#31

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Ulrich venait de commander un thé et s'était installé à une table près de la fenêtre. Il attendait impatiemment l'arrivée de Kira, tripotant machinalement son gobelet. Il s'était mis sur son trente et un, ayant pris soin de mettre une chemise blanche repassée et de nettoyer ses converses rouges habituellement couvertes de boue.

Une jeune asiatique entra dans le café, elle était habillée dans le style grunge des années quatre-vingt-dix, avec un maquillage un peu négligé. Elle avait le nez et les joues rougies par le froid, ainsi que des cheveux en bataille. Elle était essoufflée par la course qu'elle venait de faire, mais elle conservait malgré tout son charme. Elle scruta la salle tout en commandant son caramel macchiato, lorsqu'elle récupéra enfin sa commande, elle s'avança vers la table où se trouvait l'adolescent.

— Salut Hulkriche, lança-t-elle avant de rire aux éclats. Désolé pour le retard, ajouta-t-elle en s'installant en face de lui.

— Salut Quirat, déchiffra-t-il sur le gobelet en lâchant un sourire béat.

— J'espère que tu ne m'as pas attendue trop longtemps ?

— Non, mais ça m'a être paru une éternité. Ça me fait vraiment plaisir de te rencontrer et de pouvoir te parler en face-à-face. Je ne t'imaginais pas comme ça.

— Je suppose que c'est un compliment. Il est cool ton nœud papillon, même si c'est un peu trop pour un premier rendez-vous.

— Pardon ?! s'exclama-t-il en s'étouffant avec sa boisson.

— Je te préviens, je n'embrasse jamais lors du premier rendez-vous, par contre au deuxième, ça peut se faire, répliqua-t-elle avec un sourire espiègle.

— Qu'est-ce qui te rend si sûre qu'il y en aura un deuxième ? interrogea-t-il un sourcil levé.

— On ne peut pas savoir tant qu'on n'a pas essayé.

— Tu m'as l'air bien optimiste jeune demoiselle.

— Alors on fait quoi maintenant ? questionna-t-elle.

— Hum... J'ai une idée ! Suis-moi, on va se balader, annonça-t-il en attrapant son manteau.

— Mais on vient à peine d'arriver et tu veux aller où ?

Kira perplexe, récupéra ses affaires et le suivit dehors. Il avait laissé son vélo juste à l'entrée, il se mit dessus et l'invita à faire de même.

— Allez, en selle Princesse, fit-il en tapotant sur le porte-bagages.

— Il est hors de question que je monte dessus ! protesta-t-elle comme une enfant.

Quelques minutes plus tard, ses bras étaient enlacés autour de la taille d'Ulrich qui pédalait traversant la ville à toute vitesse. Ils venaient d'arriver dans un parc. Devant eux, se tenait une plaine verdoyante qui s'étendait à perte de vue. Des arbres aux couleurs flamboyantes bordaient le chemin qu'ils avaient pris.

Une fois arrivés au bord de la Marne, ils se posèrent sur un ponton et restèrent debout l'un à côté de l'autre. Tout était calme, ils n'entendaient que le souffle du vent, le rare chant des oiseaux et le bruit de la rivière traversant le barrage. L'eau bleutée suivait son cours, les brises faisaient mouvoir les arbres laissant parfois tomber quelques feuilles telles des flocons de neige.

Ils n'avaient pas besoin de mots pour se comprendre, ils savaient que ce n'était que le début de leur histoire. Ils admiraient le paysage, profitant de ce que la vie leur avait offert.

15:40 ~ Salle C3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant