Pour toi...

15 3 7
                                    

Hey, Dave...

Si tu lis cette lettre, c'est que je suis morte.

Ça me fait vraiment bizarre de me dire, qu'à cette heure là je suis sûrement six pied sous terre...

À l'heure où j'écris cette lettre, je regarde notre fils jouer dehors. Il est si vivant, bourdonnant de vie...
Quand je pense que, bientôt, je ne pourrai plus lui parler. Je ne serrai plus qu'une écorce vide, morte.

Je sais ce que tu dirai. Tu me dirai que rien n'est encore perdu. Qu'il y a encore de l'espoir.

Mais, je le sens, Dave, je le sens. Je sais que je vais mourir.

On ne guérit pas d'un cancer phase terminale.

Dans une semaine tout au plus, je serai coincée dans un lit d'hôpital.

Mais tu as raison, il y a toujours de l'espoir. Il y en a toujours pour toi. Et pour notre petit Chris. Il y en aura toujours.

Je sais que ce sera dure de l'élever seul. Mais tu es fort, mon amour, et j'ai confiance en toi. Tu y arriveras et tu seras un merveilleux père comme tu as été un merveilleux mari.

Hé, tu t'en souviens, quand on s'est rencontré pour la première fois ? De nos premiers mots échangés ?

Moi, je m'en souviens comme si c'était hier.

J'étais allongée dans le pré, seule, et je réfléchissais au sens de la vie.
Je voulais mourir.

Et maintenant que je veux vivre, je ne peux pas... Hahaha la vie est tellement cruelle.

Tu es venu me voir et tu m'as demandé, avec ton éternel sourire, si je voulais mourir.

"Oui." Avais-je répondu.

"Il ne faut pas. Le monde ne pourrai pas se passer d'une aussi jolie fille."

Et tu m'a regardé moi. Personne ne m'avais jamais regardé avant.

Je manque de mots pour te décrire ce que j'ai ressenti à ce moment précis.
Tout ce que je sais c'est que j'ai tout de suite su que c'était toi, l'homme de ma vie.

Et on peut dire que je ne me suis pas trompée.

Tu sais, Dave, j'aimerais tellement resté avec toi et Chris... Je voudrais vraiment.
Mais je ne peux pas.

J'ai essayé, tu sais... Je me suis battue. Et, malheureusement, j'ai perdu. Le cancer a gagné.

J'ai perdu une bataille mais pas la guerre.

Je ne regrette rien.
Sans ça, je ne t'aurais jamais rencontré, et je n'aurai jamais ressentis la joie d'être mère.

Alors, parcequ'il faut bien que cette lettre finisse, je te demande d'être heureux.

J'ai eu une vie magnifique, et c'est grâce à vous. Merci d'avoir rendu ma vie si belle.

Je vous aime.

Adieu,

Ton amour.

PS : Dis à Chris que ce n'est pas parceque je ne suis plus là qu'il peut faire des bêtises ! Je vous surveille, mes anges !

Mes mots ne sont pas anonymes-nouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant