you're my light

97 7 7
                                    

Je crois que c'est la saison qui nous procure cela ; cette sensation de non-satisfaction, d'autodépréciation, de nostalgie. Les jours sont courts, sombres et même absents dans certaines parties du monde. Les arbres ont perdu leurs feuilles, les fleurs leurs pétales et nous autres notre soif de vivre. C'est la saison des fondues au chocolat accompagnées de chamallows et des journées passées à être affalés devant des films emmitouflés sous plusieurs épaisseurs – et ça, c'est bien ; ça met du baume à nos cœurs gelés.

On m'a dit que je devais t'effacer de mon monde. Je comprends pourquoi mettre en pratique ce conseil serait judicieux, mais je n'en suis pas capable. Ce n'est pas un manque de volonté, c'est la faute de la saison.

Si on éteint les étoiles dans le ciel, il n'y aura plus de lumière dans la nuit noire.

Tu es ma lumière, mon étoile.

Quelques fois il arrive que l'étoile faiblisse car elle est fatiguée.

La lumière est faible, alors je faiblis à mon tour et plonge dans les souvenirs d'un autre temps.


Au grenier, dans les affaires de mon père, il y a cette horrible histoire. Le personnage masculin reçoit une lettre de l'amour de sa vie lui annonçant qu'elle est décédée. D'une gaieté !

« Cher Roderick,

Encore aujourd'hui j'arrive à me souvenir de la façon dont on s'est rencontré, c'était tout au fond de la bibliothèque. Tu étais venu vers nous, sans me connaître. Je me rappelle de la rapidité et de la facilité avec laquelle notre amitié a commencé ; ça ne m'était jamais arrivé auparavant. Je revois ces gens qui ont amené l'orage au-dessus de nos têtes. Depuis le début tu avais une place spéciale dans mon cœur. C'est dommage, cela nous a éloigné, surtout toi de moi. On s'est retrouvé avant de se reperdre quelques temps plus tard, ça fait partit des choses de la vie, disent-ils.

Je t'en ai longtemps voulu. Je te reprochais de ne pas prendre conscience que l'on s'éloignait progressivement et de ne pas vouloir faire d'efforts pour nous sauver. Je voulais respecter ma promesse, celle d'être toujours là pour toi, mais je pouvais difficilement me battre pour deux. Certaines fois les gens que tu aimes le plus n'ont plus besoin de toi. Je savais que cette fois-ci, il n'y aurait pas d'autre chance.

Je n'ai jamais su te le dire, certaines fois les mots sont difficiles à dire. Je t'aimais. Je te le dis maintenant, mais au moment où tu auras cette lettre dans les mains, je ne serais plus de ce monde.

Tu as toujours été le premier choix, mon choix.

Je t'embrasse,

Rose. »

Alors telle cette héroïne de papier je m'imaginais mourante et je t'écrivais toutes ces choses que l'on ne s'est jamais dit ; mais quel en est l'intérêt ? Pourquoi dévoiler de tels sentiments alors qu'ils disparaitront, mourant avec moi ?

C'est égoïste.

Rose est égoïste.

Ceci causerait ton anéantissement.

Roderick a dû être anéantit.

Si les rôles auraient été inversé, Floe aurait été anéantie.

Il y a ce rêve que j'avais fais. Il était tellement réel, c'en était effroyable. Tu étais mort. J'étais à ton enterrement et je prenais ta mère dans mes bras. J'étais haletante, secouée. Je savais que tu étais bien vivant (encore en train de dormir) et pourtant j'avais le cœur sur le point de se décrocher des aortes. Ce matin-là, les minutes passaient et je ne te voyais toujours pas. C'était la seule fois où tu étais en retard et il avait fallu que ce soit ce jour-ci.  Quand tu as daigné te montrer, mon cœur a littéralement bondi dans ma poitrine, j'étais tellement heureuse de te voir.

Je ne veux pas mourir.

Je ne veux surtout pas que tu meurs.

Pas avant que je t'ai prouvé à quel point je t'ai dans la peau, à quel point je suis une belle personne et que je peux te combler.

Pas avant que nous ayons re-dansé ensemble.

L'histoire se nomme Roderick et Rose. En changeant les prénoms par Clemas et Floe, c'est presque notre histoire - presque.

Je suis plus forte que Rose, je me battrais pour rester dans ta vie, même si je dois me battre contre toi. J'honorerais ma promesse, celle que je t'ai faite le quatre février deux mille seize, je serais toujours là.


Leurs intentions sont nobles et pures... mais ces gens comment peuvent-ils savoir que t'abandonner sera mieux pour moi ? Que savent-ils de moi ? Qui sont-ils pour se permettre d'avoir une opinion sur notre relation qui ne regarde que toi et moi ? Que savent-ils de nous ? Ils ne savent que des morceaux, j'ai bien peur que moi la première je ne sache pas tout. Je conçois qu'aimer de toutes nos forces une personne n'a pas que du positif. Elles me disent de m'éloigner de toi sous prétexte que jamais tu ne m'aimeras autant que je le souhaite, mais qu'en savent-elles ? Peut-être es-tu comme moi, peut-être aimes-tu de toute ton âme, de toutes tes forces, à 1000%, jusqu'à la Lune et de retour, jusqu'à Neptune et même Pluton ? Elles ne sont pas toi, elle ne sont pas moi, elles ne sont même pas des témoins de nous. J'vais leur dire à ces personnes, jamais je t'abandonnerais, oui parfois je m'éloigne et parfois je me rapproche, mais jamais ô grand jamais je te laisserais tomber mon Clems. D'une façon ou d'une autre je serais toujours, tu m'entends toujours là. Nous croyons en dieu, alors crois en cela.

Ne meurs pas, t'aimer me maintiens en vie car tu es l'étoile qui me guide dans l'obscurité.

Et même si je meurs, je serais toujours là, je deviendrais une étoile.

ô heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant