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Pourquoi ? Se demandait il, pourquoi a t-il fallut que ce fichu décret à la con existe ?!
Tout allait bien pourtant, les méchants séparés des gentils puis envoyés, pour ne pas dire jetés, sur cette magnifique terre qu’était l’île de l’oublie. Que demander de plus ? Absolument rien ! Alors pourquoi du jour au lendemain, ce satané roi d’Auradon avait décidé de changer les règles du jeu au juste ? Pourquoi vouloir à tout prix réunir deux peuples dont les différences étaient plus que visibles ?

Ils incarnaient le bien, eux étaient le mal.
Ils étaient gentils, eux vivaient de méchanceté.
Ils aimaient l’honnêteté, eux respiraient le mensonge
Ils souriaient, eux grimaçaient.
Ils vivaient, eux survivaient.

Comme cette grande étendue d’eau entre les deux terres, tout étaient présents pour les séparer, le bien avait toujours voulu prouver au mal qu'eux deux n’avaient rien a faire ensemble, ils n’étaient pas et ne seront jamais du même monde. Alors pourquoi vouloir tout changer ?

Ainsi était la philosophie de ce jeune homme qui parcourait les sombres  rues et répugnantes de l’île l’oublie. D’un pas rapide et d’une démarche presque timide, il arpentait seul les étroites ruelles. Il aimait jouer en solitaire, c’était mieux ainsi. Il n’avait pas à partager ce qu’il gagnait à la fin de sa paisible balade quotidienne. D’ailleurs celle-ci venait de commencer.

Ses fines lèvres rosées s’étirèrent en un léger rictus, ravi de constater qu’aujourd’hui s’avérait sans doute aussi simple que les autres jours. Étrangement il y avait beaucoup de monde, mais il n’allait pas s’en plaindre, tant qu’il pouvait aboutir à sa tâche tranquillement. Grâce à sa frêle silhouette, il glissa entre les différents individus présents, ses fins et long doigts agiles passaient de mains en mains, de poches en poches et de sacs en sacs. C’était horriblement incroyable ce qu’arrivait à faire ce jeune homme.

La fin de la ruelle pointait le bout de son nez, avec tout ce qu’il a put récupérer il allait pouvoir se nourrir durant les quelques jours qui allaient arrivé. Pourtant il était persuadé qu’un dernier tour de magie ne ferait pas de mal, alors après avoir passer une main en travers de sa longue chevelure noir jais quelque peu ondulée, il exécuta un dernier tour de récupération. Une fois fait, il abandonna sa victime tous comme les précédentes, mais contrairement aux autres celle-ci remarqua bien vite que ses poches s’étaient allégées et sans demander son reste elle se précipita vers le jeune homme.

Celui-ci l’ayant aperçu se mit à courir aussi vite qu’il put. Voilà un autre avantage à être petit de taille, maigre du corps mais surtout vêtu entièrement de noir. Il arrivait toujours facilement à s’en sortir lors de ces courses poursuites, il suffisait de se montrer rusé, rapide mais surtout connaisseur des rues qui constituaient cette île.

Au bout de quelques minutes il réussit à échapper à son poursuiveur mécontent. Pour cela il avait emprunté un passage, dépourvue de tout lumière et effroyablement serré qui débouchait sur La grande place. Enfin « grande » était un bien grand mot, dans cet espace étaient juste regroupés différentes boutiques en tous genres et c’était ici que s’effectuaient les événements les plus importants, rien de bien intéressant. Tout comme le reste de l’île ce lieu était répugnant, une odeur désagréable pour n’importe quel être vivant embaumait la place et un nombre considérable de détritus jonchaient le sol. Les personnes qui s'y baladaient n’avaient pas non plus bonne allure: vêtements en aillons, visages constamment fermés, hygiène plus que douteuse...voilà ce qu’était la vie sur la terre abandonnée.

Aujourd’hui notre jeune voleur constata que la place était bondée, ce qui était inhabituel. Les rares fois où il était certain de voir autant de monde réuni c’était uniquement lorsqu’une de ces stupides limousine d’Auradon venait faire son apparition.

De là où se tenait le noiraud, il nota qu’il avait vu juste, face à lui, enfin plutôt face aux gens qui se tenaient devant lui, était garée une magnifique voiture de taille imposante, dont la carrosserie sombre brillait de mille feu. Bien sûr un tel bijoux ne pouvaient qu'appartenir à une de ses idiotes de progéniture de rois ou reines qui était, comme d'habitude, venue ''kidnapper'' un enfants de l’île. Ridicule à souhait.

Le jeune homme soupira, lassé de toute cette agitation, et décida de se poser sur un baril en bois pour faire les comptes de ce qu’il avait gagné aujourd’hui. Quitte à ne pas aller à Auradon autant se satisfaire de sa propre richesse, bien que misérable était elle.

Comme tout les une fois par mois, les habitants de l’île faisaient un boucan pas possible en s’extasiant devant la limousine: certains étaient envieux, d’autre en revanche se montraient plus coléreux et les plus idiots faisaient preuve de curiosité. Rien de bien captivant, voir carrément inintéressant, pour le noiraud qui se sentait d’attaque pour entamer une nouvelle ''ballade'', cependant son sombre regard fut attiré par une silhouette plutôt haute en couleurs qui lui était familière.

Cette fois ci, il était vêtu d’un ridicule costume d’une couleur jaune tout simplement horrible, il devait être facilement réparable à des kilomètre. Il se tenait droit, rendant sa carrure masculine imposante, et un sourire que d'autres trouveraient charmant en temps normal ornait son visage. Sur l’île de l’oublie le soleil n'y brillait jamais, pourtant sa beau bronzé paraissait éclatante tout comme sa chevelure dorée. Dans ce décors des plus morose, il était facilement remarquable, on ne pouvait avoir yeux que pour lui c’était certain.

Ce prince était déjà venu ici, le jeune voleur en était sur, mais comme à chaque fois ce dernier se contenta de l’ignorer et faire comme si lui et ces idiots de gardes n’étaient pas en train de voler l’un des siens. Ce blond venu d’Auradon était beau, c’était un fait et le basané ne put s’empêcher de l’admettre, ce qui expliquait pourquoi il lui adressait ce regard remplit de colère.

Regard qui du peser sur le fameux prince "soleil"  car il se tourna vers notre jeune noiraud et contrairement à ce dernier, il lui adressa un sourire des plus chaleureux. Sourire auquel l’enfant de l’île ne répondit pas, il n’en avait pas envi après tout,  de toute façon il n’a plus de temps à perdre sur cette fichue place.

Il commença alors à rassembler ses affaires, enfin son butin, et ce jusqu’à ce qu’une présence ne fasse son apparition derrière lui.
-Bonjour, j’te dérange peut-être ?
Oh. Cette voix. Elle était si grave mais à la fois d’une timbre étonnamment doux et agréable à entendre.
Bien sûr aucune réponse ne se fit entendre, en revanche le noiraud se tourna vers lui pour dévisager cette personne qui n’était d’autre que le prince soleil.
-Je suis désolé si c’est le cas mais la dernière fois je t’avais vu sur cette même place malheureusement je n’ai pas eu la chance de me présenter, continua t-il malgré tout.
L’enfant de l’île le regardait toujours de ses yeux sombres, ne comprenant pas où voulait en venir ce gars. Pourquoi vouloir lui parler ? C’était vrai qu’ils s’étaient déjà vu, une fois mais c’était rapide, un peine une œillade fut échangée avant que le noiraud reparte à ses activités de voyous et le blond dans son château pour gosses de riches.
-Je m’appel William Solace mais tu peux m’appeler Will, ça fait moins coincé, et toi ?

Le noiraud n’eut pas le temps de répondre qu'un des gardes du prince interpella celui-ci, visiblement c’était l’heure du départ.
-Ah ça craint, râla le blond en faisant la moue rendant son visage mâture mignon, tu penses qu’on aura le temps de discuter dans la limousine ?
Ça, fut le déclic qui réveilla le noiraud.
-Quoi ?!
-C’était une manière  un peu bancale de t’inviter à me joindre, enfin nous joindre, pour aller sur Auradon.
À cet instant le basané espérait sérieusement avoir mal entendu.
-Et qu’est ce qui te dis que j’ai envi de te suivre ? Demanda t-il sèchement
Le sourire qu’affichait le jeune prince s’estompa pour faire place à une grimace d’incompréhension.
-C-comment ça ?
-Écoute moi bien princesse, car c’est la dernière fois que je le dirais : jamais, je dis bien jamais, je quitterai cette île, c’est clair ?
-Mais...pourquoi ?
-Je n’ai pas à me justifier, juste retiens ça.
Une nouvelle fois, le prince se fut appelé par un de ses gardes. Le blond se tourna vers celui-ci lui demandant encore deux minutes mais lorsqu’il se retourna vers l’enfant l’île, ce dernier avait déjà disparue.




Ce n’était pas leur première rencontre,  mais bien leur première discussion.

My hopes are only despairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant