1.Filature improvisée

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-Dring!!!!
Enfin. Comme je l'ai dit précédemment, je n'aime pas les lundis. La sonnerie de fin de cours sonne toujours comme une bénédiction pour moi.
Mon cours d'italien venait donc de se terminer, et ce, de la même façon que d'habitude. Après la fin de la leçon, la prof énonçait les devoirs avant de nous dire aurevoir. Ou plutôt "arrivederci". Je mentirais si je disais que cette routine ne m'agacait pas au plus au point.
Je rangeai rapidement mes affaires avant de quitter le collège.
L'avenue où je me trouvais dorénavant était très large, et le trafic plutôt important. De nombreux passants marchaient, tête baissée, plongés dans leurs pensées ou essayant simplement de regarder leurs pieds pour ne pas trébucher comme des imbéciles. Les seules exceptions à cette règle était les autres élèves de mon collège, ayant également terminé leur journée de cours. Ceux-ci étaient en effet pour la plupart entrain de discuter, souriants, parfois en petit groupe à l'arrêt de bus, parfois en marchant sur le trajet de leur demeure. D'autres élèves avaient déjà mis leurs écouteurs en place, et semblaient apprécier silencieusement la musique.
Bref, une fin de journée comme une autre.
Alors que j'observais machinalement les alentours, un éclair coloré attira soudainement mon regard. Un des passants, ou plutôt une passante, avait les cheveux d'un surprenant bleu vif.
Difficile à manquer.
Je trouvais cela assez étrange, en effet, les teintures de cette couleur paraissait le plus souvent délavées, voir fades.
Mais pas celle-ci.
On s'attendrait à voir ce genre d'extravagances chez les personnes désirant ce faire remarquer par leur originalité et leurs vêtements, mais cette femme était étonnamment banale.
Enfin, son accoutrement tout du moins. Il n'avait strictement rien d'original.
Sans ses cheveux, je ne l'aurai probablement jamais remarquée.
C'est ce qui faisait d'elle une personne intriguante. Et autre chose. Quoi?
Je ne sais pas vraiment. Même avec ses vêtements classiques et sa démarche qui ne traduisait rien de plus qu'une certaine confiance en elle, elle semblait dégager un aura particulière qui, au millieu des autres passants, la faisait ressortir avec autant de force qu'une tâche de peinture sur une toile blanche.
Malgré ma curiosité, lui adresser la parole n'était pas une option que je voulais considérer.
Parler aux inconnus, ce n'est pas mon truc.
Je décidais donc de la suivre, sans trop savoir pourquoi, espérant à moitié qu'elle fasse quelque chose d'extraordinaire,qu'elle se révèle être une punk, une cosplayeuse ou je-ne-sais-quoi.
Tout sauf quelque chose de normal.

Après presque une heure de filature, je du me rendre à l'évidence.
Elle n'avait rien de spécial.
Pas de dangereuse vie secrète. Pas de super-pouvoirs. Rien.
Enfin, pas à ma connaissance.
Nous avions suivi l'avenue jusqu'au centre-ville, quartier le plus animé de la ville et grouillant de monde. Heureusement, il était difficile de la perdre du regard, merci à ses cheveux très facilement repérables.
Soudain, elle s'arrêta. Je tentais immédiatement de me cacher derrière un arbre, même si j'étais quasiment sûre de ne pas m'être fait repérée. Pourtant, lorsqu'elle se retourna, ses yeux se braquèrent immédiatement sur moi.
Et là, j'eu le sentiment désagréable d'avoir eu raison depuis le début.
Cette fille n'était PAS normale.
Du tout.
Son regard était tout sauf habituel.
Étant moyennement timide, je n'appréciais pas vraiment regarder une personne dans les yeux.
Pourtant, j'avais l'impression qu'il était impossible pour moi de ne pas plonger mes yeux dans les siens. Comme si ils exerçaient un profond magnétisme sur moi. Alors que je la fixais, son regard ne fléchit pas une seconde, et elle s'approcha de moi.
Oh non.

Non, je ne suis pas une punk. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant