La respiration de Uydo devenait de plus en plus rapide. Avait-il encore une chance de s'en sortir ? Était-il déjà trop tard ? Le doute commençait à s'emparer de lui, il se sentait de moins en moins bien. Uydo dirigea son regard derrière lui, et fut encore plus inquiet. L'homme se rapprochait de plus en plus. La distance qui les séparait ne dépassait pas les vingt mètres et la plaine qui s'étendait à perte de vue n'arrangeait pas les choses.
Non, il ne pouvait pas mourir de cette manière, si bêtement, après tout ce qu'il avait surmonté. Le jeune homme sortit de son pantalon un vieux couteau. Sur ce dernier, il avait gravé vingt-et-une lettres. Chacune correspondait à une personne qu'il avait rencontré au cours de sa vie. Cet arme, il l'avait utilisé tellement de fois qu'il s'était attaché à elle. Il l'utiliserait en dernier recours, en cas d'ultime solution. Uydo n'avait pas le courage de tuer un homme. La seule fois où il avait dû en arriver là, c'était au début de ce désordre, quand on comptait la population humaine en milliards d'habitants. Cet horrible événement hantait chacune de ses nuits sans qu'il ne puisse rien faire pour ne plus y penser.
Uydo fut stoppé dans ses pensées lorsqu'il entendu un coup de feu qui chassa les bruits alentours. D'un seul mouvement, il se retourna pour chercher d'où provenait le tir. Le jeune homme n'eut besoin que de quelques secondes, pour constater le cadavre qui jonchait le sol sur l'herbe verdoyante. L'homme qui le poursuivait avait été tué par quelqu'un d'autre. Il n'avait pas eu à faire ce dont il redoutait.
D'un pas prudent, Uydo s'approcha du corps sans vie, qui gisait au milieu de la plaine. Au niveau de l'impact de la balle, l'homme perdait son sang. Ce dernier se déversait sur les hautes herbes, les rendant identiques aux coquelicots alentours. La balle avait heurté l'individu en plein cœur. Uydo, ne connaissait qu'une personne capable d'une telle précision. Il n'y avait aucun doute, ce ne pouvait être que lui. Il n'eut pas le temps de prononcer le nom de son camarade, qu'il l'aperçu, au loin, courant dans sa direction. Sa musculature puissante et ses cheveux longs qui flottaient au vent permettaient de le reconnaitre facilement.
Le bruit de ses chaussures heurtant le sol était de plus en plus élevé, ce qui masqua le chant des oiseaux.
Il fut en face de Uydo un instant plus tard. Essoufflé, le jeune homme prit la parole.
- A votre service monsieur !
- J'ai bien cru qu'il allait m'avoir. Tu aurais dû me laisser faire tout à l'heure. On en serait pas arrivé là si tu m'avais laissé parler avec cet homme. Déclara Uydo d'un ton furieux.
- Tu devrais plutôt me remercier, au lieu de critiquer ma façon de faire. S'exclama-t-il toujours à bout de souffle.
- Pff. De toute manière c'est toujours pareil avec toi Nilow. Souligna Uydo en le pointant du doigt. Tu n'es pas patient. Je suis certain que dans notre petit groupe, il aurait pu s'intégrer. Et je n'aurais eu besoin que de quelques minutes supplémentaires pour le convaincre de venir avec nous.
- Je ne suis peut-être pas patient, mais moi au moins je fais passer la nourriture au premier plan. Depuis, qu'on est parti, on a croisé presque personne. Je pourrais même les compter sur mes mains et parmi eux, il n'y en a pas eu un seul qui a voulu venir avec nous pour fonder ta foutu société.
Le jeune homme se redressa et reprit.
- Je te laisse quelques jours, pas plus, pour me trouver une personne qui veuille bien nous suivre. Sinon, on refait les choses à ma manière. Comprit ? Déclara Nilow.
- Tu sais très bien que tu ne me laisses pas assez de temps.
- Tu en as suffisamment eu. Rétorqua-t-il.
Uydo eu un léger moment de réflexion avant de s'exprimer à nouveau.
- La prochaine personne que l'on croise, ce sera la bonne crois-moi.
- Tu as intérêt à ce que ce soit vrai. Annonça Nilow.
- Promis. Et puis qu'en nous serons trois, les gens auront plus confiance. On aura moins de mal à les faire venir dans notre groupe. Donc, plus on sera nombreux, plus il y aura du monde qui se joindra à nous facilement, tu verras. Certifia Uydo qui arrangeait ses cheveux bruns.
- Tu m'as dit la même chose il y a trois ou quatre semaines, j'attends de voir si cette fois, on arrive à quelque chose de concret. Répondit Nilow qui semblait toujours perplexe.
Uydo, avait pour projet de fonder une société autonome. Une société comme il en existait auparavant. Il regrettait énormément celle à laquelle il appartenait. Tout lui manquait, du confort dans sa maison en passant par ses camarades de classe, jusqu'aux différents loisirs qu'il pratiquait.
Ce monde, il avait disparu depuis maintenant quatorze ans à cause d'un virus, que les scientifiques avaient nommé Hi2. Ce dernier avait entrainé une pandémie et touché la totalité du globe. La société avait été entièrement détruite, et une grande partie de la population mondiale avait disparue. La fin d'une époque.
Une époque qui lui manquait terriblement.
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Acadecia
Science FictionDans un futur proche, la population mondiale a été considérablement réduite à cause d'un virus, le Hi2. Ce dernier a entraîné une pandémie qui a fait disparaître la société telle qu'elle existait il y a onze ans. Uydo et Nilow sont deux jeunes homme...