Chapitre 1

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Rappel du prologue : Je suis seul. Seul depuis pratiquement cinq ans, depuis que je suis parti. Parti où ? Où le vent m'a emmené. Pourquoi ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est la découverte du secret de mon « illustre » géniteur. Du jour au lendemain, j'avais disparu, laissant à l'abandon la ville de Lumière, pour me concentrer que sur le mannequinat. Je ne voulais plus avancer, plus me battre en pensant qu'un jour, mon père me remarque. Je ne savais pas ses intentions, mais je n'avais pas envie de savoir. Ladybug se battait avec acharnement, et je la laissais faire. Mon père blessait des personnes pour son égoïsme, et la dernière victime avec laquelle je me suis battu m'avait bien montré que pour survivre dans ce monde, il ne fallait pas toujours être charitable. J'en avais les frais en voulant aider cet akumatisé, cette malicieuse victime qui ne reculait devant rien. 

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Après la libération de l'akuma, Ladybug dû partir rapidement à cause de sa transformation imminente et je devais alors m'occuper de la jeune femme. Elle s'était alors jeté dans mes bras, soit disant pour me remercier avant qu'une douleur lancinante me traverse le ventre. J'avais alors compris que le papillon, mon père, celui que je voulais sauver, ne reculerai devant rien pour avoir ces bijoux, quitte à akumatiser une terroriste.

Devant tant de monde, la femme fût rapidement arrêter par les forces de l'ordre tandis qu'elle criait que pour faire peur à la population, il fallait montrer que les héros pouvaient être vulnérables. Le jeune félin avait pu être pris en charge rapidement, et sans s'être dé-transformé, opérer tout en gardant son anonymat. Cependant, une fois réveillé, il avait pu constater que Plagg était à bout de force. Il ne savait pas combien de temps il était là, mais il devait rapidement partir. Par la seule fenêtre de la chambre, il sortit et se dirigeai à présent chez lui. Son père devait se faire un malin plaisir de voir un des porteurs des Miraculous souffrir le martyre qu'il n'a pas dû remarquer la disparition de son fils. Un pied dans la chambre, Chat Noir redevint le beau modèle blond avant de tomber à genoux, se tenant la blessure pansée par les nombreux chirurgiens. Mais cela ne lui pas porter son attention, mais quelqu'un d'autre. Plagg, allongé au sol, avait lui aussi une blessure sur son ventre, comme si le kwami avait pris le coup.

« -Plagg ! » s'écria le jeune homme, prenant dans ses mains la petite créature.

Celle-ci gémissait de douleur avant de grogner légèrement.

« -Gardien... Gamin... Vers rue... Lumière... » Tenta le kwami faiblement.

Le jeune adulte mis le kwami dans la poche de sa chemise avant de se précipiter vers l'entrée du grand manoir, ignorant la douleur qui lui retournait les tripes.

« -Adrien ? » l'appela une voix grave derrière lui.

Il se retourna pour se retrouver face à son père, en haut des marches menant au portrait du reste de la famille en deuil. Voilà la dernière personne qu'il voulait voir, celui qui était responsable de sa douleur, celui responsable de la blessure de son ami.

« -Père, je n'ai pas le temps, je dois partir rapidement, je vais être en retard pour... » Déclara celui-ci un peu trop sèchement.

« -Très bien, mais nous devrons parler à ton retour de quelque chose de très important. »

Du fait que vous soyez le Papillon ? pensa aussitôt Adrien avant de se rappeler du pourquoi il était pressé. Il hocha rapidement la tête avant de partir en courant, mettant de côté la douleur continuelle de son ventre, ou peut-être de son cœur, il n'en savait trop rien.

Dans la rue Lumière, il passa devant plusieurs portes d'immeubles avant que le jeune kwami lui demande de s'arrêter devant l'une d'entre elles. Montant les étages, il sentait son cœur devenir de plus en plus lourd au fur et à mesure qu'il avançait, comme si un mauvais pressentiment le rongeait de l'intérieur. Arrivé devant la porte de Monsieur Fû, il entendit quelques sons de voix qu'il reconnaîtrait entre mille : ceux de sa Lady. Elle était juste derrière, sans doute sans son masque.

« - Maître, le danger est vraiment grand cette fois ! Je ne pas laisser passer ça ! » Déclara-t-elle.

« -Jeune Ladybug, calme-toi, rappelles-toi du pouvoir de ton ennemi. Je ne peux pas accéder à ta demande. »

« - Donc vous préférez le laisser combattre ? Vous voulez le laisser risquer sa vie ? Je veux qu'il arrête d'être Chat Noir ! »

Une hache. Voilà ce qui représentait bien les paroles de sa Lady à présent. Des mots aussi tranchants qu'une lame, une lame qui s'amusait à trancher son cœur lentement, sournoisement. Il entendit tousser Plagg et décida de réfléchir à cela plus tard. Il frappa contre la porte de bois, en soupirant, la main légèrement tremblante.

« - Qui est-ce ? » déclara une voix d'homme avec un petit accent chinois.

Derrière, il entendit un bruit d'étoffe étouffé, et désigna alors son identité.

« -Chat Noir. Mon kwami m'a dit de venir ici. »

Un bruit de pas et la porte s'ouvrit sur un petit homme aux airs asiatiques, un grand sourire sur le visage. Il le laissa rentrer avant de lui montrer où s'asseoir. La pièce était aux couleurs chinoises, et un grand paravent était déplié, d'où l'ombre d'une jeune femme se dessinait.

« -Ladybug est ici, mais comme vos identités ne doivent pas être révélées, elle restera derrière durant toute notre entrevue. Que veux-tu jeune héros ? » Demanda Maître Fû, l'invitant à s'asseoir.

Adrien s'assit, regardant toujours le paravent. Une deuxième ombre, de la taille de Plagg se dessina devant le profil ombreux de Ladybug, sans aucun doute son kwami. Ce qui fit resserrer le poing du jeune homme. Il sortit avec délicatesse le petit chat noir de sa poche, et le posa sur la petite table. Le kwami toussota et peina à ouvrir les yeux.

« -Je vois, nous devons soigner immédiatement Plagg. » s'empressa de dire le vieil homme avant de partir à la recherche sans doute de matériel médical pour kwami, même si Adrien se demandait réellement si quelque chose existait.

« - Plagg et toi ne formez qu'un quand vous combattez. Les blessures qui ne sont pas guéries par le Lucky Charm de ta partenaire lui sont aussi attribuées quand il reprend son apparence. Je suis désolé Plagg, mais cela risque de te faire mal. »

Le kwami poussa un petit cri aigu, mais sourit au blond qui affichait un visage terriblement inquiet. Le jeune homme ne pouvait pas faire partir cette trace de culpabilité qui le rongeait, comme si le fait que cette terroriste se soit jeté dans ses bras était de sa faute.

Il vit la petite ombre se coller au paravent avant que sa l'ombre de sa Lady tendent les mains vers la petite créature et la serre contre elle, sans doute parce que le petit kwami ne supporte pas les cris de Plagg.

« -Il va lui falloir 2-3 jours de repos. Un kwami se régénère vite. Et toi aussi Chat Noir, remets-toi doucement de tes blessures. »

Je veux qu'il arrête d'être Chat Noir.

Ces paroles résonnaient encore dans sa tête. Sa Lady le trouvait-elle faible de ne pas avoir vu le danger ? Parce qu'il n'était pas aussi parfait ? Ces sombres idées firent le chemin jusqu'au cerveau du héros et il prit Plagg dans ses mains avant de planter devant le paravent qui le séparait de sa Lady. De son ancienne Lady.

« - Je ne suis pas un assez bon partenaire pour toi Ladybug ? Tu penses pouvoir réussir seule la mission qui nous a été confié ? Et bien soit, je te laisse faire. Mais ne me recherche pas, je ne réapparaîtrais que quand je l'aurais décidé. »

« -Chat... »

« -J'ai tout entendu Ladybug. Tout ce que tu as dit. Je ne savais pas non plus que tu connaissais celui qui nous avait donné nos miraculous. Tant de secrets alors que je suis ton partenaire, tu sais, la personne avec qui tu es censé travailler et former un DUO. »

Sur ces mots, il salua le gardien avant de partir en claquant la porte. Son père l'avait déçu, sa Lady l'avait trahi, et il avait renoncé à la liberté de Chat Noir, mais il connaissait mieux que personne le danger d'être akumatisé et c'est peut-être en connaissance de cause qu'il en fut protéger. Il regarda son kwami dormir profondément avant de le glisser dans sa poche intérieure de chemise. Sa vie changerait du tout au tout.

Aider les autres revenait à souffrir et se faire manger par la société.

Miraculous : SeulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant