-L'histoire que je m'apprête à te raconter est l'histoire du jour où j'ai rencontré mes deux meilleurs amis :
« Nous sommes en septembre, aujourd'hui j'ai huit ans, j'ai emménagé, dans ce petit village du sud, il y a déjà presque un mois, et nous sommes le matin de la rentrée des classes. Etant le seul nouveau, je me tiens debout devant tous ce monde assis derrière leurs tables. A mes cotés le professeur parle, je n'écoute absolument pas ce qu'il dit, je regarde juste la fenêtre en face de moi. De là on peut apercevoir des montagnes vertes réchauffées par les doux rayons du soleil, et je m'imagine dedans. Je m'imagine jouer à l'aventurier cherchant un trésor caché, aux pirates échoués sur une île déserte, astronaute découvrant une nouvelle planète, ou même au indien. La petite tape sur l'épaule de l'homme à ma droite me sort de mes pensées :
« - Tiens, tu peux aller t'assoir à côté de Théo, au fond de la classe » dit-il en désignant le jeune dénommé.
J'obéis à son ordre en allant m'y assoir. La matinée, se déroule lentement. Les exercices défilent tandis que mon esprit est ailleurs, je ne peux m'empêcher de me demandé pourquoi ce Théo n'a pas de cheveux, et de me dire que si c'est pour un effet de style, et bien c'est très laid. Après plusieurs heures de torture pour mon pauvre cerveau, la cloche sonne enfin indiquant la pause déjeunée. Je me dirige donc vers le self de l'école. Seul.
Après m'être servi en nourriture, je m'attable accompagné de mon plateau, toujours seul. En commençant à manger ma purée je m'aperçois que tous les élèves se connaissent déjà et rigolent entre eux. Quand j'arrêtai de manger ma purée parce que je n'aime pas cela, je me rendis compte que je n'aurais peut-être pas d'amis. A peine cette pensée sortie de mon esprit, quelqu'un vint s'assoir en face de moi, et je ne mis pas longtemps à le reconnaitre, il faut dire que son crâne chauve était facilement reconnaissable :
-Salut. Dit-il pour engager la conversation.
-Salut Théo.
-T'es arrivé quand ici ? Continuât-il.
-Il y a pratiquement un mois, avant j'habitais à Venise, en Italie. Mais ma maman a voulu retourné en France parce que sa famille lui manquait, et du coup je me retrouve ici alors que je connais personne.
-Ma grande sœur est allée en colonie de vacance en Italie cet été, et elle m'a ramené un chat bleu en verre !
-Oui je vois de quoi tu parles ! J'en ai un aussi dans ma chambre mais il est orange. Mon papa m'a expliqué que c'était du verre de Murano et que c'était très fragile mais très beau, et qu'en plus c'était une spécialité Italienne !
-Ma maman l'a mis tout en haut de mon étagère pour ne pas que je puisse le casser.
Un blanc s'interposa entre nous durant quelque secondes avant que la question fatidique que j'avais en tête depuis le début de la matinée soit posée :
"-Dis-moi Theo...pourquoi? Pourquoi t'as plus de cheveux?"
Theo me regarda simplement et esquissas un large sourire sur son visage:
"-Ma maman m'a expliqué que c'était juste un simple défi de dieu pour vérifier si je suis assez fort pour pouvoir vivre" répondit-Il avec un optimisme fou.
Et après cela nous continuâmes à parler, de tout et de rien. Nous nous découvrîmes un nombre incalculable de point commun, et la bonne entente fut immédiate.
Lorsque nous devions rentrer en classe une partie de moi était triste de ne pas pouvoir continuer à jouer avec mon nouvel ami avant plusieurs heures, et, durant les deux cours précédent la récréation de l'après-midi Théo et moi nous amusions à s'envoyer des petits messages dès lors que le maître était retourné, ce qui nous fit bien rire.
Le dernier cours de la journée fut Arts Plastiques, et notre sujet était simple: Par groupe de trois, nous devions modeler à base de pâte à sel le building de nos rêves. Seul inconvénient nous ne sommes que deux, et puis c'est vrai que je n'avais parlé à personne d'autre dans la classe et depuis que Théo réalisait ce fameux défi plus personne ne voulait lui parler.
"- Tu vas te mettre avec les garçons là-bas, et pas de négociation je te prie "-déclara le professeur.
Nous nous retournions en vitesse afin de voir le visage du condamné qui allait devoir travailler avec le chauve et le nouveau. C'était une fille. Une jolie fille, enfin sauf quand elle avait cette expression de dégoût et de colère sur son visage.
« -C'est Madeleine »- me chuchota Théo à mon oreille.
Les secondes que la désignée Madeleine prit pour venir me parurent interminables. J'étais comme plongé dans ses yeux comme je n'en avais jamais vu auparavant : des grands yeux si foncé que ne distinguais pas la pupille, son teint hâlé et ses cheveux bruns laissaient envisagés des origines flamandes. Mais ce qui me frappa le plus chez cette fille c'était sa bouche, mon dieu je n'aurais pas pu imaginer une plus jolie bouche que celle de Madeleine, son arc de cupidon était parfaitement dessiné et ses lèvres en elles même étaient tellement pulpées que n'importe quel être aurait envie de les embrassés. Mais malheureusement pour moi, au moment où elle s'assit je fus contraint de cesser mon activité. Nous commençâmes donc avec Théo à échanger nos idées, je me retournai alors vers notre coéquipière pour lui demander son avis :
« -T'en penses quoi Mad' ? »
Elle me regarda premièrement avec dégout et avec incompréhension.
« -Mad' ? » répétat-elle avec cet air de mépris.
« -Bah oui, c'est plus court que Madeleine » dis-je en haussant les épaules.
Elle roula des yeux, puis, parti aux toilettes. Pendant ce temps-là Théo m'expliqua que Mad' était son amoureuse avant qu'elle parte avec sa tignasse, et qu'elle se mette en couple avec Jordan qui portait exclusivement des chemises dragon et qui était le plus fort aux cartes Pokémon. »
Ce soir-là ma maman m'expliqua que Théo avait un cancer, mais que les médecins étaient certains qu'il allait vaincre la maladie. Et puis je ne sais pas trop comment mais après ce cours d'art plastiques, Madeleine resta Mad', et encore jusqu'à maintenant notre meilleure amie et coéquipière.
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Après la nuit, Avant le jour
Teen FictionIls sortirent de leurs maisons respectives presque en même temps avec la même idée en tête: prendre l'air pour vaincre l'insomnie. Ils ne se connaissaient pas, mais habitaient dans le même quartier. Ils s'étaient jamais vu, mais allaient se retrouve...