partie une

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Comme la veille, à cette heure ci je me réveille. J'ai pour habitude de lancer avec précision mon oreiller sur le réveil me hurlant qu'il est l'heure d'aller au lycée. Généralement, je rentre mon pied gauche dans le chausson droit et vise-versa. Je descends les escaliers avec paresse une par une et m'enferme aux toilettes histoire de prolonger mon sommeil.
Et comme toujours, la voix de ma mère me hurle de me dépêcher.

- Allez Sawda ! Dêpeches toi, il est déjà la demie et tu n'es même pas prête, me hurle t-elle.
- Oui, oui. Je me dépêches.

En réalité il n'était que le quart mais ma mère me fais le coup tous les jours. Je ne sais pas si elle se rends compte qu'avec le temps ça ne prends plus.

Devant le miroir de ma salle de bain je m'observais sous tous les angles. De profil, de face, à l'envers. Je finis par me jetter sous l'eau brulange et laisse couler l'eau sur ma peau.
Je reste des minutes comme ça, le regard perdu à fixer la faillance de ma salle de bain qui se trouve en face de moi.

Mes larmes se mêlaient à l'eau, personne n'aurais pu les remarquer. C'était des larmes silencieuse. Lorsque le coeur ne supporte plus de porter tant de poids sur lui, il lâche tout. Et ce poids même se trouve être enfaite les larmes qui perlent le long de mes joues.

Parfois j'essaie de mettre des mots sur mon mal être, j'essaie. Mais je n'y arrive pas. J'ai l'impression qu'il n'existe aucun mot, aucune phrase, aucun adjectif qui puisse exprimer ma douleur. Ça me consume de l'intérieur de jour en jour et le pire c'est qu'il n'existe pas de réel remède. J'ai l'impression qu'il me manque quelque chose. Une chose très importante. Mes journées ont l'air de se répéter constamment. Comme si chaque matin je me réveillais pour vivre la journée d'hier. Je n'en peux plus c'est étouffant.
Chaque jour un peu plus, je meurs.

Chaque matin je me dis, pleure aujourd'hui et sois heureuse demain. Mais tout ça c'est du baratin! La vérité est: pleure aujourd'hui comme hier et comme demain.

Je prends la serviette qui était disposé sur la poignée de la porte et essuie en furie mon visage. J'enfile directement mon bon vieux jean qui commence à m'aller un tantinet serré avec le temps et un tee-shirt trop large pour un torse aussi frêle et fin que le mien. Et pour finir le look de "la fille qui en a strictement rien à faire de son apparence mais c'est pas grave le lycée n'est pas un défilé de mode", je chausse une ancienne paire de basquettes qui m'a accompagné dans les endroits les plus sombres où j'ai pu y mettre pied.

Je finis souvent par avalé d'une traite la bouteille de lait et hurler "à ce soir m'man!".

Et maintenant, c'est l'heure de la déprime total. Le moment où je remets toute mon existante en question. Vous savez, ce moment où l'on a qu'une envie c'est de se barrer à l'autre bout du monde loin de la vie qu'on mène actuellement.

Constamment je lutte pour ne pas sécher et souvent je ne résiste pas, mais aujourd'hui je vais résister. Peut être que ma journée changera qui sait.

À trop pensé je ne remarque souvent jamais que je suis arrivée au lycée. C'est le brouhaha qui me sors de ma rêverie.
Je parie que d'ici quelques secondes quelqu'un vas se pointer et m'hurler un grand "bonjour" tout joyeux.

- Bonjour Sawda! me dit ma camarade de classe avec le sourire le plus chaleureux.
- Oh, quelle surprise. Salut Lucie.

La discussion n'est pas intéressante et puis non sincère. On se pose un tas de questions chacune tout en sachant que l'une comme l'autre s'en fiche totalement. Vous pensez réellement que j'en ai quelque chose à faire qu'elle ai ragardé la famille Kardashian ? Ou encore qu'elle soit sortie voir son copain ? Non, j'en ai strictement rien à faire mais je lui pose quand même ces questions par simple habitude.

Le professeur qui est d'habitude toujours en retard de cinq minutes est arrivé à l'heure. Ça c'est du changement.

Tout le monde s'installa silencieusement à sa place puis le cours commença. J'ai bien fait de prendre la chaise du fond qui se trouvait près de la fenêtre, je suis pile à un angle où le professeur ne me vois pas, là où se trouve une fenêtre et pour couronner le tout: un chauffage.

L'air était assez frais alors je ferme discrètement la fenêtre et allume le chauffage à sa puissance maximal. J'arrache une feuille de mon cahier d'art et commence à gribouiller quelques croquis à la va vite. Le plus souvent je dessine un ciel noir remplies d'étoiles qui brillent mais aujourd'hui j'ai eu envie de dessiner un ciel lumineux ou se trouvait une seule étoile sombre. J'ai toujours adoré observer les étoiles le soir. Je ne sais rien d'elles et à vrai dire je n'ai jamais songé à les étudier mais rien que les regarder me fait du bien. Parfois j'ai l'impression qu'elles veulent communiquer. Chacune d'elles représentent un trait de caractère différente. Certaine sont joyeuse, d'autre triste et certaines les deux.

Mais hier j'ai aperçu une étoile que je n'avais jamais vu auparavant.
Elle brillait bien plus que les autres et pourtant en la regardant j'avais le coeur qui noircissait. C'est tellement étrange à expliquer mais à travers cette étoile j'ai eu l'impression de ressentir une douleur immense durant un milième de secondes. J'ai ressentit toute la détresse du monde rien qu'en regardant cette étoile.
Je crois bien que c'est ma préféré parce que je trouve qu'elle me ressemble.

Tout le monde dans cette salle brille de la même intensité sauf moi qui brille bien plus. J'en fais beaucoup trop pour montrer que tout va bien, alors qu'en faite non, en réalité je souffre d'une solitude monstrueuse. Tout comme cette étoile. Elle essaie d'être comme les autres et brille du mieux qu'elle peu pour leur ressembler, mais en réalité l'étoile n'est pas comme ça. En essayant de briller comme les autres elles ne fait qu'attirer l'attention sur elle même parce qu'elle brille davantage.

La porte de la salle de classe frappa ce qui me sortit net de mes pensées. Je rangea ma feuille de dessin dans mon sac et me leva par politesse sans réellement faire attention à qui rentrait. Je pensais qu'il s'agissait d'un surveillant qui devait nous refiler de la paperasse à remplir.

- Bon les jeunes un peu de silence (il se racle la gorge), nous avons un nouvel élevé parmis nous. Présente toi.
- Bonjour, Zahir Milani, enchanté.

Lorsque je leva le regard j'étais à la fois ébahi et émerveillé par ce que je venais de voir. L'étoile dont je vous parlais à l'instant, c'est lui. C'est ce garçon!

Sawda - Deuxième chance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant