Sombre Est Ma Lumière

--Chapitre 2--

"Menteuse"

La journée ne pouvait pas s'empirer... Du moins c'est ce que je pensais. Suite à mon repas plutôt court, je me dirige vers un coin de la cours. Il ne reste qu'à peine quelques minutes avant que la sonnerie me dicte d'aller en cours. je m'installe et sors mon téléphone et mes écouteurs afin d'écouter de la musique et de checker. Je mets la musique If you want love de NF et commence a regarder mes sms: j'ai un message de Sasha.

De Sasha:

A moi:

Salut ma belle! J'espère que tu ne t'ennuie pas trop en seconde... tu es vraiment avec les grands maintenant... Ca me fait vraiment bizarre de ne pas te voir dans les couloirs ou dans la cours... je sais que c'est seulement le premier jour mais... tu me manque quand même... Tu t'es fais des amis? J'espère pour toi... Moi je suis en 3eF avec quelques mecs de l'an dernier et c'est tout! Les autres je les connais pas...

Bon passe une bonne fin de rentrée et on se voit à 15h30 comme d'habitude... Bisouuuusss!!

Ce message, il me touche... Sasha est mon amie, ma seule amie en fait... On a le même âge, en 6e on s'est retrouvée dans la même classe puis... j'ai sautée la 5e. Donc on se voyait dans les couloirs, dans la cour et même à la cantine... J'espère que le fait que je sois rentrée au lycée ne vas pas changer notre relation... sans elle je ne serais rien. rien de plus qu'une fille coincée, sans vie sociale.

De moi:

A Sasha:

Hey! Ma belle tu me manque énormément aussi je pense a toi beaucoup j'espère que t'as rentré c'est bien passé ! Tu me manque ma belle! A toute!!

Bisous

Je lui envoyé ce message est la sonnerie retentit. Ce qui me fit sortir de mes pensés... je regarde mon emploi du temps est remarqué que j'ai Histoire. Alors a pas de loup je me dirige vers ma salle d'histoire sous les regardes de quelque élève je sais pas pourquoi mais je sens mais alors pas dit tout cette année. Ça va être un calvaire...

*

15h31, elle va bientôt arriver, Sasha est toujours en retard, je dois avouer que l'extrême ponctuelle que je suis n'apprécie pas ce comportement. J'ai l'impression de n'avoir aucune importance pour la personne, qu'elle peut se permettre de me faire attendre, cela m'a toujours peinée de la part de Sasha, mais le temps fait que dès à présent, je suis moins à cheval sur ce critère.

Sauf aujourd'hui, je suis complètement à fleur-de-peau, mes yeux sont rougis, explosés par les pleurs, ma cage-thoracique pulvérisée par les épais sanglots qui envahissent ma trachée. Je tente tant bien que mal de reprendre contenance lorsque j'aperçois la silhouette fluette de Sasha qui passe le seuil de notre café habituel. Sa démarche légère ne peut signifier qu'une chose : une bonne humeur à toutes épreuves. Ma tornade rousse se jette sur le fauteuil me faisant face en m'embrassant chaque joue. Elle est sublimée par ce bronzage récolté dans le sud de la France, ma petite sudiste a cet accent Marseillais très prononcé lorsqu'elle revient des vacances d'été, passer deux mois là-bas doit déteindre sur elle.

-Elfie ! Tu m'as tellement manquée !

Elle replace de ses doigts ses épaisses lunettes brunes sur son nez en trompette magnifié par une multitude de tâches de rousseurs. Je suis certaine que si Sasha n'avait pas été différente dans son style vestimentaire et sa manière d'être, elle aurait eu le profil parfait de la garce américaine des séries que ma soeur regarde. Mais Sasha a préféré traîné avec une "nerd" comme moi qui cherche désespérément une popularité. Sa joie est telle que je ne souhaite pas l'assombrir de ma rentrée catastrophique.

-Aufaite, comment s'est passée ta journée ?

Réfléchie Elfie, invente un mensonge ! Mes joues se fardent de rose signe d'un mensonge imminent. Heureusement un garçon de café arrive à l'instant et prend commande de nos deux chocolats chauds. Ce petit imprévu a permit à mon cerveau d'élaborer un mensonge qui tient la route.

-Tout c'est relativement bien passé, juste quelques crétins qui s'amusent à me taquiner gentiment quant à mon jeune âge, rien de méchant et j'arrive même à rigoler avec eux. J'ai rencontré une fille très gentille et j'ai mangé avec elle.

Menteuse !

Sasha, hoche naïvement la tête en buvant une gorgée de sa boisson chaude, les yeux brillants d'admiration.

-Je suis tellement contente pour toi ! Le lycée a l'air génial, tu me le décris juste comme on l'imaginait, des personnes matures et aimables ! J'ai trop hâte de venir, attends moi chérie j'arrive l'année prochaine !

Si je ne suis pas ensevelie sous les moqueries d'ici là. Je me racle la gorge, puis ingurgite une bonne dose de chocolat chaud pour empêcher à mes lèvres indomptables de me contredire.

-Et toi ? Tu t'es réconciliée avec Pauline ?

Je ne considérerais pas Pauline comme la troisième membre de mon cercle d'amies (très restreint au passage), mais elle reste une personne que j'apprécie. Pauline est une petite adolescente aux traits asiatiques, la raison pour laquelle je ne peux la définir comme une amie proche est le fait que son impulsivité et son égoïsme me repousse à chaque fois. S'il s'avérait que je lui confiais un important secret, elle n'hésiterai pas à l'annoncer publiquement après une dispute. C'est si lâche comme vengeance.

-J'ai toujours son coup en travers de la gorge, M'annonce Sasha avec une pointe de mépris dans la voix.

Cette dernière s'est brouillée avec Pauline au sujet de propos offensants qu'elle a tenu après une légère discorde. La divergence d'opinions a viré à une série d'insultes et c'est lorsque que Pauline a déclaré que Sasha et moi n'étions que "des petites nerds chiantes à souhaits, l'une obèse et l'autre naine", le tout pimenté par un petit "Je vous emmerde" derrière que Sasha est entrée dans une colère noire. Je n'étais pas si blessée que cela en entendant le "obèse", malgré tout, j'ai senti la honte face à moi-même sur la langue. Sasha ne supporte pas la critique et quand cela me touche d'autant plus. Elle me connaît par coeur, et connaît les limites de ma susceptibilité, et à ce moment là, elles étaient largement éclatées.

-Je comprends, moi aussi.

-Tu sais, elle a essayé de venir me parler, je lui fais comprendre que c'était pas possible, elle n'a pas insisté.

-Ecoute, ne parlons pas d'elle et profitons de ce petit temps libre ensemble ! On n'en pas beaucoup à l'avenir !

Durant le reste de l'après-midi nous papotons, racontons nos anecdotes et histoires de vacances, mais autour de moi, se tisse une sombre toile de mensonges...