"lâche prise"

321 27 3
                                    

(musique dans les médias)

CHAPITRE 2
___________________________________

Quand soudain la porte de l'appartement s'ouvrit. La sœur d'Isak apparut dans l'entrée et réalisa puis compris très vite, bien plus vite qu'Isak. Elle resta debout sans bouger, sa main recouvrait sa bouche, paralysée par l'effroi de la situation, faisant tomber les sachets de courses contre le sol dans un bruit sourd, le regard posé sur sa mère.

Elle devait prendre la situation en main, elle ne pouvait pas craquer devant Isak. Léa a toujours été une fille forte et responsable qui fait passer sa famille avant tout. Elle savait que sa mère allait déraper un jour ou l'autre, mais même si elle le savait elle ne s'y attendait pas, elle ne voulait pas y croire. Isak et elle l'ont tellement aidé à rester clean mais cette fois c'était la rechute de trop. Léa encore debout au milieu du salon ne bougea pas. Sa mère à toujours su être raisonnable, elle prenait la dose qui lui fallait pour planer et échapper à la réalité puis elle s'arrêtait, mais au vu de ce qui était présent sur la table, de l'alcool et beaucoup de poudre.

Léa réalisa que sa mère avait complètement dérapé, elle songea que le manque à tellement du être important que son corps n'a pas pu encaisser une nouvelle dose aussi forte d'un seul coup. Les forts sanglots d'Isak la sortirent de ses pensées, elle s'approcha en courant de son frère.

-Isak écoute moi, sa voix tremblait.

Léa se posa face de lui et prit le visage de son frère entre ses mains en essuyant ses larmes doucement. Il la regardait ses yeux vert étaient envahis de peine et son regard était éteint. Léa sentait son cœur se fendre dans sa poitrine.

-Isak, une boule se forma dans sa gorge. On va s'en sortir petit frère d'accord? "Ne pleure pas Léa", pensa-t-elle fort.

-Comment? Bordel Léa t'es pas encore majeure comment on fait si les services sociaux débarquent? On va être envoyés en famille d'accueil c'est ça? Puis y vont nous séparer pas vrai? Comment on va payer les factures? On n'a pas de famille, personne, on est dans la merde Léa.

L'aînée se mit à réfléchir, elle se posa en tailleur et lâcha le visage d'Isak qui se mit lui aussi en tailleur et colla ses genoux à ceux de sa sœur.

-Je vais me trouver un boulot, puis on peut s'en sortir. Je suis sûre que maman à des économies quelques part d'accord? Pour les factures et tout les papiers je me débrouillerais t'en fais pas. Personne ne nous séparera, tu m'entends?

Isak hocha de la tête et prit sa sœur dans ses bras.

-Léa y faut appeler les pompiers?

-Oui, je m'occupe de tout, va dans ta chambre

Isak hocha la tête et se leva.
Léa s'avança vers le bar de la cuisine pour prendre le téléphone fixe, dos à Isak, elle ignora les bouts de verre jonchant le sol, retenant avec ténacité ses larmes. Isak partit en directement de la porte de sa chambre et interpella sa sœur.

-Léa?

Elle se retourna, le téléphone en main. -Oui?

-T'as le droit de pleurer tu sais, lâche prise.

Isak ne la laissa pas répondre et il rentra dans sa chambre sans savoir qu'elle éclata en sanglot à la minute où il claquât la porte derrière lui. Il s'allongea dans son lit et regarda le plafond, celui-ci était parsemé de petites étoiles qui s'illuminaient dans le noir puis éclata en sanglot de nouveau se rappelant que c'est sa mère qui les avait disposées ainsi car lorsqu'il était petit il avait peur du noir. Fatigué de pleurer, il s'endormit.


Celui faisait trois ou quatre jours qu'Isak n'était pas sorti de chez lui, peut-être même une semaine, il tournait en rond entre sanglot et chagrin, il n'était pas allé en cours bien sûr à quoi bon, plus rien n'avait d'importance pour lui. Il jonglait entre nuit blanches et crises d'angoisse donc il décida un soir d'aller prendre l'air.


Le vent s'écrasait contre son visage meurtri par les larmes, après quelques secondes plongées dans le vrai monde il se mit à se poser des milliers de questions faisant revenir ses larmes qui lui chatouillèrent le bord des yeux et resserrant le pincement de son cœur.

Dans sa chambre la douleur était moins forte, dehors tout semblait prendre d'autre proportions, tout semblait plus réel, plus intense. Il sentit tout son corps vibrer de douleur, son cœur se serra dans sa poitrine et ses oreilles commencèrent à bourdonner. Il se mit alors à trottiner. Le vent sur son visage empêchait ses larmes de couler, mais son cœur lui faisait encore mal, alors il se mit à accélérer, à courir très vite, ses mains dansaient autour de son corps, et ces jambes fusaient.

Sa respiration augmentait et agréablement il commença à sentir un point de côté lui faisant oublier légèrement la douleur dans son cœur et la pression dans sa poitrine. Il se mit à ralentir et passa près de Serge, Isak ne dégaina aucune pièce pour lui, car il ne croit plus au destin à partir de maintenant, il venait de le réaliser ou plutôt l'avait-il décidé. A quoi bon croire au destin quand chaque jour de sa vie est aussi merdique que le précédent?

Perdre sa mère est la pire chose qu'il ne lui soit jamais arrivé et le destin ne pourra jamais réparer ça car personne et rien ne pourra remplacer sa mère.
À quoi bon essayer de faire des bonnes choses si rien de bon n'arrive dans sa vie?
Isak se remit à courir très vite comme s'il essayait de laisser son cœur et sa peine derrière lui et sur un coup de tête il décida de monter dans l'immeuble rouge.
__________________________

J'espère que ça vous avez aimer! N'hésitez pas à mettre une étoile et à commenter!

les étoiles brillent pour toi - evakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant