Mon corps était lourd et chaque mouvement, aussi minimaliste qu'il pouvait être, fûrent de longs instants interminables de lutte contre l'incapacité de mon corps affaibli, un combat que je mène tout seul, contre moi-même, dans un environnement nouveau pour moi, réveillé après un long sommeil profond à la durée qui m'était encore inconnu. Ma mère n'est plus à côté de moi, j'en déduis qu'elle est partie prévenir l'infirmier ou l'infirmière. Il me reste donc moins de 5 minutes de calme avant d'être assailli de questions sur ma condition actuelle.
Ces 5 minutes semblaient durer une éternité. À chaque seconde qui passait, une pensée ou bien une question traversait mon esprit. "Comment ai-je atterri ici?", "Comment est la situation à la maison?", "Combien de temps ai-je été endormi?", ces 3 grandes questions qui hantaient mes pensées, me rongeaient l'esprit et je ne puis m'empêcher de m'inquiéter et de me sentir coupable, sans vraiment savoir pourquoi. Par contre ce qui m'intriguait le plus, c'était mon cahier. Je me souviens de la signification de chaque gribouilli inscrit à l'intérieur, mais cet extrait de texte dédié à la femme mystère ne me disait pas grand chose. Je reconnais mon écriture, mais je ne me souviens plus de la personne à qui ces lignes étaient dédiées.
Je fixai donc le faux-plafond gris de ma chambre, les yeux rivés dans le vide, avec l'esprit troublé et grouillant de questions et de souvenirs brisés.
Sitôt ces 5 minutes terminées, ma bulle d'isolation fût éclatée par l'arrivée de ma mère et des infirmiers chargés de mon réveil et de ma réhabilitation éventuelle. Moi qui trouvait 5 minutes assez long et pénible, je méprisais le fait de devoir passer encore plus de temps coincé dans ce maudit lit.
« Bonjour jeunhomme, et bon retour parmi nous. Comment te sens-tu? Nous sommes ici pour faire le topo de ta condition et pour voir si ta situation s'est améliorée ou non ».
L'interrogatoire tant attendu était enfin arrivé, un interrogatoire qui n'aura pris qu'un quart d'heure au final, ce qui fût plus court que ce que j'aurais pu imaginer. Mais ce qui m'intéressait le plus à ce moment-là c'était de savoir comment j'ai atterri là, affaibli et inerte sur un lit d'hôpital, le corps irrigué d'électrodes et le bras droit piqué par une intra-veineuse.
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Roses égarées
Romance[En pause] Vincent se réveille d'un coma à l'hôpital et doit faire face à tout ce qu'il a raté pendant son sommeil profond. Tant d'émotions et de souvenirs lui reviennent à la tête mais ont du mal à coller à son présent flou. Il se lève et s'en va...