Petit cow-boy

Zayn dessinait l'univers avec ses crayons de couleurs, mélangeant différentes teintes et ce jusqu'à ce que la feuille soit colorée de diverses sortes de bleu. Il s'assura ensuite que l'aspect de son dessin ressemble bien aux photos qu'il avait vu dans le livre de sa grande sœur. Fier de son travail, il commença à coller des étoiles blanches ainsi qu'un grand cercle dans le coin de son papier pour représenter la lune.

Liam, lui, courait sans faire attention à rien, ses petites bottes aux pieds, une veste près du corps et ses cheveux coiffés d'un chapeau assez reconnaissable. Un court bâton de bois surmonté d'une tête de cheval se trouvait entre ses jambes.

— Je cours aussi vite que le vent avec Pile-Poil ! hurla le petit châtain quand, sans le vouloir, il se prit les pieds dans les jambes étirées de Zayn et tomba, cassant son jouet et écorchant ses genoux.

— Payne, je t'ai déjà dit de ne pas jouer près de moi ! Tu es trop maladro-... s'interrompit-il lui même en voyant un Liam aux joues rougies et avec une petite moue boudeuse, les lèvres retroussées.

Cependant, ce qui attira le plus son attention fût la manière dont le jeune châtain était vêtu. Il portait la tenue d'un cow-boy et le petit brun de huit ans trouvait que ça lui allait réellement bien.

— Qu'est-ce que c'est que ces habits ?

— Mon costume de Woody, soupira-t-il. Si tu comptes te moquer de moi, tu peux garder tes commentaires méchants pour toi, je m'en fiche.

Zayn le scruta, confus.

— Me moquer ? questionna-t-il, ne comprenant toujours pas. Pourquoi ? Ces vêtements te vont vraiment très bien.

— Tu le penses vraiment ?

Ses yeux s'illuminèrent soudainement.

— Oui, tu es beau... tu es toujours beau mais j'aime beaucoup tes habits aujourd'hui.

— Merci, se réjouit Liam, tout joyeux.

Quand il essaya de se lever du sol, il grogna, fit une nouvelle tentative puis abandonna à cause de ses genoux douloureux.

— Tu veux que je t'aide ?

— S'il te plait... geignit le petit.

Le métis se leva, laissant derrière lui sa feuille et ses crayons sur le sol, étalés.

Liam avait désormais ses bras accrochés autour du cou de Zayn et se trouvait calé sur son dos, comme sur un véritable petit cheval. Ils marchèrent de cette façon jusqu'à chez les Payne où Karen arrosait tranquillement ses fleurs. Dès qu'elle les aperçut, elle lâcha le tuyau et se précipita vers son sucre d'orge, comme elle aimait l'appeler.

— Liam ! cria-t-elle en le prenant dans ses bras pour le déposer sur la première marche du perron. Que s'est-il passé ?

— J'ai trébuché mais Zayn m'a aidé.

Il sourit à celui-ci qui haussa les épaules dans geste à la fois modeste et fier.

— Et en plus, tu sais Maman, il trouve que je suis beau déguisé en Woody !

Karen rit en le contemplant précieusement.

— Peut-être qu'il pourrait devenir ton Pile-Poil, dit-elle pour plaisanter.

Et il le fut.

Après ce jour-là, fréquenter Zayn devint plus aisé pour Liam. Leur mère les emmenaient jouer au parc ensemble, ils faisaient des soirées pyjamas tous les deux. Pour tous, cela était alors une chose normale de les voir sans cesse collés l'un à l'autre ou que, lorsque l'un deux était malade, l'autre se rende dans une boutique de jouets et, qu'après avoir posé des dizaines de questions auxquelles les vendeurs avaient répondu, il se dépêche d'aller chez son ami pour prendre soin de lui. Quand de longues années se furent écoulées et qu'ils durent choisir une université, ils s'inscrivirent naturellement dans la même et leur lien si spécial ne se brisa pas.