Dans l'atelier où le soleil perçait à travers les persiennes, une odeur de térébenthine, de bois, de terre, de poussière, de vernis, de colle, embaumait l'air.
Sur le sol, des copeaux de bois par milliers formaient un tapis clair recouvrant les carreaux. Des tubes de peinture, colle, de vernis, des pinceaux, des couteaux de peinture, des poinçons, une lime, jonchaient le sol.
D'un côté, des morceaux de terre glaise encore malléables formait l'ébauche d'un corps, une tête et un buste à peine esquissés. La tête représentait un jeune homme aux traits doux mais sa mâchoire carré et ses épaules solides lui conférait une apparence robuste.
À l'opposé, une petite fée en bois vernis se tenait sur une montagne de copeaux, imprégnée d'une certaine majesté, ses ailes fines laissant passer la lumière du soleil, donnant un éclat doré presque irréel à la petite sculpture comme si elle brillait d'elle-même.
En face de la porte, une toile sur un chevalet, dont le fond, un paysage merveilleux, une petite source laissant s'écouler l'eau limpide et claire entourée de verdure avec de petites fleurs bleues dont l'odeur subtile semblait s'échapper de la toile de par leur réalisme, était fini contrastant avec le premier plan, encore inachevé, qui représentait un goûter entre des êtres irréels, fées, elfes et lutins, faisant ressortir d'autant plus l'association entre le paysage si réaliste avec eux, si fantastiques.
Et au milieu de cet atelier paisible, sur le carrelage brun orangé, réchauffé par le soleil, l'artiste dormait.