XI

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La complainte du poète

Ce matin la ville était douce.
Son air frais m'envellopait
Et tendrement je dansais avec ses caresses. 
Le moindre souffle, la moindre secousse
Me portent et m'emportent dans de lointaines contrées
Et font chavirer mon coeur en détresse.

Ce matin la ville était belle.
Ses courtisans, dans la rue, dansaient,
Pour le bonheur de mes yeux observateurs.
Autant d'âmes que d'histoires à raconter.
Les amants séparés, la petite fille frêle,
Le bourreau apeuré et le roi adulé.
Je ne vis que dans ma tête et ne vois qu'avec mon coeur.
Et, oublié et seul, je sens que je meurs.

Tous mes amis sont partis; la mort ou l'abandon,
Je ne vis qu'avec mes idoles et mes demons.



A Night PrayerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant