Chapitre 5: Passé difficile

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J'étais paralysée. Mon corps ne m'obéissait plus, il ne bougeait pas d'un poil... Je n'avais, de toutes façons, aucune échappatoire.
Alors que tout mon être me criait de m'enfuir (oui, mais où ?) je n'avais qu'une envie, enfin une partie de moi n'avait qu'une envie : répondre à la question.
L'autre ne voulait plus jamais en reparler, le passé est passé. Il est trop dur pour en parler ou même s'en rappeler.
Mais je voulais passer à autre chose. Et cette pers... ombre n'allait pas en parler à qui que ce soit, c'est une ombre !
Suis-je folle ? Oui.
- Je... je...
- Plus vite.
- Je... je... v... veux...
- C'est incompréhensible...
- Je... je veux être reconnue, remarquée... Je veux... je veux exister... et puis, ça m'intéresse de savoir ce que les autres ont déjà vécu...
- Pourquoi, développe...
- Petite, mes parents me chouchoutaient, tous les jours, tout le temps... surtout ma mère. Et puis, un jour, elle est partie en Angleterre pour son travail. Elle y est allée en avion. Il s'est craché, ne laissant aucun survivant. Lorsque nous l'avons appris, mon père et moi, nous fûmes profondément touchés. Je regardais mon père les larmes aux yeux, il était médusé. Je me suis jetée sur lui pour trouver du réconfort — tout à fait normal et essentiel — mais il m'a rejetée. Il est parti s'enfermer dans sa chambre, me laissant sangloter et crier à la Mort qui avait osé prendre la vie de ma chère mère; je n'avais que 7 ans. Mon père ne me nourrissait plus. Il regardait les infos sur le poste TV et je le regardais casser la télévision à coups de batte. C'était la télé que maman avait achetée pour leur anniversaire de mariage. J'étais malade, affamée. Il m'arrivait parfois de demander à manger à mon père. Lorsque que je demandais cela, il me disait : « Tu as des pulsions suicidaires... » et il repartait je ne sais trop où. Au bout de trois jours, ma grand-mère accourut chez nous car elle venait d'apprendre pour ma mère, afin de prendre de nos nouvelles. Et en entrant, elle m'a trouvée, telle un zombi, gisant à terre et réclamant de la nourriture... Heureusement pour moi, elle ne m'a pas laissée seule agonisant. Elle se jeta sur la cuisine pour me préparer à manger (elle ne cuisine pas très bien, mais on s'y fait). J'ai dévoré ce plat que pourtant, je déteste : des choux de Bruxelles en boite. Une fois mon repas terminé, elle me demanda pourquoi j'étais dans cet état et où était mon géniteur. Je lui ai expliqué ce que je viens de te raconter. Elle n'était pas le moins du monde étonnée : « C'est du Stéphane tout craché, à chaque difficulté, il baisse les bras... » Dès lors, je vécus chez elle et ses douze chats. J'étais traumatisée. Ma grand-mère préférait s'occuper de ses douze chats, un par un, au lieu de sa petite fille traumatisée. Elle ne s'occupait quasiment pas de moi. Tout l'amour que me portaient mes parents, ma routine, s'était brisée en quatre jours et à jamais. Je ne connus plus l'amour familial. Du coup, j'ai essayé de retrouver cette sensation de réconfort avec l'amitié. Ça n'a pas marché. Je ne serai plus jamais la petite fille adorée et adorable d'auparavant. Désormais, je resterais seule. Pour ne perdre personne que l'on aime, il ne faut aimer personne, donc, ne pas se faire aimer... J' ai cherché pendant longtemps un moyen pour me faire haïr, pour cela, il fallait appartenir à un groupe haï. C'est ce que j'ai fait, et au fur et à mesure que le temps passait, je me suis attachée à ces pestes. J'avais l'impression de ressentir le réconfort tant cherché. J'ai fais tout ce qu'elles m'ont demandé, et je suis devenue comme elles. Par curiosité, je cherchais les passés des personnes étranges, si c'est leur passé qui les a changées (comme moi), si oui, comment ?
- Je vois...
- Je ne voulais pas aller aussi loin : pas jusqu'à publier tous les secrets de tous les  lycéens de Fleurimm dans le journal, mais Christia et les autres membres du club m'y ont contrainte, et j'en suis devenue accroc...
Oui ! C'est ça ! C'est pour ça que je cherche l'indésirable, c'est ça !
L'ombre recula d'un pas, l'air satisfait et repartit dans un dernier courant d'air, celui-ci ferma les volets et les fenêtres et ralluma la lumière.
Suis-je folle ? Absolument.
Puis, plus rien... le néant.

Lorsque je me réveille, je suis aimantée au sol, incapable de bouger. Mes membres glacé ne répondaient plus. JE N'ARRIVE PLUS À BOUGER !
Au bout d'une petite éternité, mon enveloppe charnelle daignait à obéir mon cerveau — enfin —, mais malheureusement, se ne sont que les extrémités de mes membres qui ne sont plus figés. Combien de temps ai-je dormi pour être aussi statufiée ?
Instinctivement, je regarde l'horloge. Mais celle-ci casser, elle ne servira pas à grand chose... Puis, je sors mon téléphone : plus de batterie.
« Je suis maudite ou ça se passe comment... » marmonnais-je.
À ce moment là, je ne me rendais pas compte ô combien, j'avais raison...
Je songeais à ce qu'il me pensais — et espérais ! — être un rêve... Un rêve très étrange...
Déjà, parce que, quelque chose me chiffonne : je n'ai pas autant d'imagination. Si c'était une hallucination, mon hallucination, ça aurait bien plus simple : Christia et les filles du club journal qui seraient en train de m'embrouiller sur le toit.
Et puis, jusqu'alors, je n'ai jamais pensé aux esprits ou leurs variantes ! Comment est-ce possible que...
Soudain, la porte se déverrouilla de l'extérieur, me coupant dans mes pensées, laissant apparaître ma sauveuse :
Elle

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 11, 2018 ⏰

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