Chapitre 2

298 2 2
                                    



Le plat était à présent froid et nos invités commençaient à grandement s'impatienter. Terry n'était toujours pas remonté pourtant cela faisait une bonne demi-heure qu'il était descendu à la cave. Cela n'aurait pas du lui prendre autant de temps. Je ne prétendais pas que notre collection de vins était petite, au contraire, elle était plutôt imposante, mais il ne fallait guère plus d'une dizaine de minutes pour choisir une bonne bouteille. Terry était perfectionniste mais au point de disparaître si longtemps... Je commençais à m'inquiéter. J'allais prendre la parole mais Jon me devança.

-Lia, vous devriez aller le chercher vous ne pensez pas ?

Je rougis, un peu honteuse de ne pas avoir pris les dispositions nécessaires plus tôt. Hailly, la femme de Jon, remarqua presque aussitôt mon malaise

-Ne vous en faites pas. Je vais faire réchauffer le plat pendant votre absence si cela peut vous aidez. me sourit-elle gentiment

-Je vous remercie, je vais aller le chercher.

Elle prit le plat tandis que je me dirigeais vers le sous sol.

L'obscurité ambiante me saisit. Je ressentais comme une légère appréhension que je décidais d'ignorer. Pourquoi Terry avait-il éteint la lumière pour descendre ?

-Terry ? Mon chéri tu es là ? appelais-je

Le silence qui régnait en ce lieu ne fit qu'accroître mon angoisse. Un frisson me saisit le dos et la peur commença à tirailler mon ventre. « De quoi avoir peur, il n'y a rien ici. Terry me fait simplement une farce. De très mauvais goût certes mais une simple plaisanterie.» me répétais-je intérieurement

-Terry !! Ce n'est pas amusant !! Reviens !!

Des sueurs froides couraient sur mon dos. C'était si calme. Si paisible. Pas même un souffle quand tout à coup il y eut un énorme bruit derrière moi. Je poussais un cri et courus à l'étage. Toutes les lumières étaient éteintes. Personne dans le salon. Ni dans la cuisine. La panique m'envahissait peu à peu. A quoi jouait donc Terry !? Le silence qui régnait dans la cuisine ne fit qu'accroître mon angoisse.

-Jon ? Hailly ?

Je jetais un coup d'œil par la fenêtre. Plus de voiture. Ils étaient donc partis ? Cette ambiance oppressante ne me rassurait pas du tut. Mais que se passait-il ?!

-Terry !! Je t'en prie !!

Des bruits se déclenchaient tout autour de moi, désordonnés, provenant de toutes directions. Je me précipitais dans la salle de bain et fermais la porte à double tour. Essoufflée, je posais mes mains sur le rebord du lavabo. Elles tremblaient autant que tout le reste de mon corps. Il y avait comme une présence dans l'air Quelque chose de dangereux. Et de près. Très près. Trop près. Je sursautais tout en me retournant. Ce n'y avait rien. Personne dans la pièce mais toujours cette sensation, comme si on m'observait. Mes mains se crispèrent, j'entendais comme un léger sifflement dans les airs. « Ce n'est rien » me répétais-je. Mais mon cœur continuait à battre à une allure folle. La porte se mit à grincer, pourtant je l'avais verrouillée... Je sautais en arrière, me prenant les pieds dans le rideau de douche, je tombais sur le carrelage. Je ne pus retenir un hurlement d'effroi à sa vue. Sur le miroir, un homme me regardait. Je ne parvenais pas à distinguer son visage mais, ses yeux de braise transperçaient ma chair tels des poignards chauffés à blanc. Je me relevais difficilement, collée au mur, prête à fuir. Du sang gouttait de son menton et ruisselait vers le lavabo situé juste en dessous. Je me sentis pâlir. Il était dans le miroir et pourtant, le liquide pourpre continuait à nourrir le siphon. Mes jambes tremblaient tellement que je me demandais comment elles parvenaient à supporter mon poids. Les cris que j'avais envie de pousser restaient coincés dans ma gorge et je restais cloué sur place, submergée par une vague de pure terreur. Un sourire fendit l'affreuse silhouette de sa bouche et il me sembla qu'il s'approchait. Encore... Encore... Encore... Je suffoquais. Il passa son bras en dehors du miroir et le tendit vers ma gorge. Le reste du corps suivait. Impossible de reculer. Je sentis le contact froid de ses doigts se resserrer autour de mon cou. Leur contact brûlait ma gorge. J'étouffais. L'air me manquait. 

-Terry... Au secours...

Tout devint noir.

Soirée mouvementéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant