"Chapitre 45 - Retrouvailles"

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Chapitre 45

PDV Mateo

Ce matin, je me rends au lycée, exactement comme tous les autres matins de la semaine. Pourtant rien n'est pareil.
Mon humeur n'est pas des plus agréables, avec une nuit blanche, je suis mort de fatigue. On dirait que mon cerveau est en permanente ébullition, et puis, je suis en colère.
Contre tout et rien à même temps.

Je ne me dirige pas vers mes amis, ce sont eux qui viennent me voir.

- « Salut vieux » lance un pote.

Je me contente d'un vague signe de la main.

Audrey me saute au cou, je vous assure que je n'ai rien demandé. Je la repousse autant que possible car cette fille est une véritable sensu.

Après sa longue tirade sur la robe qu'elle n'arrive pas à choisir pour le bal qui a lieu dans plus d'un mois, elle me pose la question qui, me fait, littéralement péter un câble.

- « Elle est partie ? »

Ils haussent les épaules tout comme moi.

- « Vous êtes sûr qu'elle ne s'est pas encore déguisée. Chercher bien » rit-elle.

Je lui demande de la fermer. Et pas gentiment cette fois.

Elle s'excuse, ses mots sonnent totalement faux, presque aussi faux qu'elle. C'est fou. Je n'avais jamais remarqué qu'elle était comme ça.

Je leur adresse un deuxième vague signe de la main et me retourne pour aller voir mes meilleurs amis qui viennent d'arriver.

- « Salut » dis-je.

- « Alors, on fait quoi ?  Nous sommes surveillés, et le QG à subit une nouvelle attaque » s'agite Chloé.

- « On peut vraiment plus faire confiance à personne »

- « Ça craint vraiment que Meg ne soit pas là » lance Chloé.

- « Oubliez ce que je viens de dire » rectifie-t-elle.

La cloche sonne. J'entre dans la classe. Je m'assois à ma place habituelle, dernier rang, rangé de droite.
Le cours commence, mon attention est attirée vers cette chaise vide, celle à l'autre bout de la salle. La chaise vide de Mégane. Cette fille occupe mes pensées, je devrais me résigner à l'oublier après ce que je lui ai fait.
Mais je n'y arrive pas.

Plus les jours passent et moins j'y crois.
Elle doit être en Russie à s'éclater, et je suis sur que c'est elle qui m'oublie et non l'inverse.

Un jour.
Deux.
Puis trois.
Quatre jours.
Une semaine.
Et toujours pas de Mégane.

J'aurais dû prendre ce fichu vol pour Moscou avec elle.
Maintenant, je n'ai plus nouvelles.
Maintenant, j'essaye de l'oublier.
Mais maintenant à chaque seconde de chaque minute de chaque heure, je pense encore plus à elle.

Mais que m'arrive-t-il ?
Où est le Matéo sans attache, sans sentiment, sans cœur ? Ce Matéo odieux.

Depuis son départ le lycée est redevenu calme. Tout le monde parle encore d'elle, certains sont intrigués, méfiant, admiratif, certaines personnes s'inquiètent, pour eux, pour elle, d'autres disent que c'est un mensonge, d'autres prétendent qu'ils savaient. Tous se taisent quand j'entre dans une salle ou quand je passe dans les couloirs. Ils se taisent comme s'ils me craignaient, ils font tous le rapprochement entre elle et moi.

Car les deux événements ont un rapport, un gros, si je n'avais pas pété un câble Mégane et moi serions là-bas, ensemble. Je serais parti avec elle et tout se serait bien passé.

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