Les mains blanche

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Voici l'étrange histoire survenue à quatre adolescents, qui se considéraient comme les meilleurs amis du monde. Depuis plusieurs mois déjà, ils étaient intrigués par certaines légendes mystérieuses racontées dans leur patelin. L'une d'elles, entourant un lieu terrifiant, avait particulièrement retenu leur attention.

Dans le but de démontrer leur courage et d'impressionner quelques-uns de leurs amis, ils décidèrent de se rendre sur les lieux afin de prendre quelques photos dans le tunnel. Ils ne croyaient pas aux fantômes, bien sûr ! Du moins, pas encore.

Ce soir là, quelques heures après la tombée de la nuit, l'un des adolescents prit la voiture de ses parents pour aller chercher ses amis. Aucun d'entre eux ne connaissait réellement l'endroit, mais ils avaient une bonne idée du chemin à emprunter pour s'y rendre.

Ce tunnel se trouvait dans une montagne, non loin de la ville, et la vieille route pour s'y rendre était sinueuse et escarpée.

Rien d'évident pour le jeune conducteur, qui ne pouvait cacher sa joie lorsque, finalement, ils arrivèrent au tunnel. Il décida de laisser sa voiture à l'entrée du tunnel, les phares allumés, afin d'éclairer le sinistre endroit et de prendre une belle photo.

Les quatre adolescents marchèrent donc jusqu'à l'intérieur du tunnel et, tous ensemble, répétèrent d'un ton fort et convaincu, la phrase qui devait invoquer ce mystérieux fantôme.

« Montre-toi ! Peu importe qui tu es ! »
« Montre-toi ! Peu importe qui tu es ! »
« Montre-toi ! Peu importe qui tu es ! »

Alors que l'écho du tunnel leur renvoyait de nombreuses fois leur incantation, un malaise s'installait chez les adolescents.

« C'est juste une histoire stupide », dit l'un des garçons.

« Ouais, c'est de la foutaise cette histoire, prenons une photo et foutons le camp d'ici ! » lui répondit un compagnon en tenant visiblement de caché sa peur.

L'un d'entre eux posa donc la caméra sur le capot de la voiture et actionna la minuterie avant d'aller rejoindre ses amis, qui prenaient la pose à l'entrée du tunnel. Une fois la photo prise, les adolescents retournèrent prendre place dans la voiture.

Cependant, malgré que tout le monde était bien assis et attaché dans le véhicule, le conducteur ne démarrait pas la voiture.

« Allez ! Mais qu'est-ce que tu fais ? Allez ! On bouge... ! » insistait l'un des garçons assis à l'arrière.

Mais le chauffeur ne répondait pas, il restait assis sans bouger.

« C'est quoi le problème ? Démarre la voiture... ! » s'exclamait un autre compagnon.

L'adolescent dans le siège du conducteur se tourna lentement pour regarder ses amis. Son visage était très pâle et des gouttelettes de sueur coulaient de son front.

« Les gars... nous sommes amis non ? » demanda-t-il d'une vois tremblotante.

« Bien sûr que nous le sommes ! » répondirent les autres.

« Vous serez toujours là pour moi n'est-ce pas ? Si j'avais un problème, vous m'aideriez... pas vrai ? »

« Bien sûr ! Mais qu'est-ce qui ne va pas ? » Lui demanda son ami assis à l'avant.

Les yeux du jeune conducteur se remplirent alors de larmes et, en essuyant la sueur qui coulait sur son visage,  murmura faiblement :

« Alors... Regardez mes pieds... »

Les autres garçons échangèrent un regard perplexe avant de diriger leurs yeux vers les pieds du conducteur.

Au pied de l'adolescent se trouvaient deux mains blanches qui semblaient sortir du plancher de la voiture. Les longs doigts difformes retenaient fermement les mollets du conducteur immobile.

Les amis s'échangèrent alors des regards paniqués, avant de se précipiter hors de la voiture en hurlant. Ils ne refermèrent pas les portières derrière eux et coururent jusqu'à ne plus avoir de souffle, aussi loin que leurs jambes pouvaient les mener.

Ils descendirent près de la moitié de la montagne avant de s'arrêter et d'échanger des regards horrifiés. Ils prirent plusieurs minutes pour reprendre leur souffle. Mais ils pensèrent vite à leur ami qui était resté dans la voiture en très mauvaise compagnie. De plus, ils étaient beaucoup trop loin de leur quartier pour revenir en marchant. Ils retournèrent donc prudemment vers la voiture, en espérant croiser un automobiliste sur le chemin, mais, sur cette vieille route, les chances étaient plutôt faibles.

Lorsqu'ils revinrent au véhicule, ce dernier n'avait pas bougé. Les portes étaient ouvertes et les phares éclairaient toujours le sinistre tunnel. Mais la voiture était vide, et même après avoir fait le tour des lieux, ils ne trouvèrent pas leur ami.

D'ailleurs, il ne fut jamais retrouvé.

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