Le mauvais départ, par elle

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« -Contrairement à toi, le commencement de ma vie ne fut pas aussi paisible. Pour comprendre il faut remonter une trentaine d'année auparavant.
Claire, une jeune fille de 13 ans était folle amoureuse de Paul qui avait un an de plus. Les parents des deux enfants étant très amis, ils passaient le plus clair de leur temps ensemble. Et c'est logiquement qu'ils décidèrent de se mettre en couple avec l'idée d'un amour sûre et durable.
Cette illusion d'amour et de vie parfaite engendra très rapidement un mariage pour la plus grande joie de leurs parents respectifs. Une jeune fille rousse à peine la vingtaine resplendissant dans une longue robe blanche laissant apercevoir son joli ventre à peine rond de femme enceinte, il était difficile de peindre un tableau plus parfait de famille heureuse.
Ma mère a toujours refusée de m'avouer si son sourire présent sur chaque photo de ce mariage était sincère ou si c'était un masque parce qu'elle avait déjà compris qu'elle était en train de faire l'une des pires erreurs de sa vie.
Dans tous les cas, deux mois plus tard ma grande sœur Noah vint au monde, puis ce fut au tour de Lorette, puis Marie, puis Enzo et enfin ils se rendirent compte que quelque chose n'allait pas dans leur couple.
Seulement, après 4 enfants ils voulurent en faire un dernier dans l'espoir de recoller les morceaux. Evidemment ça ne changea rien, et je suis née au sein d'une famille déjà brisée. A mes 4 ans le divorce fut prononcé. J'ai donc grandis dans un environnement remplis de cris et de pleurs, de bagarres entre mes frères et mes sœurs qui me détestaient, jugeant que j'étais la cause de la séparation de papa et maman. Même après le divorce, ma mère voulait toujours contrôler la vie de mon père, alors lorsqu'à mes 5 ans il refit sa vie, elle ne le supporta pas et décida de nous emmener mes frères et sœurs et moi à Valence. Ce fut a première fois que nous déméniagions et ce fit un bien fou à ma mère qui avait besoin d'oublier mon père et d'enfin couper le cordon. C'est d'ailleurs là bas qu'elle rencontra un de mes anciens beau père, avec qui, plus tard, nous avons fait le tour de l'Amérique du sud en 5 ans. »
Elle le vit dès lors commencer à esquisser un sourire en coin.
« -Crois moi, tu ne sais pas ce que c'est de vivre avec autant de frères et sœurs et de les avoir tous à dos parce qu'ils te considèrent comme responsable du divorce de tes parents. Je me sentais tellement seule dans ces moments. Ils se liguaient perpetuellement contre moi pour me faire des farces débiles
-Ne t'inquiète pas. On a tous notre lot de malheurs. »
Et son sourire en coin devint un vrai sourire mystérieux et impénétrable.

Après la nuit, Avant le jourWhere stories live. Discover now