Le deuil

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On m'a dit que tu étais morte.
Tout à coup. Sans prévenir.
On m'a dit : "Tu dois rester forte." ...
Vais-je vraiment y parvenir ?

Hier, j'ai cru t'apercevoir sous la pluie,
Des perles d'eau ruisselant sur mon parapluie.
Tel un fantôme tu es partie en fumée ;
Ton image chimérique s'est envolée.

Mais qu'ai-je fait pour subir un tel traitement ?
N'ai-je point chaque jour agi complaisamment ?
Ô diable ! Grand profiteur de mon impuissance,
Qu'ai-je donc pu faire que cette mort compense ?

J'entends bien que ma demande est des plus futiles ;
Et vaine car vous faites partie des plus vils,
Mais acceptez de me la rendre une journée !
J'accomplirai tout ce que vous exigerez.

...

Pourquoi m'as-tu fait ça ? Pourquoi es-tu partie ?
Entends-tu mon cœur se déchirer en lambeaux ?
Ce cœur dans lequel tu occupais tant de place...
Coeur qui aujourd'hui, tend à se remplir de glace.

J'ai beau tout tenter, rien ne te fait revenir.
J'ai eu beau t'appeler, crier, hurler, rugir,
Tu n'as pas su une seule fois te montrer.
J'ai fini par accepter ta mort, résignée.

Mais je ne t'oublie pas, tu restes là tu sais ;
Un mélange de souvenirs, bons et mauvais.
Je me souviens de la forme ton visage,
Mais les détails deviennent flous avec l'âge.

Je me relèverai un jour de renouveau
Comme toutes les fleurs à l'aube du printemps.
Je m'ouvrirai changée, au monde nouveau,
Éblouie face au pouvoir guérisseur du temps.



Au Coeur De Mon ÂmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant