La Grande Légende de Sins IV

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Précédemment: 

C'est fini du coup? Quelqu'un lit toujours ça?


Après l'ère de combat, s'ensuit une ère de paix et d'amour. Cette ère est celle des dieux, de la prosperité et de l'oisiveté. Après la grande bataille face aux démons, les dieux créateurs obtenirent l'immortalité et construisirent de nouveaux villages pour accueuillir les enfants des dieux. Vie était toujours chef du pays. Elle appréciait son poste et ne cherchait pas à en bouger. Chaosix, après être intervenu, repartit dans son palais pour se reposer. Air et Eau, s'étaient mariés. C'est de leur union que naquit Nuage. Et par cette occasion, les dieux comprirent qu'ils pouvaient faire des enfants entre eux et plus tout seul (ce qui parrait moins absurde qu'avoir des enfants tout seul). Mais celui qui avait le plus changé, c'était Terre. Il ne venait plus au village principal. Ne se présentait plus aux grandes réunions. Il s'était installée dans une très grande maison en haut d'une colline où il avait interdit quiconque de rentrer. Nul ne savait ce qu'il y tramait. 

La paix dura quelques centaines d'années mais, pour un dieu immortel, le temps passe très vite. Et, au bout d'un moment,  Vie en eut marre de voir Terre renfermé sur lui même. L'histoire commence en après-midi. Vie venait de convier les dieux à une grande réunion.


Vie prit son verre d'eau et le but d'une traite. S'en était assez. Elle en avait marre de chez marre de voir Terre, terré, si je puis dire, dans son manoir. Elle avait convoqué tout le monde pour en discuter. Air et Eau, assit côte à côte, fixaient avec inquiétude Vie, qui, après avoir bu, allait sûrement dire quelque chose d'important. Air avait beaucoup changé depuis son mariage, il dormait beaucoup moins et était véritablement devenu sérieux. Il participait maintenant activement à la vie du royaume. Royaume très étendu car, ses enfants, qu'il pouvait de lui-même créer, avait peuplés Elzad. C'était une affaire de consanguinité certes, mais, dans toutes les mythologies, on se fout pas mal de l'inceste. Il y avait aussi attablé, Nuage, le fils d'Eau et Air, en face de ses parents. C'était un adolescent même si, les dieux, arrivés à un certain âge, ne vieillissent plus. De ce fait, Vie avait l'allure d'une femme de 30 ans, tout comme Eau et Air. Nuage observait ses parents tout en jouant sans faire attention avec un petit nuage flottant de sa création. C'était sa magie, il pouvait créer des nuages, jugez pas s'îl vous plait. En tout cas, Vie venait de poser son verre. Elle dit alors ces mots en un souffle: "Il faut qu'on aille voir Terre. Franchement, je m'inquiète pour lui, je ne sais pas ce qu'il va devenir." Tous la regardèrent avec de grands yeux. 

Mais Vie avait raison de se poser des questions. Ce qui se passait chez Terre avait de quoi être précoccupant... Même si, en ce moment, ce n'était pas vraiment alarmant. Terre regardait paresseusement la fenêtre. Il n'était plus aussi fort qu'avant. Ses muscles avaient rapetissés, il avait pris du poids et se tassait petit à petit sur lui même. Malgré qu'il ait le même âge, on aurait dit qu'il avait prit 50 ans de plus. C'est presque si ses cheveux avaient blanchis. Ses cheveux, autrefois courts et bien taillés, s'éparpillaient en bataille sur son visage. Des cheveux filandreux, sales. Une chose était sûre, il avait beaucoup, BEAUCOUP réfléchi. Il fallait qu'il agisse. Il en avait marre. Simplement marre. Marre de ne pas être assez fort. Après le combat, il s'était entrainé dur pour devenir plus fort. Puis il est tombé en dépression et il a prit du poids. C'était sûr, il en avait marre. Marre de vivre dans un monde basé sur la mort de ses amis. Il se souvint de Feu. Qu'elle était belle, éclatante. Chaque matin il regardait le Soleil se lever. C'était elle. Il espérait apreçevoir son visage dont il songeait chaque jour. Il en avait marre de voir que les dieux faisaient semblant d'être en paix alors qu'il savait pertinemment que Vie insuportait tout les autres. C'est pour ça qu'il n'était pas venu au mariage d'Air et Eau. Il préssentait la discorde. Et en effet, une dispute éclata entre Vie et Eau. Il l'avait vu au loin, il en avait entendu parler. Il voulait devenir chef, pour montrer comment gérer une contrée. Lui, il savait. Il ne voulait plus être gouverné par cette femme qui ne faisait rien. Il en avait marre. Rien de tout ça ne serait arrivé si il était plus puissant. Sa rage explosa. Il brisa des vases dans son salon. Il cassa la chaise où il était assis et balança les débris sur le sol avec violence. Il fallait en finir. Il y avait beaucoup réfléchi. Il fallait qu'il le fasse. Il s'arrêta de tout détruire. Il avait tout préparé. La mascarade n'a que trop durée. Il faut faire appel aux démons. 

Vie ramena Air, Eau et Nuage vers la gigantesque maison de Terre. Le soleil pointait 1 de vif-argent (13h de l'après midi). Vie frappa à la porte. Aucune réponse. Eau et Air se regardèrent. Nuage, observait la maison d'un air abasourdi. Il se demandait comment une maison aussi grande tenait toute seule. Il regarda les trois étages, les vingtaines de fenêtres partout sur la palissade. Vie re-toqua. Aucun bruit. La peinture noire de la maison était véritablement austère. Eau commença à s'impatienter. Vie frappa plus violemment à la porte. Les fenêtres étaient pleines de poussière. Air commença lui aussi à s'impatienter. "Teeeeeerre!" Cria Vie. Aucune réponse. Le bois de la maison était parfaitement taillé. Eau commençait à s'énerver. Vie frappa de toutes ses forces. Personne. Oh! Un oiseau! Air aussi en avait marre. Vie frappa une nouvelle fois. "OH C'EST BON, J'EN AI MARRE! (s'indigna Eau) ON RENTRE!" Ils ouvrirent la porte de force qui n'était même pas fermée. Air demanda à son fils de rester ici, par précaution. Les trois dieux, rentrèrent dans la demeure lugubre de Terre. 

Vie était en tête de file. Eau se cachait derrière Air. Tout était dans la pénombre. Des débris de chaises partout, des toiles d'araignées, des insectes morts sur le sol. C'était le bordel. Ils avancèrent pas à pas. L'ambiance limite burlesque de l'entrée était entièrement retombée. Les trois dieux commençaient à regretter leur décision. Ils avançaient à pas réfléchis. Un pas après l'autre, pas plus, pas moins. Eau et Air marchaient littéralement dans les pas de Vie. Des rideaux étaient déchirés sur les côtés. C'était sûrement le salon, il y avait une table au centre de la pièce assez grande. Un lustre au sol semblait avoir été accroché au plafond fut un temps. Les fauteuils étaient déchirés, déchiquetés. Tout était calme. Le tapis noir au sol rendait l'ambiance encore plus effrayante. Les dieux avaient peur. Peur de quoi? De tout. Du silence, de la pénombre qui était altérée par la lumière de quelques bougies. Ils avaient aussi peur de mourir. Ils ne se faisaient pas vraiment à l'idée d'être immortel. Ils avancèrent petit à petit et, au bout de la pièce, ils apercevirent un escalier en colimaçon. Il montait et descendait. Il y avait donc un sous-sol. Vie, à voix très basse, demanda où il fallait aller. Air proposa la descente, Eau de faire demi-tour. Les trois dieux descendirent donc les escaliers s'enfonçant dans la pénombre, pas à pas. Toujours très lentement. La tension était palpable tandis que les trois intrus descendaient. La noirceur devenait de plus en plus présente. Il devenait difficile de se repérer mais ils avancèrent tout de même à l'aveugle. Le coeur de Vie battait à cent à l'heure. Il suffirait que là, un homme monte les escaliers, et les tue d'un seul coup. Ils n'avaient pourtant pas à se méfier, ils étaient chez leur amis, ils savaient qu'il ne les tuerait pas. Et puis, c'était des dieux, ils ne pouvaient pas mourir. Pas vrai? Ils virent une lueur au bas de l'escalier. Le silence était de marbre. Une lueur rougeoyante, qui s'emblait provenir des tréfonds de l'Enfer. Ils descendirent une marche vers cette lueur. Puis une autre. Puis encore une autre. Puis une nouvelle. Il ne restait que quelques marches. Plus que dix marches. Neuf. Huit. Sept. Six. Les coeurs battaient de plus en plus vite. Cinq. Une goutte de sueur coula sur la tempe de Vie. Quatre. Air, commença à respirer avec lenteur. Trois. Les pupilles se dilataient de tension et de peur. Deux. Une marche. Ils arrivèrent sur le seuil de la salle et, à peine furent-ils rentrés qu'ils virent, en face d'eux, devant un feu de cheminé, Terre, ensanglanté qui les fixait avec un regard vide. Son cou semblait déchiqueté. Il semblait mort mais restait debout à fixer avec des yeux pâles les visages horrifiés des trois dieux qui furent sans voix. Ils ne pouvaient plus parler tant le spectacle les horrifiait. Il les fixait, la tête légèrement penchée, les yeux équarquillés. Un filet de sang qui coulait de sa bouche. Soudain, d'une voix délétère, sortie des ombres, bien plus grave que sa voix habituelle, dans les graves, comme si il avait une voix cassé, il dit: "Je vous attendais." L'ombre derrière lui esquissa un sourire...



A suivre dans la dernière partie. 



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