Tout commence a 16 ans

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Des pas, bien que discrets, parvenaient jusqu'à mes oreilles.
Le bruissement des feuilles, le craquement du bois sous les chaussures ainsi que les murmures d'une conversation lointaine se melangeaient dans mon esprit.
Ma respiration s'accélère tandis que j'essaie vainement d'ouvrir les yeux. Aucun de mes membres ne semblaient répondre.

«Il est l'heure.»

Mon coeur rata un battement à l'entente de ces quelques mots. L'homme était près.. si près...

Je me réveille en sursaut, une main sur la poitrine comme pour calmer ma respiration trop rapide, l'autre cherchant l'interrupteur. Je reprenais lentement mes esprits tandis que mes yeux s'habituaient à la lumière.
Je faisais ce rêve toutes les nuits depuis un an. Les bruits de pas, les murmures, ma paralysie, tout était toujours identique, mais jamais, jamais avant aujourd'hui quelqu'un n'avait parlé.
J'aurais pu jurer que l'homme était dans la chambre tant cette voix paraissait réelle.

Mon réveil indiquait cinq heures, je ne me rendormirai plus. Un coup d'oeil au miroir devant moi me fit souffler : les cheveux blonds m'arrivant habituellement au milieu du dos étaient raccourcis par les noeuds et mes yeux bleus étaient rougis par la fatigue. Ou par l'émotion.
Un sourire vint pourtant éclairer ce triste portrait quand je me remémorais la date. Aujourd'hui, vingt-cinq juin, j'avais seize ans.
Je su à ce moment que rien ne pourrait gâcher cette journée, et certainement pas un rêve stupide.

Je décidai de me lever pour me préparer quand je retombai sur mon lit, incapable de bouger. Je voulu crier, hurler de toutes mes forces, mais aucun son ne sortit.

Une ombre recouverte d'un long manteau à capuche entra dans ma chambre tandis qu'en m'évanouissant, moi, je semblais en sortir.

Ce sont des voix qui me réveillèrent. Prise entre l'envie d'écouter cette discussion et la panique de ne pas savoir où je me trouvais, je décidai de ne pas ouvrir les yeux.
Je n'eu que le temps d'entendre le mot «élue» que les voix se turent.

«Notre jeune invitée s'est réveillée à ce que je vois»

La boule grandit dans ma poitrine. Cette voix.. c'était impossible ce n'était qu'un rêve..

«Ne fais pas semblant, Elia, je sens ta respiration s'accélérer.
_ Nous ne vous  feront aucun mal.» reprit doucement un autre homme.

J'ouvris finalement les yeux et observais en silence la pièce dans laquel je me trouvais.

J'étais confortablement installée dans un lit, recouverte d'une couverture bleu pâle. Je jettais rapidement un coup d'oeil à la tenue et fus soulagé de retrouver mon pyjama, constitué d'un short et d'un debardeur.
Une lumière centrale éclairait cette pièce, dominée par la couleur blanche. Elle était calme. Très calme.

Je posai ensuite mes yeux sur les deux hommes devant moi. Ils étaient grands, ils étaient mince, ils étaient blonds, ils étaient beaux.

Le premier prit la parole :
     « Tu te décides enfin.
_ Aegnor, reprit le second, il suffit.»

L'homme à la voix de mon rêve s'appelait donc Aegnor.. original.
Il était plus grand que son congénère, de trois ou quatre centimètre, ses cheveux blonds lui arrivait jusqu'au bas du dos et  étaient tressés sur le côté, tandis que le second, celui qui avait parlé avec une voix plus douce, n'avait qu'une tresse sur le côté gauche.

«Où est ce que je suis ? réussis-je à articuler.
_ Tu n'as pas besoin de le savoir, répondit durement Aegnor.
_ Excusez mon frère, mademoiselle, ce qu'il voulait dire c'est que cette  information ne vous sera pas utile pour le moment. »

Le second homme avait posé ses yeux clairs sur moi, et je pu voir qu'ils étaient verts, contrairement à son frère qui les avaient bleus.

Je cru un moment qu'il pouvait lire en moi tant son regard était pénétrant. Pénétrant mais magnifique.

«Euh,  je pense avoir le droit de savoir ou je me trouve, ca me semble important. Dis-je en quittant l'homme des yeux.
_ Tu n'as pas compri...
_Aegnor ! Reprit son frère sèchement. Elia, vous n'avez pas à vous inquiéter, il ne vous sera fait aucun mal ici.
_ Vous peut être, mais j'ai beaucoup moins confiance en votre frère. Pensais-je un peu trop fort en vu du regard assombrit de l'accusé.
_ Crois tu qu'il t'es permis de me parler comme ça en ma demeure ? S'emporta Aegorn.
_ Je sais qu'il peut paraître dur, mais mon frère est une personne de confiance.  Assura l'homme au yeux verts, un sourire amusé sur le visage.
_ Si vous le dites. Comment vous appelez vous ? Demandais-je, curieuse.
_ Mon nom est Elros, mon frère s'appelle Aegorn comme vous avez pu l'entendre.
_ Vos prénoms sons assez originaux, d'où viennent-ils ? Moi c'est Elia. Je me rappelais soudainement qu'ils m'avaient plusieurs fois nommés ainsi. Hé ! Comment connaissiez vous mon prénom ?
_ Nous savons beaucoup de choses, Elia, vous l'apprendrez bien assez tôt.» Murmura Elros, plus pour lui même.

Un bruit, semblable à celui dune cloche, retentit et Aegorn sortit de la pièce rapidement.

«Je suppose que je n'ai pas non plus le droit de savoir ce que c'est ? Lançais-je exaspérée.
_ C'est seulement le petit déjeuné, souria Elros, et mon frère est affamé.
_ Ah. Ça me semble logique.
_ Voulez-vous manger ?
_  Non, je n'ai pas très faim.
_ Comme vous voudrez. » et le beau jeune homme sortis de la pièce doucement en fermant la porte.

C'était faux. Je mourrais de faim. Mais je n'avais pas confiance. Je n'étais pas rassurée du tout par ces deux personnes, et le secret qui semblait entourer cet endroit.

Les deux frères étaient tellement différents..
Elros était calme, poli et respectueux, alors qu'Aegorn était dédaigneux, hautain, violent.

Je restais assise sur le lit un moment, quand mon ventre gargouilla. Je decidai de descendre manger, tant pis pour ce que j'allais découvrir.

Je rajustais mon pyjama, n'ayant rien d'autre a me mettre, et ouvrit doucement la porte. Face à elle se trouvait un escalier, je l'empruntai sans trop savoir ou il allait me conduire. J'avançais le plus discrètement possible, jusqu'à une porte, d'où semblait provenir des rires. Je l'entrouvrit et jettai un coup d'oeil dans cette salle.
Ma discrétion me fit encore une fois défault, et c'est une vingtaine de pairs d'oeil qui était à présent fixés sur moi. Génial comme entrée.

ArchèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant