captive [ tome 2 ]

☆ 2 ☆

CE N'ÉTAIT QU'UNE BAGUE.
Mais ça signifiait tellement pour elle.
Beaucoup à perdre. Il y a beaucoup de raisons de se battre.
Shahrzad leva la main dans un flot de lumière. L'anneau d'or muet scintillait deux fois, comme pour lui rappeler son compagnon, loin de la mer de sable.
Khalid.
Ses pensées se dirigèrent vers le palais de marbre de Rey. A Khalid. Elle espérait qu'il était avec Jalal ou avec son oncle, le shahrban.Elle espérait qu'il ne serait pas seul. A la dérive. Je me demande. . .Pourquoi je ne suis pas avec lui?
Ses lèvres serrées.La dernière fois que je suis allé à Rey, des milliers d'innocents ont péri.
Shahrzad ne pouvait pas revenir avant d'avoir trouvé un moyen de protéger son peuple. Son amour. Un moyen de mettre fin à la terrible malédiction de Khalid.
Devant sa tente, une chèvre commença à bêler avec un joyeux abandon.Sa colère s'emporta, Shahrzad se jeta de sa couverture de fortune et tendit le poignard à côté de son lit.
Une menace vide, mais elle savait qu'elle devait au moins se battre pour un semblant de contrôle.
Comme pour se moquer d'elle, les sons perçants au-delà de sa tente devinrent plus incessants.
Est-ce que c'est un. . . clochette?
La petite bête dehors avait une cloche autour du cou!
Et maintenant, le cliquetis et les bêlements assuraient à peu près l'impossibilité de dormir.
Shahrzad s'assit, saisissant la poignée de son poignard - Puis, avec un cri exaspéré, elle se retourna contre la laine de son lit qui démangeait.
Ce n'est pas comme si j'arrivais à dormir comme ça.
Pas quand elle était si loin de chez elle. Si loin de l'endroit où son coeur désirait ardemment se trouver.
Elle a avalé la bosse soudaine qui s'est formée dans sa gorge. Son pouce brossé contre l'anneau avec deux épées croisées - l'anneau que Khalid avait placé sur sa main droite il y a à peine quinze jours.
Assez !
Rien ne s'accomplira d'une telle absurdité.
Encore une fois, elle s'assit, les yeux rivés sur son nouvel environnement.
Les draps d'Irsa étaient soigneusement rangés d'un côté de la petite tente. Sa sœur cadette était probablement éveillée depuis des heures, faisant du pain, du thé et tressant les méprisables poils du menton de chèvre.
Shahrzad sourit presque, malgré tout.Sa méfiance prenant forme dans l'obscurité, elle glissa le poignard dans sa ceinture, puis s'étira jusqu'aux pieds. Tous les muscles de son corps ont souffert de journées de voyages difficiles et de nuits de mauvais sommeil.
Trois nuits d'inquiétude
Trois nuits passées à fuir une ville en flammes. Une infinité de questions sans réponse. Ces trois longues nuits d'inquiétude pour son père, dont le corps battu n'avait pas encore récupéré des dommages qu'il avait subis sur les sommets des collines à l'extérieur de Rey.
Shahrzad respira profondément.L'air ici était étrange. Plus sec. Crisp. De douces barres de lumière s'inclinent à travers les coutures de la tente. Une fine couche de limon fin s'accroche à tout. Elle donna à son monde minuscule l'impression qu'il était façonné de ténèbres de diamants.
D'un côté de la tente se trouvait une petite table avec un pichet en porcelaine et un bassin en cuivre. Les maigres effets personnels de Shahrzad étaient perchés à côté, enveloppés dans le tapis enfilé que lui avait offert Musa-Efendi il y a quelques mois. Elle s'agenouilla devant la table et remplit le bassin d'eau pour se laver
L'eau était tiède, mais propre. Son reflet avait l'air étrangement calme alors qu'il la fixait.Calme et pourtant déformé.
Le visage d'une fille qui avait tout perdu et rien perdu en une seule nuit.Elle a glissé les deux mains dans l'eau. Sa peau était pâle et crémeuse sous sa surface. Ce n'est pas sa couleur bronze chaud habituelle. Elle fixa son regard sur l'endroit où l'eau rencontrait l'air, sur le coude étrange qui donnait l'impression que ses mains étaient dans un monde différent sous l'eau - Un monde qui se déplaçait plus lentement et racontait des histoires.
L'eau ment.
Elle éclaboussa son visage d'eau et fit glisser ses doigts humides dans les cheveux. Puis elle souleva le couvercle du petit récipient en bois voisin et se servait d'une pincée de menthe moulue, de poivre blanc et de sel gemme écrasé entreposé à l'intérieur pour nettoyer sa bouche de sommeil.
-"Tu es réveillé. Après votre arrivée si tardive hier soir, je ne pensais pas que vous vous lèveriez si tôt "
se retourna Shahrzad pour voir Irsa debout sous le tablier ouvert de la tente. Un triangle de lumière du désert a dessiné le cadre élancé de sa sœur.
Irsa sourit, ses traits de gamine se concentrent. Elle s'est baignée dans la tente, le rabat fermé derrière elle.
-"Qui peut dormir avec cette foutue chèvre qui crie dehors?"
Shahrzad scintilla de l'eau à Irsa pour détourner ses inévitables questions.
-"Tu veux dire Farbod?"
-"Tu as appelé la petite bête?"sourit Shahrzad en tressant les vagues emmêlées de ses cheveux en tresse.
-"Il est très gentil." Irsa fronça les sourcils.
-S'il vous plaît, dites à Farbod que s'il persistait dans ses récitals matinaux, mon plat préféré est la chèvre en compote, servie dans une sauce de grenades et de noix écrasées."
-" Ha!"
Irsa prit une longue ficelle dans la poche de ses cuisses de sirwal plissées.
-"Je suppose qu'il ne faut pas oublier que nous sommes maintenant en présence de la royauté."
Elle a noué la ficelle autour du bout de la tresse de Shahrzad.
-"Je vais avertir Farbod de ne plus offenser l'illustre calipha de Khorasan."
Shahrzad jeta un coup d'œil sur son épaule dans les yeux pâles d'Irsa.
-"Tu es devenu si grand," dit-elle doucement. "Quand es-tu devenu si grand?"
Irsa a enroulé les deux bras autour de la taille de sa soeur.
-"Tu m'as manqué."
Son doigt a effleuré la poignée de la dague, et elle s'est retirée dans l'alarme.
"Pourquoi portez-vous..."
-"Baba est réveillé?"
sourit Shahrzad avec un sourire éclatant.
-"Pouvez-vous m'emmener le voir?

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Je suis très heureuse de pouvoir partager avec vous la suite de cette histoire que j'adore