Risquée, risible, la naine est une femme aux milles visages. Elle s'attrape dans un coin de rue humide, les yeux en fente qui éclaircissent le ciel, comme un tonnerre après une bonne défonce, qui bouffe le sol, et nos âmes brouillées. La naine a la main au cul de tous les gens pas nets, et 23 dollars qu'elle claque jamais.
Son odeur s'évanouie derrière elle, comme après un rêve usé, consommé jusqu'aux racines, aux veines.
La naine, sous le soleil qui cogne, s'échappe entre deux battements de l'horloge. On n'a pas fait un tour du cadran que ses sourires ont déjà fané sous nos pieds.
La naine a le parfum royal de l'absence, elle hante le vide.