The Lie

003, sweet words and mysteries

Ils arrivèrent finalement devant les façades sombre de Square Grimmaurd. Le cœur de Harry battait à tout rompre alors qu'il descendait de son balai, les pieds à peine stables sur le trottoir pavé. Il leva les yeux vers les bâtiments uniformes, serrant toujours sa cape contre lui pour se protéger du vent frais qui balayait la rue déserte.

— C'est ici ? demanda-t-il d'une voix hésitante, scrutant les maisons identiques devant lui, à la recherche de quelque chose d'inhabituel. Mais rien ne trahissait la présence d'un quartier général caché.

Sans un mot, le professeur Maugrey, le visage grave et concentré, leva son bâton et frappa le sol avec force. Un frémissement parcourut l'air, et, comme s'il tirait un immense rideau invisible, le numéro 12 commença à émerger lentement de l'ombre. Les maisons voisines semblaient s'écarter légèrement, laissant place à un bâtiment sinistre et délabré, encastré dans l'alignement comme un intrus malvenu.

Les pierres sombres et couvertes de saleté semblaient absorber la lumière, et les fenêtres crasseuses donnaient l'impression que la maison elle-même veillait, guettant les intrus avec une méfiance silencieuse. La porte, massive et marquée par le temps, avait un air menaçant, renforcé par le heurtoir en forme de tête de serpent.

Harry avala sa salive, un mélange d'appréhension et de curiosité montant en lui. « C'est bien là ? » murmura-t-il encore, sa voix presque étouffée par l'atmosphère oppressante de l'endroit.

— Allez, entre, Harry, dit Maugrey en lui poussant légèrement l'épaule.

Ils montèrent les marches et Maugrey frappa à la porte d'un coup sec. Après un instant de silence, elle s'ouvrit brusquement, révélant Madame Weasley, le visage marqué par l'inquiétude. Dès qu'elle aperçut Harry, elle le prit dans ses bras.

— Oh, Harry, mon garçon, tu vas bien ? On a tellement eu peur pour toi !

Harry, pris par surprise, répondit maladroitement à son étreinte. « Je vais bien, Madame Weasley, merci. »

Elle se détacha de lui, ses yeux luisant de larmes. « Entrez, entrez tous. On vous attendait. »

Ils pénétrèrent dans l'entrée sombre et étroite. La maison dégageait une odeur de renfermé, et les murs semblaient suintants de l'histoire sombre de la famille Black. Le portrait de la mère de Sirius était soigneusement caché derrière de lourds rideaux, mais Harry pouvait presque sentir sa présence, prête à exploser de rage au moindre bruit.

— Chut, avancez doucement, murmura Madame Weasley en les guidant vers la cuisine. Il ne faudrait pas réveiller... 

Mais avant qu'elle puisse finir sa phrase, une voix forte et hystérique retentit :

— SANG-DE-BOURBE ! DÉGÉNÉRÉS ! VOUS DÉSHONOREZ LA MAISON DE MES ANCÊTRES ! 

Harry recula instinctivement, ses oreilles agressées par les hurlements perçants de la vieille sorcière au visage tordu par la haine. Madame Weasley et Tonks se précipitèrent vers le portrait, luttant pour tirer le lourd rideau en velours qui cachait l'image. Mais elle semblait déterminée à leur résister, sa voix montant encore plus haut, remplie de fureur.

— DÉGAGEZ DE MA MAISON, INFÂMES CRÉATURES !

Les tentatives de Madame Weasley et Tonks pour refermer le rideau étaient vaines, la force du portrait semblant presque magique. Kingsley, observant la scène d'un regard calme mais déterminé, se glissa silencieusement à leurs côtés. Il posa ses grandes mains sur le rideau et, avec une force mesurée mais ferme, le tira d'un coup sec. Le visage de la vieille femme se retrouva de nouveau caché, sa voix étouffée dans un dernier cri de rage. Le silence retomba soudainement dans la maison, comme si un sort avait été lancé.