Chapitre 12

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Le taxi noir s'arrête devant moi, je saute dedans.

- A l'aéroport s'il-vous-plaît.

L'homme ne répond pas et démarre. C'est un petit homme chauve, gros. Sa tête dépasse à peine le volant. Je me demande s'il voit très bien la route.

Après une dizaine de minutes nous ne sommes toujours pas arrivés et il n'y a aucun aéroport en vue.

- Excusez-moi monsieur ? L'aéroport est encore loin ?

L'homme ne répond toujours pas. La sonnerie de mon téléphone retentit annonçant un nouveau message. C'est Evan :

- Alors qu'est ce que tu fais ? On ne va pas pouvoir les retenir très longtemps. Ils disent qu'ils doivent respecter les horaires.

- Je sais. Je suis dans le taxi. Mais c'est bizarre je devrai être arrivée.

- Tu nous tiens au courant.

Après encore quelques minutes je décide de retenter ma chance auprès du conducteur.

- Monsieur, vous allez bien à l'aéroport ?

L'homme ne répond toujours pas. Je commence à m'énerver intérieurement et à me sentir vexée. Cinq minutes plus tard la voiture s'arrête dans une ruelle sombre.

- Qu'est ce que vous faites ? Je vais rater mon vol ! Emmenez-moi immédiatement à l'aéroport !

Je commence à sentir le stress monter en moi.

L'homme se retourne et me dis tout simplement :

- Nous n'irons pas à l'aéroport mademoiselle.

Puis c'est le trou noir.

Lorsque je me réveille j'ai mal à la tête. Je passe une main dans mes cheveux, ils sont secs comme si quelque chose avait séché dessus. Je porte une main à ma tempe. Je sens un liquide chaud et une intense douleur. En regardant mes doigts je remarque qu'ils sont couverts de sang.

Que m'est-il arrivé ? Je me remémore la scène dans le taxi. La panique m'envahit. Je regarde autour de moi. Je suis dans une pièce sombre, petite. En face de moi je distingue une fenêtre et à ma gauche une petite porte avec une trappe. Je suis assise sur un lit. Je me lève et me dirige vers la fenêtre pour essayer de voir où je suis. Je l'ouvre et devant moi se dresse un mur de terre. Je me retourne et tente d'ouvrir la porte. Elle est bloquée. Je suis prise au piège !

J'essaye de me calmer. Je vais attendre que quelqu'un vienne et leur demander où je suis. Mais si personne ne vient ? Je ne vais quand même pas mourir ici ?

Soudain un bruit retentit. Je me retourne brusquement. Un plateau repas vient d'être glissé sous la porte, par la petite trappe. Je me précipite vers celle-ci et me met à la frapper de toutes mes forces.

- Il y a quelqu'un ? Attendez ! S'il-vous-plaît, aidez moi !

Mais personne ne répond. Je baisse les yeux sur le plateau repas. Il y a un verre d'eau, un morceau de pain et de la purée. Je me rend compte alors que je suis affamée et je commence à manger. Puis m'allonge sur le lit. Et si je restais toute ma vie ici ? J'essaye de m'endormir sans y parvenir.

Après trois jours dans cet endroit lugubre, avec pour seule compagnie les rats et les cafards, ainsi que quelques fourmis, la porte s'ouvre enfin. L'homme du taxi se trouve dans l'entrebâillement de la porte. Je me redresse sur mon lit, mais n'ose pas me lever. Je ne sais que faire. L'homme me fait signe de le suivre. Je me lève et marche derrière lui. On parcourt tout un dédale de couloirs, c'est un vrai labyrinthe. Jamais je n'arriverai à retrouver ma « chambre » (autant dire ma cellule) seule. Après quelques minutes de marche nous nous trouvons devant une immense porte en bois. L'homme pousse la porte et m'incite à y entrer. Une fois à l'intérieur de la pièce la porte se referme. Encore une fois enfermée. A peine sortie, déjà emprisonnée. Mais cette pièce là et beaucoup plus chaleureuse. Il s'agit d'une salle à manger, devant moi une longue table est dressée. Au fond à gauche un feu est allumé dans une cheminée qui date, à vu d'oeil, du 18ème siècle. Juste devant, un homme me tourne le dos. Il porte un suit à capuche noir. Il est beaucoup plus maigre et plus grand que l'homme qui m'a amenée ici.

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