« Mia ? Lève-toi sinon tu vas être en retard ! cria une femme d'une trentaine d'années.
- J'arrive Mum. Laisse-moi m'habiller, manger, me brosser les dents ! implora sa fille. »
Elles prirent la voiture. Elles n'étaient qu'à dix minutes en voiture des écuries. Sa mère la déposa avant de partir travailler. La petite fille posa à peine le pied par terre qu'elle s'en fut vers le box de sa jument qu'elle salua chaleureusement.
« Coucou ma belle. Comment tu vas ? Bien dormi ? Je ne t'ai pas trop manquée ? Tu as dû avoir froid cette nuit vu les températures. Demain je te couvrirai. »
Mia avait toujours le sourire aux lèvres lorsqu'elle était en compagnie de Daïline, sa jument. Elle en était fière. Elle prit un licol, le passa sur la tête de l'animal et l'attacha à un des anneaux qui se trouvait devant le box.
Elle brossa minutieusement les poils dorés de la jument, ses crins d'un noir profond. Elle la cajolait, lui faisait des papouilles et la gavait de friandises que Daïline refusa ce jour-là. Mia, perplexe de ce refus réessaya une nouvelle. Elle essuya un nouveau refus. Elle ne put pas s'attarder sur cette étrangeté qu'une voix retentit derrière elle.
« Mia, tu devrais te dépêcher ma chérie, ton cours commence dans cinq minutes.
- Oui mamie, je suis presque prête, répliqua-t-elle. »
Sa grand-mère était propriétaire du centre équestre dans lequel montait Mia. Elle en avait hérité de son père et avait repris les rênes une vingtaine d'années auparavant. Mia prenait donc des cours avec sa grand-mère.
Tandis que Mia finissait de mettre son casque et son gilet de protection, Daïline patientait ou s'impatientait. Elle en arrivait à un stade où elle ne supportait plus sa cavalière ni cet état de captivité. En son for intérieur, elle sentait qu'à la première erreur de l'humaine, elle se déroberait.
Le cours de Mia fut chaotique car Daïline ne lui laissa pas un seul moment de répit. Entre ruades, écarts et sautes d'humeur, Mia n'avait pas réussi à faire un seul exercice demandé par sa grand-mère et s'était faite grondée.
A la fin du cours, pendant que Daïline mangeait, la petite fille la dessellait et la pansait. Elle exprima sa mauvaise humeur et son mécontentement face au comportement qu'elle avait subie de sa jument. Elle lui demanda de s'expliquer mais évidemment elle savait qu'elle n'obtiendrait aucune réponse.
Daïline fut amenée au pré. Elle se désaltéra et se roula dans la terre bien contente d'enlever le souvenir de cette selle qui lui cassait le dos et détruire les efforts de sa cavalière pour la rendre propre. Il était rare qu'elle soit mise au pré et elle n'avait pas gouté l'air frais seule sans humain depuis bien trop longtemps. La jument ne voulut pas laisser passer cette occasion en or qui se présentait à elle.
Dans le pré d'à côté, un étalon, aussi blanc que la neige y séjournait. Elle l'interpella.
« Hé toi là-bas ! Oui toi, viens voir, j'ai une proposition à te faire.
- Laquelle ? s'enquit l'étalon blanc.
- Enfuis-toi avec moi. Passons la barrière et partons rejoindre la liberté. Elle nous attend au-delà de ses fils.
- Je ne comprends pas, pourquoi veux-tu partir ? Tu as tout ce dont tu as besoin : de la nourriture à volonté même en hiver, de l'eau fraîche en été, des soins et surtout nous sommes en sécurité ici...
- Je sais tout ça mais le grand air ne te manque-t-il pas ? Galoper, te reposer ou manger quand bon te semble, choisir la vie que tu veux mener avec les camarades que tu veux. Choisir ton partenaire et décider ou non d'avoir une descendance sans que les humains se mêlent à tes relations.
- Tu n'as pas tort, hésita-t-il. J'ai besoin d'y réfléchir.
- Je n'ai pas le temps. Soit, tu te décides maintenant et tu m'accompagnes, soit je pars sans toi. »
Elle regarda avec envie la forêt et imaginait ce qu'elle pourrait trouver de l'autre côté.
« Je suis désolé mais je vais rester ici. Je ne veux pas prendre le risque de perdre ce confort et... »
Déçue mais résignée Daïline le laissa. Elle ne comprenait pas comment cet étalon pouvait craindre aussi d'affronter le monde réel et de préférer le confort et la contrainte humaine que la liberté.
Elle n'ajouta rien. Pris son élan et sauta vers sa proche liberté.
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Le Cheval
ParanormalDaïline n'a jamais aimé les êtres humains. La raison ? Sa captivité. Elle souhaite retrouver le goût de la liberté sauf que si Mia est dans les parages sa quête risque de se compliquer. { Histoire courte ~ Terminée } (Tous les chapitres comportent...