Chapitre 8

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La mélodie se finit et une autre s'enchaîna. Sir Jenkins se sépara de Leila en l'embrassant sur le front et s'avança vers une autre femme. Leila laissa sa place et s'éloigna de la piste de danse. Elle retourna à côté de l'orchestre et observa les autres danser. Du coins de l'œil, elle voyait Colson s'approcher d'elle, voulant sans doute danser avec elle. Instinctivement, elle tourna les talons et s'avança à son opposé, allant se réfugier aux toilettes.

Colson la regarda s'éloigner et soupira. Elle fuyait sa compagnie. Marie était revenue auprès de Colson et vit, à son tour, son amie disparaître dans les couloirs. Les sourcils froncés, son regard passa de Leila à Colson.

- Que lui avez-vous dit ?
- Rien, a soupiré l'agent. Je n'ai même pas pu l'approcher à moins de dix mètres.

Marie soupira en secouant négativement la tête.

- Quelle idiote.
- Vous la connaissez depuis longtemps ?
- Depuis que vous avons dix-sept ans.
- A-t-elle toujours été comme ça ?
- Oui, j'ai eu beaucoup de mal à devenir amie avec elle. Encore aujourd'hui je me rends compte que je ne la connais pas aussi bien qu'elle ne me connaît.

L'agent hoche silencieusement la tête et se tourne vers la jeune femme.

- Voulez-vous danser à nouveau ?
- Avec plaisir !

Leila, enfermée dans les toilettes, grommelait. Elle en avait plus qu'assez de cette soirée, et voulait que quelque chose vienne la perturber, tout était trop parfait. Quand elle se décida à sortir, les invités étaient revenus à table pour entamer le plat principal. Alors qu'elle vint s'asseoir à sa place, elle croisa le regard inquiet de son tuteur.

- Tout va bien, j'ai juste mal au ventre, a-t-elle répondu à sa question silencieuse.
- Tu veux allers t'allonger ? lui demanda-t-il, posant sa main sur la sienne.
- Seulement si je sens que je ne vais pas mieux.

Et sur ses mots, elle retira sa main. Son regard se tourna vers son amie et Colson, qui discutaient vivement.

- Leila ! s'est exclamé Marie en remarquant qu'elle était surveillée. Ton ami est très intéressant ! Tu en as de la chance d'être tombé sur lui...

Colson et Sir Jenkins manquèrent de s'étouffer dans leur boisson quand ils comprirent les sous-entendus posés par la jeune fille.

- Voyons, Marie ! lança Leila, faussement outrée. La relation entre Monsieur Colson et moi n'est que professionnel. Il me protège, rien de plus. Ne te fais pas d'idée.
- Je maintiens que...
- Marie, a-t-elle lancé en lui jetant un regard qui ne plaisait pas à la jeune femme.

Marie se renfrogna mais ne perdit pas son sourire, toujours persuadé de ce qu'elle avançait. Sir Jenkins s'était détendu en entendant Leila nier sa relation avec l'agent, soulagé de voir qu'elle n'avait pas d'autre homme que lui dans sa vie, et Colson semblait lui aussi soulagé par les propos de Leila.
Le repas se passa calmement, Leila restait silencieux pendant que Colson racontait les idioties qu'il entendait au poste de police, et tout le monde s'amusait. A chaque fois que les invités se levaient pour aller danser, Leila restait à table, refusant toute invitation telle qu'elles soient.
Pour le décompte, tout les invités furent réunis au centre de la salle, sous le gui, pour s'embrasser et s'enlacer. Cette fois, Leila ne pu échapper à Colson, qui lui faisait face pendant que Marie s'était éclipsée discrètement. Les coups de minuit résonnèrent, et Colson laissa un sourire lui échapper. Pour cette nuit seulement, ils laisseraient leur différents de côté, faisant face à l'humain qui se cachait derrière leur masques.

- Bonne année, Leila. Faites qu'elle soit plus chanceuse de ce mois de décembre.

Alors, Leila lui tendis une main avec un léger sourire.

I Feel Nothing.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant