10 ans plus tard

Au boulot

Deux jours à chercher un boulot, deux jours où Carla n'arrêtait pas de changer d'émotions à cause du stress des préparations de son mariage, et deux jours où Ethan n'a pas arrêté de me tanner pour aller commettre une infraction avec lui à l'hôpital. Oui, ça été deux jours difficiles pour moi, il n'y avait pas un moment où je pouvais rester tranquille.

Mis à part ça, j'avais enfin trouver un job dans un café ! Marianne m'a beaucoup aidée pour faire mon CV, étant donné que je n'avais aucune expérience. Le patron, après avoir connu ma situation, avait totalement compris ce que je vivais. Il a eu surement pitié de moi. Mais bon, ça me rendait heureuse d'enfin connaitre une vie "active" et de ne plus m'apitoyer sur mon sort. Je commençais le jour d'après qu'il m'ai engagée, j'avoue que j'étais un peu stressée, pas autant que Carla pour son mariage, mais je faisais tout pour m'entraîner et de ne pas décevoir le patron. Avant d'y aller, George m'aida un peu à gérer le service et les clients en simulant qu'il en était un. Je n'avais pas à m'inquiéter, tout ce que j'avais à faire c'était de servir les commandes aux personnes.

À peine j'eu le temps d'entrer qu'on m'enfila l'uniforme et qu'on me plaça au comptoir pour prendre les commandes. Décidément ils n'ont pas vraiment pris conscience de ma situation, mais c'était pas grave, j'étais déterminée à ne pas les décevoir et que même si je n'avais plus de mémoire, j'en avais encore assez pour me souvenir des commandes des clients.

Après deux heures passées, c'était enfin la pause. À vrai dire, j'ai trouvé ça plutôt facile ! Et moi qui paniquait pour un rien, j'espère qu'avec la somme de ce mois-ci je vais pouvoir rembourser les Gillies.

- Eh, C'était plutôt pas mal pour une première fois ! Me complimenta le patron.

- Merci, lui répondis-je.

- Dis moi, c'est quoi ton nom de famille déjà ?

- Euh..(merde, merde, merde..) Jones ! Aria Jones... Dis-je en bégayant.

Et merde... Je pensais qu'il était au courant que je ne m'en rappelait même plus ! Je sais qu'il ne faut pas mentir car ça nous retombe toujours dessus, et encore moins si c'est à son patron, mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ? Si je le lui avais dis la vérité il allait vraiment me prendre pour une... psychopathe ! Et maintenant, je ne peux pas lui avouer sinon il va me prendre pour une débile. 

Je fis comme si de rien ne s'était passé le restant de mon service. Lorsque celui-ci fut terminé, je sortis à toute vitesse à l'extérieur pour éviter le patron le plus possible, je suis une gamine, mais c'est plus fort que moi ! Je ne veux pas le croiser du regard sachant que je lui ment déjà le premier jour, et je veux encore moins qu'il me pose des questions gênantes sur comment je vis ma situation de SDF paumée.

À ma grande surprise, Ethan m'attendait dehors. Mais qu'est-ce qu'il fichait là, toujours pas de boulot lui ? 

- Alors, ton premier jour ? Me lança t-il.

- C'était génial, en fait c'est plutôt facile le travail de serveuse.

- Cool pour toi.

- Eh ! À demain mademoiselle Jones ! Intervient le patron par derrière.

Bordel.

- Jones ? Tu m'expliquent ? Dit Ethan en rigolant.

- Ouais, c'est mon nom de famille tu savais pas ? Lui dis-je.

- Tu ne m'avais pas dit que t'avais retrouvé un peu de mémoire.

- J'ai jamais dit que je l'avais retrouvée.

- Alors ça tombe bien, tu veux bien venir avec moi faire un petit tour à l'hôpital histoire de percer quelques mystères ? Me dit-il en me faisant un clin d'œil.

D'accord j'ai compris, il n'a toujours pas abandonné son objectif. Il est déterminé, ça se voit. C'est pour ça qu'il n'a pas tellement fait d'effort pour trouver un emploi, il veut absolument retrouver sa vie de départ et d'oublier ce traumatisme que j'ai ressentis aussi. 

Ethan a bien remarqué que j'hésitais. Si j'étais une autre personne qui passait à côté et qui écoutait la conversation, j'aurais eu pitié.

- Bon d'accord je vois, c'est pas grave, continue t-il, j'irais tout seul.

- Ethan...

- Je ne t'obliges pas.

- Il faut d'abord avoir un plan  pour s'y infiltrer discrètement, tu ne penses pas ? Lui dis-je en souriant.

- Tu as raison, Jones !

Son visage semblait plein d'espoir et je voulais le paraître aussi, serais-je lâche si j'abandonnai si facilement ? Derrière moi, il y a 26 années de perdues, je veux les retrouver.