À deux pas de Toi

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C'est dans la joie et la bonne humeur que je vous présente ce petit OS ^^'

Pour Jenn, parce que ta dernière fic m'a un peu assassiné XD Et aussi, j'avais envie de te dire que tes musiques m'inspirent. Que tes mots en font tout autant ;)

Merci petit vampire

Aussi, cette chose a été écrite sur cette musique : https://youtu.be/Wy_XQH9Jtuk , Alors, si vous souhaitez vous mettre dans l'ambiance XD

Bonne lecture

Stiles regarde le ciel. Ou est-ce lui qui l'observe en silence. Ces derniers temps, ça n'a plus vraiment d'importance. Quelque chose est plus vide que le vide lui-même. C'est comme un creux qui se comble de néant. Le mal court et s'étant, l'enlise dans l'indicible. Il voudrait pouvoir oublier. Juste s'arrêter un instant et voir toute sa vie s'effacer. Ne plus avoir peur d'hier. Ne plus craindre demain. Être vierge sur une page blanche et juste avancer. Oublier le monde et les autres. Oublier qu'un cœur meurt au fond de sa poitrine. Oublier ses erreurs et tout recommencer. Oublier qu'un jour, il a perdu des semaines qui détruisent peu à peu les années à venir. Oublier qu'il a aimé et qu'il n'aimera plus. Oublier que le jour se lève sur les mêmes blessures et que la nuit l'efface sans en combler les déchirures.

- Derek ! Derek ! Regarde-moi, putain ! Derek ! J'te jure que si tu meurs, je viendrais t'chercher jusqu'en enfer... sa phrase n'était plus qu'un murmure quand il comprima le torse de l'homme allongé.

Il sentit des mains sur lui. Il entendit vaguement des voix. Quelqu'un cherchait à l'éloigner, à l'empêcher de rester là.

Quand sa gorge se serre sur des mots impossibles, il rêve juste d'étouffer. Il espère pouvoir éteindre ses douleurs comme son cœur a été soufflé. Juste taire ces impressions en cascade qui lui donnent l'impression de s'effriter. Si seulement il pouvait s'échapper de son existence. Si seulement il pouvait détruire le silence. Se détruire en silence. Celui qui l'angoisse et le ronge. Celui qui le confine et l'écrase. Ce silence assourdissant qui peine à taire ce rien qui le happe. Encore un jour. Une heure. Encore un verre. Rien qu'une minute.

- C'était bourré d'aconit, Stiles...

- Ta gueule, Scott, aide-moi plutôt à le transporter !

- Stiles...

- Putain, tu m'aides ou pas ? cria-t-il à moitié, le cœur fou. C'est Derek, il est increvable. Aide-moi juste à ce que ce soit plus qu'une légende de merde, OK ? supplia-t-il, les larmes aux yeux.

Stiles, sa bouteille d'ivresse à la main, regarde le monde, mais son regard est terne même alors qu'il le surplombe. La douleur ne suffit plus. Aujourd'hui, là, du haut son précipice, il flirte avec le vide. Un pas devant l'autre, il avance. Il aime penser qu'au moindre faux pas, il pourra enfin laisser tomber. Se laisser tomber comme il a laissé tous les autres. Alors il ferme quelques fois les yeux. Simple seconde qui peut devenir décisive. Comme un appel à l'aide. Un besoin de croyance. Se dire que, si on ferme les yeux et qu'on ne tombe pas, alors il nous reste peut-être quelque chose à faire. Quelque chose à vivre.

Le courage de ceux qui n'en ont plus.

- Allez, Badwolf, murmura-t-il en tentant de retenir ces sanglots déplacés. Fais chier, Derek, mon maillot est foutu à cause de ton sang tout empoisonné, là, pleura-t-il malgré lui. S'il te plait, ouvre tes putains d'yeux à la con ! Derek !

La foi de ceux qui ont perdu la foi.

Dans ces brefs moments, Stiles a l'impression de voler. D'être libre. D'être important parce que vivant. Parce qu'enfin, il sent son cœur battre. Il sent son souffle se heurter. Il se sent exister. Il se sent mieux que ce qu'il est. Ce gamin stupide qui s'échoue et l'admet sans broncher. Un crétin d'être humain qui n'a pas pu sauver celui qu'il aimait.

À deux pas de ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant