Prologue

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J'ouvris les yeux, ébloui par le soleil. Allongé sur le sable dur, je me redressais avec difficulté, la lumière et le sable chaud sur mon corps me picotaient et me brûlaient. Mon pantalon noir était couvert de poussière. Mon haut qui avait dû être blanc un jour me collait à la peau, trempé par ma transpiration. Je passais une main dans mes cheveux courts, taillés en brosse, essayant de retirer le sable.

J'étais perdu. Je regardais autour de moi et ne vis qu'une grande étendue de sable et de terre rouge. Le soleil au zénith, ma gorge s'assécha rapidement. Il fallait que je trouve de l'eau. Marchant pendant de longues minutes qui me parurent des heures, mon pas se fit de plus en plus lourd. Des gouttes de sueur perlaient mon visage blafard. Ma vision était de plus en plus brouillée à mesure que je m'aventurais dans ce paysage composé de rouge et d'oranger. Haletant et vacillant, mes pieds dénudés rougis par le sol brûlant, rendait ma traversée des plus complexes.
Mais j'avançais. La vue de gouttes d'eau qui coulait dans ma gorge, que je pouvais boire m'obsédait. Soudain, mon orteil heurta un caillou qui se dressait sur mon chemin et je trébuchai, m'écroula pathétiquement.

Je restai sur le sol, ne parvenant pas à me relever. Je fermais les yeux et me demandai pour la première fois, comment avais-je atterri dans ce désert sans fin. J'essayais de me remémorer ma journée, mais impossible. Je portai l'une de mes mains devant mon visage, la fixant un long moment. Une bague à l'annulaire. Suis-je marié ? D'où est-ce que je viens ? Suis-je quelqu'un de bien ? Tant de questions émergeaient et peu de réponses me venaient à l'esprit.

Le soleil commençant à se coucher, l'air devint plus frais. Je me relevai avec peine et repris ma marche. Mes muscles me faisaient souffrir mais je n'avais pas d'autres choix que d'avancer.
Au bout de quelques minutes, je me trouvais sur une grande route goudronnée. Je décidai de la suivre, espérant qu'elle me mène vers les réponses à mes questions. La nuit était claire, je pouvais distinguer clairement les étoiles, et la pleine lune illuminait mon chemin.

Tout à coup, je sentis une goutte sur mon visage et sans vraiment m'en rendre compte la fraicheur de la nuit laissa place à un torrent de pluie. Le paysage changea du tout au tout en quelques secondes. J'avais de l'eau jusqu'aux chevilles, le sol aride refusant d'absorber la pluie. Je me mis à courir cherchant un abri, mais remarquai rapidement que cela était peine perdu.

L'eau arrivait déjà à la moitié de mon corps. Ne pouvant plus marcher, je me mis à nager, désespéré. Mais lorsque l'eau recouvrit la totalité de mon corps, je compris que j'allais mourir, dans ce lieu inconnu, seul, sans jamais connaître mon identité. Je plongeai ma tête sous l'eau apercevant les reflets de la lune traversant l'eau translucide. Magnifique pensais-je en fermant les yeux. La pluie avait cessé et l'eau était à présent calme.

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