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La cafetière est en marche, le café coule doucement dans la petite tasse blanche. La baie vitrée ouverte laisser entrer un filet d'air froid qui vient rafraichir la pièce. La télé est en marche, mes chaussons rampent sur le sol, je saisis ma tasse et m'affale sur le canapé. Je suis à peine installer que quelqu'un sonne à la porte. Dans un grognement je me lève et me traine jusqu'à l'entrée. Je regarde dans le judas, Helen. Je lève les yeux au ciel, depuis l'enterrement elle me couve et j'ai horreur d'être maternée. Je défais la chaine, déverrouille la serrure et une tornade blonde fait irruption dans mon appartement.

« Helen, on est mardi tu devrais pas être à la fac... ? demande-je » Elle pose son sac, enlève sa veste et se dirige vers la cuisine, elle est un peu comme chez elle ici.

« -J'avais une heure de pause. Mais si tu venais avec moi ce serais moins compliqué...

-Je t'ai expliqué. » Tout en parlant nous nous assoyons au bar, Helen sort un paquet de croissants tout chaud. Elle a dû les acheter en venant.

« -Je sais, maintenant réfléchis, ce n'est pas en passant tes journées assises sur ce canapé à regarder la télé en buvant du café à longueur de temps que tu réussiras à avoir ta licence.

-C'est trop tard de toute façon.

-C'est simplement que tu ne t'en donnes pas les moyens.

-Bon si tu es venue pour me faire le moral c'était pas la peine. » répliquais-je avant que la discussion prenne trop de volume. Mais comme j'aurais dû mis attendre, je l'ai vexé...

« Très bien, j'étais venue apporter de quoi grignoter pour discuter un peu mais je vois que je gène plus qu'autre chose. Je repasserais plus tard, quand tu seras calmée, s'exclama t'elle en commençant à ranger ses affaires.

« Helen, attend te vexe pas... Aller restes, je suis désolé... S'il te plait... » Un blanc suivit mais il ne dura que quelques secondes car Helen était déjà rassise sur le tabouret.

« Bon, c'est bien parce que c'est toi, parce que si c'était pas toi... Enfin, tu l'as compris. Bon allez mangeons-les ces croissants avant qu'ils ne soit gelés. Ah, et dis-moi, tu fais quoi ce soir ? dit'elle en croquant dans sa viennoiserie.

-Oh ! Emploi du temps très chargé. » Je croque dans mon croissant avant de continuer.

« Alors, par quoi je commence ?... Dix-huit heures, petit encas devant mes mails, ensuite, dix-neuf heures, pizza et on finit la soirée avec mon meilleur ami, j'ai nommé Netflix ! Mais pourquoi cette question très chère ?

-Tu voudrais sortir ce soir ?

-Oh Helen, je ne crois pas que,

-Marché conclu, je passe te chercher à vingt heures. Tu te fais belle,

-Je ne sais pas si,

-MERDE ! Je suis à la bourre ! Je te laisse ! » Elle ne me laisse pas finir ma phrase et se précipite vers la porte. Je me lève pour la saluer, mais elle à déjà enfilé sa veste et est prête à partir. Mais pourtant, sa main sur la poignée elle se retourne.

« Tu sais Emily, t'es parents n'auraient pas voulus que tu arrêtes tes études... » Elle ouvre la porte et part. Je restais là, immobile, toujours avec ma tasse de café dans la main, ne sachant pas trop quoi penser. Je me retourne et m'inspecte dans le miroir qui me fait face. J'ai vraiment pitié de moi, je suis en pyjama, le même depuis deux semaines, mes chaussons sont trop grands et mes cheveux sont sales, attachés en chignon, intensifiant la fatigue et la déprime qui se lit sur mon visage. J'ai clairement l'apparence d'un zombi. Mais après tout, est-ce que cela va changer quelque chose ? Non. Je ne peux pas remonter le temps, effacer les erreurs et empêcher ce putain d'incendie.

COLLATERAL DAMAGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant