Chapitre premier

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Jon me regardait attentivement. Sa femme ne semblait rien remarquer. Elle continuait de plaisanter tout en racontant toutes sortes de choses qui m'échappaient totalement mais auxquelles mon mari semblait porter beaucoup d'intérêt. Je baissais les yeux. Moyen plutôt gênant d'éviter le regard de mon invité. Une atmosphère de plus en plus lourde s'instaurait entre nous, me faisant presque suffoquer. L'entrée étant finie, je me levais un peu brusquement pour débarrasser nos quatre assiettes. Terry me proposa son aide.

-C'est gentil chéri, répondis-je, mais je peux m'en occuper toute seule. Je t'appellerai si j'ai besoin de toi.

Je me dirigeais vers la cuisine, suivie des yeux par la petite tablée. Les discussions reprirent bien vite et je profitais de cet instant de solitude pour me glisser dans la salle de bain. Là, j'inspirais intensément. Le miroir me renvoya mon image. Ce n'était pas pour rien que le PDG d'une grande entreprise comme celle que dirigeait Terry se soit marié à moi. J'étais grande, brune, la taille fine mais un peu élancée. Mon 1m76 et ma taille mannequin pouvait faire des envieux effectivement. Qui plus est quand le minois qui l'accompagne n'est pas désagréable à regarder. Ma peau claire avait légèrement bronzée en raison de notre récent voyage aux Caraïbes, mes yeux vert possédaient de longs cils noirs. Mes sourcils étaient toujours impeccables, mon nez droit. Mes lèvres rouges et pulpeuses mais juste comme il faut étaient, d'après Terry, douces à embrasser. Des suites de cette soudaine contemplation, je rougis, honteuse de tant m'être laissée aspirer par mon reflet dans la glace. Je me passais brièvement de l'eau sur le visage en prenant garde de ne pas faire couler mon maquillage. Fin prête pour retourner affronter ce repas, je retournais dans la salle à manger, le plat bouillant entre mes mains. Je me penchais un peu en avant afin de déposer le boeuf bourguignon quand les yeux de Jon tombèrent dans mon décolleté, lui donnant une vue superbe sur ma poitrine généreuse. Il se mordit la lèvre inférieure, un sourire amusé au coin des lèvres. Surprise, je sursautais, renversant par la même occasion la bouteille de vin rouge sur mon chemisier blanc. Terry réagit de suite. Il redressa la bouteille et attrapa une serviette, épongea comme il put ma chemise pour limiter les dégâts. Il attrapa mon bras puis se tourna vers nos hôtes, exécutant une charmante révérence.

-Je vous prie de nous excuser mes chers amis mais ma femme va être contrainte de se changer. Pour ma part, je vais de ce pas chercher une bouteille de mon cru à la cave.

Il m'entraina dans la chambre et se posta devant moi.

-Ma chérie... Que se passe-t-il depuis le début de la soirée ? Tu me semble nerveuse. dit-il en me caressant tendrement la joue

-Ce n'est rien... Je... Je dois vouloir trop bien faire mais je me mets trop de pression... Excuse moi...

Il s'approcha davantage de moi et passa mon chemiser, trempé, au dessus de ma tête. J'étais à présent en soutien-gorge devant lui ce qui ne le troublait pas le moins du monde.

-Enlève ta jupe, je te sors une nouvelle robe.

Je m'exécutais, la fis glisser sur mes hanches et Terry me tendit une robe noire que je ne connaissais pas.

-Je te l'ai dit... me murmura-t-il à l'oreille. Elle est nouvelle...

J'enfilais le tissu. La robe était moulante à souhait et pourtant si élégante. Elle épousait mes courbes à la perfection, remontant ma poitrine et dégageant les épaules, les manches en tissu noir transparent ne servaient que de décoration. Elle se finissait mi-cuisses, une longueur idéale.

-C'est une si jolie robe... Elle mérite que tu la porte... Elle a... Je ne sais pas... Un petit plus tu comprends ? sourit-il en pointant mon décolleté encore plus prononcé qu'avant.

Je rougis. M'habiller ainsi pour mon mari ou une soirée mondaine ne m'aurait en rien dérangé mais ici, dans ces circonstances...

-Et la touche finale.

Il se glissa derrière moi et déposa un collier froid qui rasait la base de mon cou. Il l'attacha et m'intima d'aller me voir dans le miroir. Un magnifique ras-de-cou en diamant scintillait. Je me retournais, incrédule.

-Il te plaît n'est ce pas ? Je le savais. J'ai préféré jouer dans la sobriété et l'élégance. Il n'est ni trop voyant, ni trop provocant. Et à tes mesures évidemment.

Je l'enlaçais et l'embrassais passionnément. Il me connaissait mieux que personne.

-Merci mon amour, il est splendide ! Mais ne suis-je pas un peu trop habillée à présent ?

-Que tu sois trop habillée ou pas assez, cela ne change rien. Tu es toujours superbe. Jon n'a qu'à ranger ses yeux dans sa poche s'il ne veut pas finir cette soirée aux urgences.

-Tu savais ?! m'étranglais-je

Il sembla amusé, me serra à nouveau contre lui avant d'embrasser mon front.

-Bien sûr que je savais. C'est mon rôle de mari. Si de ce repas ne répondait pas un important contrat sois certaine que cet homme aurait fini les deux bras dans le plâtre.

Je le regardais un moment, étudiant attentivement les traits de son visage. Sa mâchoire carrée. Ses cheveux noirs. Ses yeux bleus limpide.

-Retournons-y ma chérie, ils vont se demander où nous sommes passés.

Terry allait sortir de la chambre mais je l'interpelais.

-Terry ? N'oublie pas le vin.

Il acquiesça et quitta la pièce.

Soirée mouvementéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant