Say Something Like Love

Les premiers lueurs du jour se faisaient voir lorsque le taxi s’arrêta devant l’immeuble. Le chauffeur, un vieil homme d’une soixantaine d’années m’aida à y sortir  avec toute l’attention d’un père aimant, il me demanda si j’allais réussir à rentrer chez moi et toute fière, je répondis positivement. En vérité, je ne me sentais pas bien  et je puais l’alcool à plein nez alors que ma petite robe beige était tachée de quelques traces rouge, sans doute les innombrables vodkas cranberry que je me suis vidé pendant la soirée. La distance depuis l’ascenseur jusqu’à mon appartement était un périple fatiguant, je n’arrivais pas à me tenir debout et mes jambes lourdes me fit tomber plus d’une fois mais après une bonne quinzaine de minutes, j’étais enfin arrivé devant chez moi. Je ne voulais pas réveiller Jay pour ne pas entendre ses lamentables sermons que je ne supportais plus mais comble de malchance, j’entendis des pas se diriger en ma direction alors que la porte d’entrée s’ouvrit brusquement. Il me regarda avec désolation et pitié...je détestai cela.

Pour une fois, il ne me dit rien et me fit couler un bain froid, l’eau était tellement froide que je ne respirais plus mais j’étais bien trop saoule pour riposter, de plus je voulais hâtivement retrouver mon lit douillet. Il frotta délicatement la fleur de bain  parfumé à la crème de douche Nivea sur mon corps nu et telle une enfant, je me suis laissé faire sans lui adresser un seul mot. Après le bain, il m’aida à mettre mon pyjama et comme une automate, il me porta sur le lit, prit grand soin de me couvrir de la couette et m’embrassa sur le front. Je l’entendis se retourner, éteignit la lampe de chevet et sans prendre la peine de lui souhaiter « bonne nuit », je suis tombé de sommeil.

Samedi après-midi

6 Avril 2013

 En me réveillant, la première chose que je fis était de jeter un coup d’œil au réveil, je constatais qu’il presque 15h.  Les rideaux n’étaient pas tirés laissant ma chambre dans un sombre état, j’avais un goût bizarre à la bouche,  je me suis donc levé du lit  et me suis dirigeai vers le salon à l'allure d'un robot. Là, je vis Jay  confortablement assit sur le canapé, une console de jeu aux mains alors qu’une cannette de Corona et un bol de chips étaient posés sur la table basse. Il portait le t-shirt à l’effigie des Yankees ainsi qu’un pantalon de jogging Nike qu’il avait acheté des années auparavant.

-Bonjour, lui dis-je.

 Les yeux rivés vers la télévision, il me répondit :

-Bon après-midi plutôt.

Je me suis laisser tombé  à côté de lui sur le canapé et posa ma tête sur son épaule droit. D’une voix timide, je demandais :

-Tu veux bien me faire un café dis ?

Il se leva sans un mot et se dirigea vers la cuisine et revint des minutes plus tard avec une tasse de café fumante.

-Merci Jay.

 Il reprit sa place ainsi que sa console.

-Alors ta soirée, raconte ? me demanda-t-il avec sérieux.

- Trop la dingue. Avec Liz on ne s’ennuit jamais, tu le sais très bien, répondis-je enthousiaste.

 Il me foudroya du regard car je savais qu’il n’appréciait pas que je sorte sans lui.

-C’est quoi ton problème Jay ? demandais-je avec exaspération.

-Je n’en ai pas.

-M’enfin t’arrête pas de me regarder de travers… Quoi ? Je ne peux plus sortir avec mes amies maintenant ?   C’est comme ça que c’est censé fonctionner lorsqu’on est marié ? hurlais-je de rage en faisant tomber la tasse de café sur la moquette.