chapitre 18

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L'endroit est sombre et lugubre. La poussière m'empêche de respirer. Je tente de me relever et de porter ma main à ma gorge assoiffée mais mon poignet est retenu à un chauffage, allumé. Un hurlement s'échappe de ma bouche lorsque ma peau entre en contact avec la source de chaleur. Où suis-je ? Pourquoi suis-je attachée ?

Ma vue s'habitue peu à peu à l'obscurité ambiante, alors que les souvenirs me reviennent peu à peu.

Une voiture, mes pas précipités mais assurés, des chaussures en cuirs dépassant de la portière, ma stupéfaction devant le visage de mon ancien supérieur, puis le trou noir.

Paul.

Mon ancien chef.

Celui qui m'a renié et envoyé loin d'ici.

Celui qui a étouffé l'affaire.


Celui qui ne m'a pas soutenu.

Celui qui m'avait déjà déçue une première fois.

Mais, pourquoi ? Pourquoi s'acharner ainsi contre moi ? Pourquoi s'en prendre à moi ? J'avais beau retourner la question dans tous les sens, aucune réponse ne me venait à l'esprit.

Un grincement de porte se fit entendre, brisant le silence ambiant. Un doigt appuya sur l'interrupteur faisant grésiller l'ampoule au dessus de ma tête. Enfin, le visage de cet homme apparut juste devant moi. Un sourire mauvais ornait sa face. Je fis abstraction de la douleur que je ressentais au niveau du poignet et m'acharnais à secouer ses menottes de malheur. 

"Continue Eva, use un peu plus de tes forces.... Tu es si jolie lorsque tu es énervée.

_ Tu ne diras pas ça lorsque mon poing atterrira dans ta gueule Paul."

Ses quelques mots furent difficile à prononcer tant ma gorge était sèche et rugueuse. Tout ce cirque semblait beaucoup amuser mon ancien collègue, ce que je ne parvenais toujours pas à comprendre. Il ne m'avait jamais semblé méchant, peut-être un peu timide, un peu à l'écart des autres, mais jamais fou. D'accord, il y avait eu cette enquête que j'avais foiré, mais cela m'étonnerait que ce soit pour cette raison qu'il s'en prenne ainsi à moi... 

"Qu'est ce que tu me veux ?

_ Toi, juste toi, ma belle..."

Sa main s'approcha de mon visage, doucement, comme un serpent s'approche en rampant de sa proie.Je tremblais inconsciemment, ses paroles me terrorisant bien plus que je ne voulais l'admettre. J'avais déjà eu affaire à des fous, des dealers, des voleurs, des tueurs, des psychopathes mais jamais à des violeurs, et j'espérais de toute mon âme que je me trompais et que Paul n'en faisait pas parti. Que toute cette mise en scène ne soit qu'une vulgaire blague, qu'un tragique cauchemar. Sa main toucha ma peau brulante, descendit le long de ma mâchoire, s'attarda au niveau de ma nuque, y traçant des tourbillons. La bile montait douloureusement alors que sa main descendait toujours un peu plus bas, vers le haut de mon décolleté. A son passage, ma peau se glaçait, se tendait, j'étais prête à le mordre, à le tuer s'il ne me relâchait pas, malheureusement je ne pouvais rien faire. 

"Arrête. Paul. Qu'est ce que tu fais ?Qu'est ce que tu racontes ?"

Sa main droite à la naissance de mes seins cessa son ascension, stagnant sous le tissu de mon haut à la barrière de mon soutien-gorge. Ses yeux cherchèrent les miens, son sourire s'étira un peu plus. Mon angoisse s'intensifia. 

"Je t'aime Eva. Je t'aime depuis toujours.... "

Son regard se voila de délire alors qu'il poursuivait plus menaçant que jamais.

"Toi, tu ne voyais que James....Alors que je faisais tout pour te plaire... Les chocolats que je t'apportais avec ton café...Les congés que je te laissais chaque fois... Mes impasses sur tes nombreux retards.... Je te laissais tout... Je ne voyais que toi... Et toi tu continuais de m'ignorer... Et puis un jour, des collègues ont dit te voir embrasser Younglek... Tu as préféré un autre que moi... C'était impensable pour moi.... Ce gars arrivait et allait avoir le privilège de t'avoir ? De te caresser ? De t'aimer ? C'était hors de question ! James, puis lui ? Et moi dans tout ça ? Et le pire dans tout ça, c'est que tu arrivais chaque jour un peu plus resplendissante, un peu plus jolie, un peu plus sexy....Mais tu ne m'aimais pas...

_ Je suis sincèrement désolée Paul je ne savais pas. Pour moi tu n'étais qu'un ami, un collègue. Tu aurais dû m'en parler. Relâche moi maintenant, ce n'est pas ainsi que je vais t'aimer Paul. S'il te plait, arrête tout ça tu..."

Sa main gauche, s'abattit  sur mon visage, y laissant une marque brulante, alors que ses traits se déformèrent par la colère et la rage qui l'habitait. Je ne l'avais jamais vu ainsi, et j'en étais choquée. Comment avait-il pu me cacher ses sentiments si longtemps ? Comment avais-je pu ne rien voir, moi, qui travaillais chaque jour à ses côtés ? Et surtout comment pouvait-il croire qu'en se comportant ainsi, je pourrais tomber amoureuse de lui ? Comment n'avais-je jamais pu voir la folie qui l'habitait ? 

"Alors je me suis dit que je pouvais éliminer tes deux amours, les deux hommes qui m'avaient ravi ton coeur... "

Que voulait-il dire ainsi ? Ma respiration s'accélèra, la crise d'angoisse menaçant de pointer le bout de son nez.

"C'est ainsi que j'ai envoyé une lettre magnifique accompagnée de jolies photos de toi et de ton fiancé à ton amant. "

J'eus le souffle coupé, incapable de prononcer le moindre mot. C'était impensable  ! Alek avait été mis au courant par son détective privé ! Il ne l'avait pas nié lorsque je lui avais lancé cette hypothèse au visage  !  Il ne m'avait jamais parlé d'une quelconque lettre  ! Cette histoire était impossible  !

"Tu ne le savais pas  ? Ton merveilleux voyou ne t'en avait pas parlé ? Ma pauvre... En tout cas mon plan a fonctionné à merveille, ton amant m'a débarrassé de ton fiancé et tu l'as détesté. "

Sa main qui n'avait toujours pas bougé de mon décolleté reprit son ascension, caressant la peau fine sous ma lingerie. Je n'eus aucune réaction, bien trop choquée par ce que je venais d'apprendre pour tenter quelque chose. Mon cerveau tournait à pleine vitesse, refusant de croire qu'Alek ait pu me cacher une chose aussi importante, refusant de croire qu'Alek ait pu faire le choix de porter l'entière responsabilité de la mort de James. Car, si Paul disait vrai, alors il était l'un des principaux responsables de la mort de ma famille. Une larme roula le long de ma joue, suivie d'une autre. Je revoyais le visage de James avant que la voiture ne percute l'arbre, Alek qui allait chercher le courrier le matin même, sa froideur au moment de l'accident.
Paul avait continué son discours que je n'avais plus vraiment écouté, étant présente sans vraiment l'être. Je repris conscience au moment où Paul fit rouler mon téton au creux de son doigt, un sourire satisfait au visage.

"Et maintenant tu es toute à moi ma belle..."

La colère déferla dans mes veines, s'y mélangeant toute la haine, la peur, l'angoisse, la déception, la trahison, la culpabilité que je pouvais ressentir. Mes poignets frappèrent le chauffage, faisant abstraction de la douleur, un cri strident s'échappa de ma gorge, mon corps se balançant, refusant de subir les caresses obscènes que me réservait Paul.
Celui-ci resta d'abord bouche bée devant ma colère puis me gifla une fois, puis deux, puis trois avant de finalement me détacher pour me jeter en travers de la pièce, totalement à sa merci, affaiblie.

"Je ne serais jamais à toi. Je ne suis à personne. "

Je lui crachais à la figure, avant de tenter de m'extirper. Mais, plus rapide que moi, il me rattrapa par la cheville et me tira d'un coup sec vers lui, son sourire diabolique ne le quittant pas. Ses yeux m'analysaient d'un air de prédateur alors que mon corps tremblait, réagissant à l'attaque qui se profilait. Je ne cessais pas de me débattre, tentant d'échapper à la prise de cette brute. Mes pieds s'agitaient dans le vide, mes poignets se retournaient dans l'espoir de s'enlever des mains de ce fou. Mes larmes avaient cessé, mon esprit préférant se concentrer sur la manière de me sortir d'ici.

Paul avait glissé ses mains jusqu'au bouton de mon Jean s'apprêtant à commettre l'irréparable. Je criais une nouvelle fois. Sa main glacée s'appliqua sur ma peau fraiche alors que le bouton vola dans les airs, arraché.

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Bonjour les amis  !  Tout d'abord je vous souhaite un bon réveillon et une bonne année 2018  !  J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes  !

Qu'avez vous pensé de ce chapitre  ?
Le prochain arrive très vite et ce sera un point de vue d'Alek  ! Contents des révélations faites par Paul  ? Alek n'avait pas tout à se reprocher il n'avait pas fait suivre Eva et n'était en réalité qu'un pion !
 
N'hésitez pas à voter et commenter ni à partager autour de vous  !
Love 🔥

La Douleur D'Eva Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant