1er Novembre 2016

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The gaze on you

I watch you all the time,

But you don't see me,

You'll never know me

Lost in my thoughts, I think of you

When I wake up, I think of you

I think of you,

I think of, I think of, I think of...

Lorsque la voix rauque du chanteur s'éteint, je retirai mes écouteurs. La météo n'était pas trop en raccord avec la saison, et j'étais vêtu assez simplement d'un jeans et d'un t-shirt. Je marchai depuis une dizaine de minutes dans des rues pleines de gens, la foule arpentant avec lenteurs les allées bordées de magasins et de boutiques. Après une semaine de grand froid, le soleil avait décidé de réapparaitre pour le bonheur de tous... Je souris, profitant des rayons du soleil qui me réchauffaient le dos.

J'arrivai bientôt au pied d'un immeuble assez luxueux, qui s'élevait haut dans le ciel. Ici, c'était bien différent de chez moi. Les hommes en costard stricts, les femmes souriantes et papotant entre elles sans craintes, les touristes prenant en photos tout se qui leur passait sous l'objectif... Mais à force de venir ici, j'étais habitué. Je sortis un passe électronique de ma poche que je validais à l'entrée du bâtiment; la porte se déverrouilla et s'ouvrit automatiquement. Vraiment génial. La première fois, j'avais joué pendant une dizaine de minutes, à regarder la porte s'ouvrir et se fermer...

L'intérieur était sobrement décoré; sol en parquet ciré, poteaux de marbres et miroirs un peu partout. Je passai rapidement, avançai jusqu'à une belle porte en bois sculptée et gravit les escaliers cachés derrières. Il y avait un ascenseur, certes, mais moi, ça me faisait peur les ascenseurs. Alors je n'arrivai au quatorzième étage qu'au bout de plusieurs minutes d'une ascension difficile. J'arrivai sur un lieu richement décorés de tableaux colorés; trois portes aux serrures blindées me faisaient face. Trois appartements dans lesquels des familles d'une richesse incomparable aux revenus de ma famille. Une porte s'ouvrit dans un grincement.

-Hugo! fit une voix amicale. J'ai failli attendre!

-Marco! m'exclamai-je en retour. Tout vas bien pour toi?

-Très bien, très bien. Et toi? demanda-t-il avec un petit sourire qui disait tout.

Je répondis par l'affirmative puis on se concerta quelques temps pour décider ou manger. On finit par se mettre d'accord sur un Macdo, et une demie-heure plus tard, je me retrouvai assis face au jeune garçon, un hamburger et des frittes posées devant moi. Mon ami avait voulu m'offrir le repas mais j'avais refusé catégoriquement; j'avais les moyens de me payer un fast food quand même! Je dégustai donc mon menu, lorsque, après avoir passé sa main dans ses cheveux châtains décoiffés, Marco pris la parole:

-Alors, ta petite mésange de la dernière fois, elle va bien?

Je le regardai, un peu gêné. C'était lui qui avait donné à la jeune fille son surnom, car, lorsqu'il l'avait vu la dernière fois, il lui avait trouvé un aire d'oiseau, comme prête à s'envoler, et sa chevelure noire rappelai quelque peu le plumage de la mésange.

-Oui elle va bien, dis-je.

-Tu lui as parlé? me questionna mon ami.

-Non, fis-je en secouant la tête.

-Parles-lui dès que tu as l'occasion gros! C'est pas elle qui viendra vers toi! affirma le jeune homme.

-Je sais! m'exclamai-je. Tu sais quoi, la prochaine fois que je la vois, je lui parle... Mais elle risque de partir en courant si elle me voit, dis-je en riant.

Mon camarade gloussa. J'eus alors un lointain souvenir d'une vieille conversation qui me remonta à l'esprit, et je lui demandai avec un sourire mesquin:

-Et avec Natacha, ça avance...?

Ma phrase fit son effet et le garçon rougis en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. J'éclatai de rire, mais repris bien vite mon sérieux, attendant une réelle réponse de sa part.

-Elle part à Bordeaux cette été...

-Euh, je m'en fiche, dis-je sans comprendre.

-Elle déménage à Bordeaux, précisa-t-il

-Ah, merde... Je te conseil de l'oublier, franchement relation à distance c'est pas terrible! Mais tranquille gros tu vas t'en trouver une bien mieux, tentai-je de le rassurer.

Marco sourit avec tristesse; il n'avait jamais eu beaucoup de chance avec les filles, il tombait toujours sur des pestes pires que tout. On continua à parler de nos vies respectives, puis on finis par sortir, et on déambula longtemps dans la rue. Lorsque la nuit tomba, Marco rentra chez lui et je pris la direction de ma maison. C'était vraiment un bon gars, j'étais vraiment content de l'avoir comme ami. Des gens comme ça, c'était rare de nos jours...

Une fois de retour dans ma cité, je décidai de jeter un coup d'œil près du terrain de foot, que je trouvais désert. Le temps que j'arrive jusqu'ici, la météo s'était largement dégradée et une fine pluie avait commencée à tomber.

Et sur le bord du terrain, une jeune fille était assise sur un banc, le regard rivé sur un cahier ou elle écrivait je ne sais quoi. Alors que je m'apprêtais à partir, elle releva la tête. Elle me dévisagea quelques instants puis souris. Sauf que ce n'était pas une fille. C'était une mésange.

MésangeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant