Chapitre 14

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Lorsque je me réveille le lendemain, je me remémore les évènements de la vieille, et me rappelle qu'aujourd'hui je vais enfin revoir mes amis. Je me précipite vers l'armoire et choisi mes vêtements au hasard, puis je traverse au pas de course le couloir qui me sépare de la salle à manger. Arrivée devant la porte j'hésite un instant puis ouvre en grand les portes de chêne. Mes amis sont regroupés avec James devant la cheminée, je reste clouée sur place, c'est comme si mes jambes refusaient d'avancer. Ils se retournent tous les quatre et me font face. Je balbutie quelques mots incompréhensibles, puis Evan avance de quelques pas vers moi. Je ne bouge pas. Il s'arrête à une dizaine de mètres, et on continue à se dévisager. Les autres nous regardent, mais ne prononcent aucun mot. Puis mon corps, mon cerveau, mes jambes et ma bouche se remettent à fonctionner et je me jette dans les bras d'Evan en criant son nom. On reste un moment enlacés puis il se détache de mon emprise. Je me tourne vers Léa et Lucas et j'étreins mes deux autres amis.

- Ca fait du bien de vous revoir. Déclarai-je.

- Oui, tu as raison.

On sort tous les quatre et on se dirige vers la porte de ma chambre, mais lorsque l'on pénètre à l'intérieur toute la décoration a disparue. Il n'y a plus trace d'armoire, de bureau, de télé, ni même de papier peint. Tous ce qu'il reste c'est le lit, la porte et la fenêtre. C'est sûrement parce que l'enchantement a été levé et qu'on ne peut pas faire tenir nos quatre décorations en une seule pièce.

On s'installe sur le lit et nous commençons à parler de ce qui nous est arrivé. De comment ils sont partis à ma recherche et qu'ils ont fini par atterrir là. Je leur raconte pourquoi j'ai raté l'avion, la panique que j'ai ressenti en découvrant la ruelle et lorsque je me suis réveillée dans cette chambre lugubre. Chacun de nous raconte son histoire, elles se ressemblent toutes, à quelques détails près. Vers midi on retrouve James, attendant à son habitude devant la cheminée. Il s'assoit à la table comme il le fait chaque jour à chaque repas, mais cette fois-ci mes amis sont là, et nous mangeons tous ensemble, en parfaite conscience de la présence des autres. Presque, pourrait-on dire, comme au bon vieux temps...

L'après-midi, nous continuons à discuter, l'impression de ne pas s'être revus depuis 10 ans nous assaille. Le soir, pendant le repas, James nous explique qu'il va recréer l'enchantement jusqu'au lendemain pour qu'on puisse tous dormir dans un lit.

Et après avoir mangé, quand je retourne dans ma chambre, je découvre ma chambre telle qu'elle l'était le matin avant que je n'aille retrouver mes amis. J'enfile un pyjama et me glisse dans mon lit.

Le lendemain matin je suis réveillée par des coups frappés à ma porte. Je me lève machinalement et vais ouvrir. Il s'agit de James.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Il est quelle heure ?

- Il est 8h00 et je t'avais prévenu qu'aujourd'hui nous allions partir.

- Ah oui, c'est vrai. Mais c'était obligatoire de se lever aussi tôt.

- Oui. Habilles-toi, on t'attend pour le petit déjeuner.

- D'accord...

Je choisi quelques vêtements dans l'armoire et rejoins les autres. Ils sont déjà à table mais n'ont pas commencé leur petit déjeuné.

- Ah ! Te voilà ! On peut enfin commencer à manger.

Je fais mine de n'avoir pas entendu et m'attable avec eux. Une fois terminé, nous nous levons mais James nous retient et fait apparaître devant nous, d'un simple geste, quatre sacs à dos. Je commence à comprendre comment ils faisaient pour redécorer ma chambre en une nuit ou mettre tous les vêtements du catalogue dans l'armoire en une journée. Et pourquoi il me disait de ne pas faire attention aux prix.

- Mettez-y tout ce dont vous pensez avoir besoin pour le voyage.

- Mais on part combien de temps ?

- Je ne sais pas, cela dépendra.

- De quoi ?

- De vous.

Personne ne répond et on part tous faire notre sac. Une fois mes affaires rangées je sors de ma chambre. Léa et James attendent juste devant. Lucas et Evan finissent par sortir, et James nous conduit dans un dédale de couloirs jusqu'à une petite porte en bois qu'il ouvre, et nous nous  retrouvons dans la ruelle sombre que j'ai déjà vue en arrivant. Je ne comprends pas, depuis la fenêtre de ma chambre j'avais une vue sur un champs. Etait-ce là aussi un enchantement ?

Nous avançons dans la ruelle jusqu'à ce qu'on se retrouve devant une impasse. Devant nous se dresse un immense mur de brique d'une quinzaine de mètres, et une tonne de cartons sont entassés au pied de celui-ci. Moi et les autres nous regardons, intrigués. Mais James continu d'avancer et se poste devant les cartons. Il les soulève un par un et les dépose un peu plus loin. Une fois le dernier carton retiré, nous découvrons une petite trappe que James ouvre. Nous nous approchons doucement et nous penchons au-dessus. Un grand trou noir nous fait face. Une échelle est accrochée sur la paroi, mais on ne voit pas le bout de ce passage effrayant. James s'engage dans cet étrange puits et nous demande de le suivre. Les uns après les autres nous descendons sans vraiment savoir où cela nous mènera. Nous mettons presque dix minutes à descendre entièrement l'échelle, puis nous nous retrouvons dans un étroit couloir un peu sombre. Des torches sont allumées sur les murs, des sortes de plantes grimpantes recouvrent les dalles. Le sol est recouvert d'une légère poudre blanche, comme de la neige. Le plafond est haut et peint de la couleur du ciel, les nuages semblent bouger. Au fond du couloir j'aperçois une étrange lumière bleue.

- C'est par là.

James nous montre du doigt la lumière. Nous le suivons dans ce passage enchanté. Plus nous nous approchons de la lumière, plus les plantes qu'il y avait au début du tunnel, se transforment petit à petit en pierre. Ces pierres diffusent une sorte de scintillement bleu. C'est sans doute cela qui provoquait la lumière.

Enfin, nous arrivons au bout de se long corridor. Devant nous se dresse un immense miroir bleu et en dessous une petite porte se dégage. Des dorures se dessinent sur la porte et autour du miroir.

- James ? Demandai-je.

- Oui ?

- Qu'est-ce que c'est ?

- Un passage.

- Un passage vers où ?

- Vers un autre monde.

- Un autre monde ?

- Oui.

- Quel genre de monde ?

- Un monde où toutes les créatures auxquelles vous ne croyez pas, vous, les humains, se cachent et vivent tranquillement loin des regards indiscrets.

- Quels genre de créatures ?

- Oh ! Toutes sortes. Certaines figurent dans les films que vous aller voir, d'autres, personne n'en connaît l'existence.

Il s'avance vers la porte et l'entrouvre. Une puissante lumière blanche apparaît.

- Après vous. Déclare James.

Nous nous dévisageons mais personne n'ose avancer. Et si tout ceci n'était qu'un piège ? Si, depuis le début James faisait semblant de nous amadouer pour mieux nous piéger ? Je finis par m'engager.

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Petit chapitre pour aujourd'hui les amis. N'hésitez pas à mettre vos impressions en commentaire 😉


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