Mon miracle-Hugo Clément

Chapitre 2

*vibreur de téléphone*

-Martin tu me passes mon portable stp ?

-Tiens c'est encore Hugo, dit-il avec lassitude en me tendant le téléphone.

-C'est un reproche ?

-Non, un constat, tu passes plus de temps à lui envoyer des messages qu'à tout le reste de tes contacts.

-C'est pour le travail Martin, je réponds sur la défensive.

-T'es sûre ? réplique-t-il sur un ton de défi.

-Depuis quand tu fouines mes messages toi ?

-Depuis que je pense que ma meilleure amie a des vues sur Hugo Clément.

Je sens mes joues devenir instantanément cramoisies. Heureusement que nous sommes tous les deux sur le canapé du bureau de Yann, ce dernier s'étant absenté, comme ça il ne regarde pas mon visage. Voilà aujourd'hui près d'un mois que j'ai fait sa rencontre, un mois que nous travaillons tous les deux, que nous tournons ensemble, qu'on passe quelques soirée chez l'un ou chez l'autre, qu'on s'échange sans cesse des messages et que je m'endors en pensant à lui chaque soir... Pour résumer, voilà près d'un mois que je suis tombée amoureuse.

-Tu     dis n'importe quoi, je mens.

-Tu     voudrais même pas tenter un petit truc ?

-Pfff,     de toute façon c'est peine perdue, il ne voudra jamais de moi.     T'as vu la bombe que c'est ? j'ai l'air d'un vieux     phasme.

-Mais     c'est merveilleux ! s'exclame Martin en se levant du canapé     et en sautant partout, enfin tu admets que tu l'aimes !!!

-Mais     non ! enfin oui mais bon... euh... ok t'as gagné... j'admets     en m'enfonçant un peu plus dans le canapé.

-Youpiii !     par contre désolé mais tu ne ressembles pas du tout à un phasme,     plutôt à une huitre à la limite ! Olala je suis trop     content !! bouillonne-t-il.

Et c'est bien-sûr à ce moment-là, moi toute gênée et Martin euphorique, que Yann décide de faire son entrée dans son bureau.

-J'ai     raté un épisode, constate simplement le poivre et sel.

-Oh     mon chat il faut absolument qu'on arrange Chloé et Hugo !     dit mon meilleur ami en lui sautant au cou.    

-Super     idée, tu peux nous laisser Chloé, on a des plans à préparer,     poursuit mon patron en entrainant Martin par la taille.

-Je     suis pas vraiment certaine de vouloir sortir avec Hugo, parce que si     c'est pour lui donner des surnoms aussi pourraves c'est pas la     peine d'y penser.

-On     te merde Denoux ! réplique Martin avec humour avant     d'embrasser son cher et tendre.

Je n'ai pas le courage de protester... je dois dire que même si j'ai peur, j'aimerais vraiment qu'il se passe quelque chose entre Hugo et moi. Cela dit, je ne sais pas si compter sur Martin est la meilleure des solutions, même s'il s'est considérablement rapproché d'Hugo du fait de leur centre d'intérêts commun, il ne reste pas très discret en la matière. Je réponds donc au message d'Hugo que je dois rejoindre demain à un meeting et me remets au boulot. C'est le meilleur moyen pour faire abstraction de mes angoisses, le travail. J'ai toujours rêvé de faire journaliste, après un bac ES j'ai été prise à l'ESJ Lille, après être passée par la case « Sciences Po Bordeaux ». C'est à ce moment-là qu'un certain Martin Weill a croisé mon chemin, on ne s'est pas lâché, même lorsqu'il est allé faire une année à l'étranger pour perfectionner son anglais déjà impressionnant à l'époque. Le plus beau dans tout ça c'est qu'après avoir chacun fait des stages pour différentes chaines de notre côté, nous avons intégré ensemble l'équipe de Yann Barthès au Petit Journal. Je pense que c'est littéralement la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie. J'ai eu beaucoup de chance et j'en suis parfaitement consciente. Je réalise le métier de mes rêves, soutenue par des fans en or, et j'ai fait de merveilleuses rencontres