18- L'AMOUR C'EST RARE ET C'EST PEUT ETRE LE PIRE REMEDE

229 11 0
                                    

Yanis a appelé Olivio pour lui parler, mettant une pause à notre conversation. Il finit par revenir, et son regard s'éclaircit. Il me lance même un sourire. Il s'assoit à mes côtés, et tourne sa tête, toujours souriante c'est moi.

_Quoi ?
_Rien rien. C'est juste un truc que Yanis m'a dit.
_D'accord... on en était où déjà ?
_On en était au moment où je te disais que comme on était pas encore en couple tu ne me dois rien, et que je ne t'en veux pas si t'as couché avec un mec. Bon même si faut se l'avouer j'aurai préféré que tu le fasses pas ou que tu couches avec moi, dit-il avec un rire et un sourire vicieux. Mais sinon je ne t'en veux pas, ça ne va rien changer entre nous.
_Olivio... Il faut que tu saches quelque chose.
_Quoi ?
_J'ai un sale caractère. J'suis froide, dure à cerner, j'me cache derrière ma carapace pour éviter de me dévoiler. Je fais la fière pour cacher mes faiblesses, pour cacher le fait que je pense trop, que je réfléchis trop, que je me prend trop la tête, que je m'attache trop et trop vite. Je fais jamais dans la demi mesure. Un perpétuel combat se joue entre ma tête et mon coeur, et moi je lutte, je lutte encore et toujours pour ne pas tomber. Pour ne plus tomber. Je sais que je peux être dure à vivre, un rien m'énerve parce que je prend tout à coeur. Je suis possessive, jalouse, têtue et je pourrais continuer longtemps encore à te décrire tous ces putains de défauts qui font de moi ce que je suis. Et je me demande vraiment si y a vraiment quelqu'un qui peut m'aimer comme ça parce que j'avoue que vu comme ça, ça donne pas envie, et c'est pas facile de m'aimer. Mais putain qu'est ce que j'aimerai que toi, oui toi Olivio Ordonez, tu essaies... J'aimerai tellement avoir l'honneur d'être aimée par toi. Mais j'ai peur, parce que l'amour c'est rare, et c'est peut être le pire remède à ma peine.

Il me regarde, son sourire à disparu, pour faire place à une mine sérieuse. Il a l'air légèrement angoissé, ou stressé je sais pas, puisqu'il n'arrête pas de jouer avec ses doigts, chose qu'il faisait déjà étant petit quand quelque chose le stressait. Je m'en rappelle, à chaque fois je posais mes mains sur les siennes, et ça le calmait immédiatement. Je sais pas si ça marche encore. Sûrement l'occasion d'essayer. Je pose mes mains, et il rit légèrement en me regardant.

_Comme au bon vieux temps hein.
_Quand tu stressais.
_Et Toi tu savais me calmer, t'as toujours su.
_Et ouais...
_Et c'est pour ça que j'ai envie de me battre.

Je suis pas sure de comprendre. Je le fixe, pour obtenir plus d'explications.

_Je sais que ça sera dur. Que j'aurai sûrement du mal à t'aimer. Que je serais maladroit. Je sais tout ça. Je sais que ça sera pas parfait. Et peut être même que tu me briseras le coeur. Mais ça serait un honneur d'avoir le cœur brisé par toi. Parce que t'as toujours su ce qui était bien pour moi. T'as toujours été là quand on était petits pour m'aider. Et je sais que t'es une fille super. J'ai envie d'essayer. J'ai envie qu'on se donne une chance tous les deux, parce que quand je suis avec toi je suis bien. Et même toi ça te fait du bien. Je le vois. Quand tu me regardes, quand je te fais rire ou même tout simplement quand je te parle, je retrouve un peu de cette lueur dans tes yeux. Cet éclat que t'as perdu. Et je suis sûr que je pourrais te rendre assez heureuse pour que tu le retrouve. Et tu parles de défauts ? J'en ai aussi. Personne n'est parfait. Je peux être silencieux pendant des heures si quelque chose ne me plaît pas, je m'emporte facilement quand je suis jaloux, je montre pas assez mes sentiments. Je suis rappeur. Dit comme ça, on dirait pas que c'est un défaut. Mais si. Parce que je dois toujours aller à des interviews, en concerts, donc je serais pas souvent là. J'ai une notoriété et on peut me prendre en photo dans la rue pour les partager partout, donc certains aspects de ma vie sont publics, et c'est dur à vivre. Et j'en ai pleins d'autres de défauts. Toute façon moi une fille parfaite sortie d'un bouquin ça m'intéresse pas.

Il marque une pause, et vient remettre une mèche qui tombait sur mon visage derrière mon oreille.

SCENE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant