Chapitre 18 : Brian

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Alors que je suis sous la douche depuis déjà un bon moment, j'entends la sonnerie retentir. Je suis surpris étant donné que je n'attend personne en particulier. Pensant qu'il ne s'agit que d'une mauvaise blague d'enfants qui n'ont rien à faire ou de personnes qui chantent des chants de Noël, je fais comme si je n'avais rien entendu mais au bout de la quatrième sonnerie, je décide d'aller voir qui ça peux bien être. J'attrape une serviette que j'enroule autour de ma taille ainsi qu'une deuxième que je passe autour de mon cou puis je descend et me dirige vers la porte d'entrée en criant que j'arrive.
Lorsque j'arrive devant la porte et que je l'ouvre, je reste bouche bée face Caroline qui se triture les doigts, gênée mais surtout très stressée. Mon coeur rate un battement avant d'accélérer sans que je ne comprenne pourquoi.

- Mademoiselle Fuente?

Elle relève les yeux mais s'arrête en chemin lorsqu'elle voit ma tenue. Ses yeux s'arrêtent face à mon torse. Elle avale sa salive très difficilement avant d'hocher la tête, distraite. En baissant le regard, je me rappelle que je suis juste couvert d'une serviette pour cacher mes parties les plus intimes. Je sourie avant de m'appuyer contre l'encadrement de la porte et de commencer à la regarder fixement.

- Comment avez vous su que j'habitais ici?, dis je avec un sourire espiègle.

Elle se rend soudainement compte que je suis toujours là et relève la tête pour me regarder dans les yeux.

- Dans le logiciel administratif de la société on trouve toutes nos adresses et...
- Vous n'êtes pas censée avoir accès à ce logiciel, lui dis je en relevant un sourcil.
- Je... Oui je sais mais je...
- Et pourquoi avoir cherché mon adresse?
- Ah euh... Ça...?

Je fais un petit sourire en coin en la voyant galérer pour trouver une excuse.

- Maria m'as dis que vous étiez souvent seul pour Noël et je me suis dis que ça devait être ennuyant Noël seul mais c'était idiot, j'aurai dû savoir que vous seriez accompagné... Je suis vraiment navrée, je vais repartir et...

Elle commence à me tourner le dos mais j'attrape son bras pour la retourner. Elle perd l'équilibre et atterri contre mon torse le tête la première. Ses mains viennent à sa suite se poser sur mon torse et une vague de frissons viennent parcourir ma colonne vertébrale.
Je m'attendais à ce qu'elle me repousse subitement mais au lieu de ça, elle ne bouge pas. Elle reste collée contre mon torse. Je sens son souffle chaud venir directement s'écraser contre mon torse. Nous restons comme ça quelques instants qui me paraissent bien trop rapides avant qu'elle ne se décale, rouge comme une tomate. Elle s'excuse avant de me dire que ça vaut mieux qu'elle parte. J'attrape son bras une fois de plus et l'entraîne à l'intérieur de ma maison avant de refermer la porte. Elle me lance un regard interrogateur auquel je m'empresse de répondre.

- Je suis seul ce soir et j'aimerai beaucoup que vous me teniez compagnie.

Elle ouvre la bouche pour répondre mais, ne sachant pas quoi dire, la referme aussitôt pour juste hocher la tête.
Je lui fais signe de venir avec moi jusque dans le salon et elle me suit sans parler.
Dans ma tête, c'est un vrai bordel. Je ne sais plus comment réagir. Elle est là, chez moi, le soir de Noël. Elle aurait très bien pu rester chez elle ou aller à la soirée de Noël des employés, surtout après comment je l'ai traitée, mais elle a décidé de venir passer le réveillon avec moi, son patron lunatique qui, un coup la traite comme une magnifique femme, un coup comme une simple employée. Bordel... Même moi je ne sais pas pourquoi j'agis comme ça. C'est plus fort que moi. Je veux qu'elle m'appartienne mais en même temps, je me dis que je n'ai pas le droit de lui faire ça. C'est bien la première fois que je pense ne pas être assez bien pour une femme et ça me perturbe beaucoup plus que ce que j'aurai pu imaginer...
En arrivant dans le salon, je lui tends ma main pour qu'elle me donne sa veste, ce qu'elle fais rapidement. Lorsque sa veste n'est plus sur ses épaules mais dans mes mains, je réalise qu'elle n'est plus habillée comme cette journée mais porte une magnifique robe rouge corset sur le haut et qui se dégrade peu à peu vers le blanc alors qu'à partir de la taille, elle s'éloigne de ses jambes en plusieurs voiles légèrement pailletés. Elle porte des talons vintages blancs qui subliment à la perfection ses jambes fines. Un petit collier discret en forme de coeur orne son cou tandis que deux petits bracelets en or entourent son poignet droit. Elle est magnifique ce soir. Peut être qu'elle avait prévu autre chose pour ce soir mais que, par un concours de circonstances, elle a atterri ici. Le bonheur que je ressentais jusqu'à présent s'évapore soudainement.

The Devil's TasteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant