«WANNA BE STARTIN'SOMETHING»

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Quand le documentaire s'acheva,Tom sneddon n'ayant pas d'autres questions à poser au journaliste anglais,ce fut au tour de Tom Meserau de réaliser le contre-interrogatoire de Bashir ; l'avocat de la défense semblait prêt à combattre.

«M. Bashir, pour produire le programme que nous venons de voir, vous avez dû parler à M. Jackson, exact?», demanda Meserau sur un ton assez amical.
«Exact», répondit Bashir.
«M. Bashir, vous avez fait signer un accord à Michael Jackson sans la présence d'un avocat, n'est-ce pas ?»

«M. Jackson a signé deux accords pour lesquels il n'a exigé aucune condition quelle qu'elle soit et il a accepté que je fasse le film avec lui», expliqua Bashir.
Lorsque Tom Meserau commença sa litanie de questions, il devint évident qu'il avait bien préparé son travail.
Meserau voulait savoir pourquoi Bashir avait été dénoncé à trois reprises pour ses pratiques journalistiques «malhonnêtes» en Angleterre.
«M. Bashir, avez-vous été sanctionné par la commission des plaintes en matière d'audiovisuel ?», s'enquit Meserau.
«La réponse à cette question, c'est que trois plaintes on été déposées contre moi», attesta Bashir.
«les deux plaintes majeures on été retirées et elles étaient en rapport avec l'équité et l'impartialité. L'une des trois a été maintenu. Je peux développer pour que les gens comprennent bien ?»
«bien sûr.»
« la commission des plaintes en matière daudiovisuel n'est pas une instance juridique.», expliqua Bashir aux jurés,«et elle ne jouit d'aucune compétence particulière en matière de justice.»
«pourtant, une plainte à été déposée contre vous en tant que journaliste exact?»
«comme je l'ai dit, monsieur, trois on  plaintes on été déposées. Les deux plaintes principales on été complètement retirées. L'une des trois à été maintenu», répéta Bashir.
Bashir avoua à Meserau qu'il avait été accusé de«partialité» et de «rupture de contrat». Il attesta que ces deux plaintes avaient été «retirées» mais que la troisième lui avait valu des sanctions. La plainte en question lui reprochait d'avoir manqué d'impartialité dans son reportage,de «ne pas avoir représenté le sujet dans sa globalité». Le même reproche que Michael Jackson lui adresserait par la suite.
Quand Meserau interrogea le journaliste sur ses expériences problématiques, Bashir ne  s'attendait visiblement pas à ce que quelqu'un en connaisse les détails
Peu flatteurs de son parcours. Il tenta de l'ignorer mais son malaise face à l'évocation de ses pratiques journalistiques «malhonnêtes» était flagrant pour les personnes présentes dans la salle d'audience.
Tom Meserau posa des questions sur les déclarations que Bashir avait faites à Jackson, sur les nombreuses promesses qu'il lui avait faites pour l'amener à coopérer totalement et sans réserve à son projet. Même si Meserau fût interrompue par le puissant avocat de Bashir, Théodore Boutrous, un homme qui représentait la chaîne ABC, il poursuivit sa série de questions. Bien souvent les objections étaient une retenues car Bashir était protégé par la loi bouclier californienne : celle-ci affirme que les journalistes ne peuvent être contraints  à témoigner sur les choses qu'ils ont apprises en travaillant sur un sujet.

L'avocat de Bashir, Théodore Boutrous, était perçu comme une «lumière» dans les dossiers de grande envergure : les journalistes avertis ne furent pas surpris de le voir représenter Martin Bashir et ABC NEWS. Non seulement ABC était l'employeur actuel de Bashir mais en outre, le réseau ABC avait diffusé son documentaire seulement quelques jours après sa sortie en Angleterre... Et maintenant, Théodore Boutrous était au tribunal pour défendre Martin Bashir et ABC NEWS. Boutrous était un poids lourd et s'il était présent au procès Jackson, ce n'était pas seulement pour représenter ABC NEWS, mais aussi pour défendre entre autres, les intérêts de NBC Universal, CBS, FOX NEWS et CNN.
  Boutrous interrompit le témoignage de Bashir, objectant que les questions de Meserau violaient la loi bouclier californienne et les droits de Bashir tels que définis par le premier amendement. Meserau savait pertinemment que Bashir n'avait pas voulu témoigner dans le procès contre Jackson. Il savait pertinemment que Bashir ne voulait pas être soumis un contre-interrogatoire. En effet, quelques semaines avant le procès, Bashir avait déposé une motion demandant au juge Melville de refuser la requête de l'accusation qui voulait le faire témoigner. Mais cette motion fut rejetée.

Le complot contre Michael Jackson Where stories live. Discover now