『①Sujet :
◎Vous avez l'occasion de retourner dans un lieu que vous avez bien connu dans votre enfance.
◎Racontez cette scène en indiquant précisément les circonstances.
◎Décrivez cette endroit et faites part de vos impressions, de vos sentiments et de votre point de vue face aux transformations ou aux éléments inchangés que vous percevez.
◎Pensez à conclure cette évocation en dressant le bilan de cette expérience.②Consignes :
◎Votre devoir contiendra des éléments narratifs, des éléments descriptifs ainsi qu'une analyse des sentiments et des impressions éprouvées.
◎Veillez à la correction de la langue et à la qualité de l'expression.』──────
Je me rends dans cette maison. Celle où j'ai tout vécu, celle où je ne vivrai plus jamais rien. La porte, non fermée à clef, cède facilement face à la petite pression que j'exerce à l'aide de mon bras. Je pénètre dans le hall, où une violente odeur de cendre mêlée à la suie m'arrive aux narines et me soutire un juron. Tout est brûlé, tous mes souvenirs d'enfance envolés. Je fais le tour de la demeure, mais je ne trouve que des meubles incendiés, calcinés, détruits par l'incendie qui a frappé le quartier la nuit passée et qui, par la même occasion, a éteint mes parents. Je fouille chaque recoin, chaque centimètre carré de chaque pièce dans l'espoir de retrouver une trace, un souvenir auquel me raccrocher. Lorsque j'ouvre la porte de ma chambre, une larme coule le long de ma joue, puis une deuxième et enfin une troisième.
Stop. Je me dois d'être fort. J'avais déjà tout perdu, alors faisons comme si je n'ai rien perdu hier. Je prends une grande inspiration avant de rentrer dans la salle où j'ai couché pendant 18 ans. Mon lit a disparu, ainsi que mon bureau: tous deux étaient en chêne. Je revis de précieux instants passés que je pensais avoir oublié depuis longtemps, très longtemps. Ma chaise de métal, qui est simplement déformée me permet de m'asseoir et de faire le point :«Alors...Qui ai-je perdu dans toute mon existence?» me demandé-je à haute voix.
Il est vrai que vous pourriez penser que la liste n'est pas réelle, mais elle l'est. J'ai dû perdre une dizaine d'amis et me retrouve orphelin à 24 ans. Je suis...Seul.
Tandis que je redescends par l'escalier, qui tient debout par miracle, je repense à ma maison. À la disposition des meubles, à la façon dont tout était entassé, à l'harmonie que dégageait la décoration. Les planches de bois sur lesquelles je m'étais appuyé cassent et je me retrouve aussitôt par terre, légèrement sonné par une chute de 5 mètres: même si la suie et les cendres ont agit comme un matelas, la chute est tout de même haute. J'entre dans le salon, il ne reste presque plus rien. Néanmoins, sous une épaisse couche de cendre, je retrouve quelques photos de mes parents et de ma sœur, Ash. Ashley a une dizaine d'années de plus que moi, et mes parents l'ont mise à la porte puisqu'elle avait décidé de n'en faire qu'à sa tête. Je ne sais même pas si le fait que ses parents soient morts l'attriste, ne serait-ce que 10% de la tristesse que j'éprouve. Je plie soigneusement les images et les fourre dans ma poche. Je retrouve aussi mon diplôme de fin de scolarité portant mon prénom, Theo, et mon nom de famille, Nobudie, écrits en doré. Je récupère tous ces merveilleux souvenirs et me dirige jusqu'à la cuisine, ou du moins ses vestiges. C'est ici que j'ai mangé, c'est ici que je me suis disputé avec mes parents, plus d'une fois, même. Je ravale amèrement une larme qui voulait s'échapper.
«Tu as dis que tu serais fort» me répété-je.
Je sais que j'ai promis que je ne flancherai pas, que je resterai toujours le Theo Nobudie que tout le monde voyait comme un être courageux et incapable de ressentir quoi que ce soit.
Seulement, cela est faux. Du moins, je ressens une émotion que je n'ai jamais éprouvé auparavant. Cette émotion, mélange de peur, crainte, colère, tristesse, et dégoût à fait naître en moi un nouveau sentiment: Le vide.
C'est alors que, dans ces décombres, dans mon ancienne cuisine qui était avant lumineuse et claire, mais qui n'est plus que noirceur et obscurité, je prends un couteau, celui en métal qui est resté à l'abri du feu, bien caché dans son tiroir. Et je me l'enfonce, profondément, dans la poitrine.
La dernière chose que je sens, c'est mon sang, épais, qui coule le long de mon corps, tandis que je vois toute ma vie défiler devant les yeux. Soudain, je ne ressens plus rien, je n'entends plus rien, je ne vois plus rien.
Je suis...Libéré.