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Le noiraud saurait dire combien de jours étaient passés depuis sa dernière altercation avec le prince. Sans doute treize ou seize, il avait cessé de compter au bout d’un moment, il en avait perdu l’envi. Car oui bizarrement compter les jours qui lui restait avant de revoir le prince l’aidait toujours autant à survivre dans ce taudis qu’était son île.

Plutôt ironique diriez vous ? Je vous l’accord, mais que voulez vous notre jeune voleur était ainsi. Il repoussait le prince mais espérait le revoir, au moins une dernière fois puis promis il ne penserait plus à lui…lui et sa belle gueule, lui et son jolie- enfin bref, après finis.

En ce beau jour, notez le sacarsme, le noiraud venait de finir sa ballade quotidienne. Ce qui tombait bien car il en avait grandement besoin. Depuis plusieurs jours il ne mangeait plus normalement, déjà que pouvoir bouffer à sa faim sur l’île était rare mais maintenant le basané vivait presque dans une famine malsaine. Alors sans doute pouvait il se payer un repas dans un restaurant pas trop cher ? Et puis il ira faire une bonne nuit de sommeil dans cette vielle maison abandonnée, qui se rapprochait comme étant une demeure pour le jeune voleur.

Son merveilleux programme en tête, et le moral quand même à zéro,  le noiraud s’aventura dans les ruelles toujours aussi obscures et étroites de son île chérie. Il marcha ainsi de longue minutes, s’engouffrant toujours plus loin et dans les recoins les plus ombreux. Il ne fallut pas longtemps avant que toute l’agitation qui animait les rues ne cesse pour laisser place au silence, détail que le noiraud ne remarquait guère. Sans doute avait il la tête trop prise par ses pensées qu’il ne fit pas attention à la route qu’il prenait. Ni aux personnes si trouvant. Alors oubliant d’un seul coup toutes ses techniques de survie, le noiraud se jeta dans la gueule du loup.

Tout se passa plutôt vite, mais tout ce qu’il retient de cette dernière nuit c’était s’être fait entourée par quatre silhouettes, toutes plus grandes et baraquées que lui. Apparemment c’était les même gars que l’autre jours et ils étaient toujours en colères que le noiraud ait pu leur échapper la fois dernière. Comment avaient ils pu le reconnaître après tout ce temps ! Comme quoi il ne faut pas sous estimer les enfants de l’île lorsqu’ils étaient contrariés.

Le noiraud avait tenté de calmer les jeux et de trouver une solution pour s’échapper en même temps,  mais comment pouvait il réfléchir si on lui assénait une jolie droite, puis suivie d’une gauche. Une fois à terre, s’enchaîna les coup de pied, d’autre coup de points, les genoux s’ajoutaient également…Aucune parcelles du frêle corps n’y échappa, son épiderme de couleur pâle de nature se fit rapidement recouvert par cette couleur écarlate qu’était son sang, cette même peau qui jadis était lisse était maintenant ouverte à plusieurs endroits. Son corps si fragile ne devait même plus avoir un seul os intacte, et telle que fut leur intention première, ses poches furent vidées presque déchirées même.

C’était un spectacle horrible et le noiraud préférait fermer les yeux et attendre que tout cela passe, que pouvait il faire ? Rien, il était faible, apeuré et délaissé. Seul une dernière image vînt à lui avant qu’il ne sombre dans ce qu’il espère était juste un évanouissement et non la mort.




Un regard océan, voilà ce qu’il avait vu.

My hopes are only despairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant