Les projecteurs

Chapitre 4

La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie.

André Malraux

deux mois plus tard

La nuit, la veille du départ de Jad pour les États-Unis est passée trop vite. Jad et moi étions l'un contre l'autre dans son lit..Ses yeux vert plongés dans les miens, pendant qu'il caressait mon ventre. Corinne a appris qu'avec lui, j'avais déjà passé de nombreuses nuits, plus ou moins longues... Alice s'était abstenue de reproches, elle m'avait juste dit : tu es majeure, c'est ta vie. Mais un air inquiet flotte dans ses yeux à chaque fois qu'elle nous voie ensemble. Jad était venu à la maison une fois et j'avais appris qu'ils se connaissaient déjà vaguement avec Alice.

A présent, un taxi me conduisait loin de l'aéroport d'où l'avion de Jad venait de décoller. Il était partit en posant une dernière fois ses lèvres sur les miennes puis s'était dirigé vers le couloir qui reliait le bâtiment à l'avion. J'avais attendu longtemps avant de regarder l'avion s'envoler au loin, emportant Jad et une partie de mon cœur pour un long mois.

- Nous sommes arrivés, madame.

- Merci, tenez voilà pour vous.

- Merci, bonne journée !

Dès la première semaine où nous étions ensemble, Jad m'avait fait passer une audition pour rentrer dans la même agence que lui. J'avais réussi sans problèmes et aujourd'hui je commençais mon premier tournage. Une simple pub mais je tenais à me faire remarquée encore plus que lors de mon audition. Je fus accueillie par mon manager, Nathanaël, un homme roux, très sérieux.

- Tu es prête, Justine ?

- Oui, répondis-je malgré le chagrin qui me serait le cœur. Vas-y, je te suis.

- D'accord, viens. Je ne sais pas si tu as reçu le message que je t'avais laissé sur ton portable, on m'a dit que tu devais être avec Jad... Il est partit ?

- Oui. Bon, tu m'y emmène à ce tournage ou pas ?

Il m'entraîna dans un couloir puis ouvrit une porte. Une salle équipée de matériel de coiffure, de maquillage et de grandes penderies étalées sur deux murs. Une dame s'approcha de nous et me dit :

- Bonjour, Mlle Leubre ! Suivez-moi, je vais vous coiffer et vous maquiller.

Je la suivis en silence, la séance dura une bonne demi-heure et lorsqu'elle toucha à sa fin, je me reconnaissais à peine.

- C'est bon, Justine ? Viens, le tournage va commencer.

Toujours en silence, je me laissai conduire par Nathanaël. Le reste de la journée fut longue, mon travail se fini à 20 heures et je rentrai chez moi exténuée et le ventre vide.