sali de maquillage  , la salle de bain dans un sale état et tant d'autres choses incongrues que j'ignorai comment elle faisait pour créer tant de désordre .J'avais bien conscience qu'elle agissait ainsi pour augmenter mes tâches à faire ; sa mère aussi s'y mettait en me déversant un lot de vêtements à lessiver à chaque trois jours et je me rendais compte que beaucoup d'entre  les tenues n'avaient besoin d'être lavées, elles étaient propre ; et chaque lendemain j'avais droit à un discours incisif soi-disant il y'avait un à deux habits qui n'avaient pas été très bien lessivés. Je devais aussi chaque jour aller au marché qui se trouvait à 20 minutes de voiture de chez la maison puis préparais le déjeuner et le dîner : je ne détestais pas cette activité, au contraire ; Je remerciais beaucoup mon père de ne m'avoir pas trop gâtée il m'avait fait aimer l'art culinaire et m'avait habituée à travailler de manière spontanée , d'apprendre à me débrouiller seule. J'avais un don de plus dans cet art , je cuisinais excellemment et à chaque repas servi, je notais l'extase dans les yeux des conviés sauf bien évidemment Dame patronne et sa fille qui essayaient de manifester un air de dégoût avec des remarques peu cohérentes d'un ton de reproche : Mariana , tu abuses du sel et du piment tu veux nous tuer ou quoi? C'est quoi cette manière de cuisiner.

Et puis quand je modère tout tout c'est sa fille qui prenait la relève : Quelle merde ! Aucune saveur.
Quelle arrogance ! Mais heureusement que son papa s'était chargé de lui donner une bonne correction par une gifle retentissante. Depuis lors , elle manifestait certains égards envers moi quand elle était à la maison. Mes journées sont très ardentes , cher journal , je n'avais plus le temps de réviser quoi que ce soit à la descente à l'ecole : mon corps se vidait de toutes ses forces.Monsieur Diouf pensait que je ne faisais pas grand chose chez lui ; pour lui je ne faisais que cuisiner et que l'autre bonne faisait les tâches ménagères restantes alors que non. Cette ancienne bonne , apparemment on lui avait donné congé et elle passait ses journées à se maquiller et à  regarder les interminables séries sur TéléNovelas parfois même me demandait de lui servir du jus , quel culot!
Mon patron était devenu dorénavant plus exigeant et plus impérieux dans ses avances , il ne passait plus par quatre chemins pour me faire connaître ses sentiments ; les cadeaux se faisaient récurrents : des fleurs , des chocolats , des tenues traditionnelles de haute valeur et des colliers qui devaient coûter les fesses. Ensuite , il se chargeait à chaque soir de m'amener en voiture après les cours jusqu'à chez moi et aujourd'hui comme d'habitude. J'étais dans sa voiture et je ne parlais pas beaucoup alors que ces temps-ci j'étais devenue assez prolixe avec lui.

- Mariana , tu as quoi ? Me demanda t-il toujours en fixant son volant

J'avais juste envie de lui dire le problème afin qu'elle remette sa fille à sa place avant que je m'en chargeasse.   Elle commençait grave à m'exaspérer et aujourd'hui pire ; mon journal , te rends-tu compte de ce qu'elle m'a faite elle et sa copine Chacha devant tous les gens de l'école ? Je n'étais pas très  frustrée que l'on sache que je travaillais comme bonne chez elle , car j'en avais besoin et si ça me faisait gagner ma vie je ne voyais pas pourquoi ça devrait me causer de l'opprobre .Mais aller jusqu'à dire devant tous que je fricotais avec Monsieur Diouf m'offusquais au summum.

Ma mère est une puteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant