I. Icare

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Son coeur battait, battant à tout rompre, se débattant, cherchant à sortir de la poitrine d’Aves. Il était vraiment fatigué, ce matin là, et au moins tout autant réveillé. Son cœur brûlait, agonisant, il sentait son sang en fusion couler comme de la lave dans ses veines. Il se sentait petit et terriblement ridicule, à paniquer seul, tel un enfant ayant peur des monstres sous son lit. À vrai dire, Aves avait aussi peur du monstre nocturne, car le monstre, c’était lui.

Son sang bouillonnant glissait en mince filets le long de ses avants bras. Sa peau semblait brûler. À sentir sa propre peau sous ses ongles, il fut dégoûté.

Aves était pathétique.

Il fixait le plafond de sa chambre, plafond qui lui rappelait le ciel qu’il aurait tant aimé parcourir. Il aurait aimé voler, sentir le vent cingler son corps. Il aimerait sauter puis planer, même quelques secondes, quitte à en mourir. Et il enviait Icare autant qu’il l’adorait. Car Aves avait une passion aussi bizarre qu’inexplicable pour le mythe d’Icare. Ce dernier, voulant seulement être libre fabriqua des ailes. Libéré de tout poids, il sauta, sans même avoir la certitude que ses ailes artificielles le porteraient dans les courants aériens.

Mais il vola, grisé, s’envola plus près du Soleil. Ses ailes de cire fondant un peu plus à chaque battement. Icare, ne désirant que la liberté, perdit la vie, ses ailes fondues ainsi que son cœur ne battant plus.

collision avec le cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant